Centrafrique : Un député dénonce un complot et des accusations haineuses du ministre de la Défense

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
L’Honorable Ernest Mizedio accuse le ministre de la Défense de propos haineux visant à justifier un complot contre lui, dans une lettre choc adressée à l’Assemblée Nationale.
Dans une lettre adressée au Très Honorable Président de l’Assemblée Nationale Simplice Mathieu Sarandji, datée du 22 avril 2025, l’Honorable Ernest Mizedio, député de la circonscription de Obo 1 et figure éminente de l’opposition centrafricaine, tire la sonnette d’alarme. Avec gravité, il dénonce des accusations qu’il qualifie de « grotesques et mensongères » portées contre lui par le ministre de la Défense Nationale lors d’une interpellation à l’Assemblée Nationale le 21 mars 2025. Ces déclarations, selon le député, constituent un « appel à la haine et à la violence » visant à justifier son « assassinat physique ou politique ». Un tel comportement, de la part d’un membre du gouvernement, est jugé « pathétique » et indigne par l’élu, qui appelle à une condamnation ferme de ces agissements.
Des accusations graves et infondées
Lors de son intervention à l’Assemblée Nationale, le ministre de la Défense, monsieur Claude Rameau Biro, a attribué à l’Honorable Ernest Mizedio la responsabilité de la création du groupe d’autodéfense Azandé Ani Kpi Gbe (AAKG), son prétendu ravitaillement en armement, ainsi que les exactions commises par ce groupe dans la préfecture du Haut-Mbomou. Plus grave encore, le ministre a affirmé que les Azandés, dont Mizedio est issu, prépareraient une partition du pays pour établir une « République des Azandés ».
« Ces allégations sont non seulement fausses, mais elles sont dangereuses », déclare l’Honorable Mizedio dans sa lettre. Il y voit une tentative délibérée de le discréditer en tant que premier vice-président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), président du parti de l’opposition démocratique et membre du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution de 2016 (BRDC). Selon lui, ces accusations s’inscrivent dans un contexte plus large de règlements de comptes politiques, à l’approche des élections générales.
Une mise en danger de la sécurité du député
L’Honorable Ernest Mizedio ne se contente pas de réfuter les accusations. Il révèle avoir reçu des informations persistantes faisant état de plans visant son enlèvement ou son empoisonnement. Depuis les déclarations du ministre, il rapporte avoir constaté des « mouvements suspects » autour de lui, avec des individus non identifiés le suivant à plusieurs reprises. « Ces agissements confirment mes craintes pour ma sécurité physique », écrit-il, ajoutant que ces accusations pourraient servir de prétexte à un complot visant à l’éliminer, physiquement ou politiquement.
Dans sa lettre, le député interpelle directement le président de l’Assemblée Nationale, garant de la démocratie et de la sécurité des élus, pour qu’il prenne la mesure de la gravité de la situation. « Je me permets de vous saisir afin de vous prévenir de tout ce qui pourrait advenir quant à mon intégrité physique », insiste-t-il, tout en annonçant son intention de saisir les juridictions compétentes pour que le ministre de la Défense réponde de ses propos diffamatoires.
Un contexte de violences et de tensions dans le Haut-Mbomou
Pour mieux comprendre les accusations portées contre lui, l’Honorable Ernest Mizedio revient sur le contexte sécuritaire dans le Haut-Mbomou, sa région d’origine. En tant que Zandé, il dit porter dans sa « chair et [son] âme » les souffrances infligées à sa communauté depuis 2008, d’abord par les exactions de la Lord’s Resistance Army (LRA), puis par celles de l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) à partir de 2017. Ces violences, commises dans une « indifférence totale » des gouvernements successifs, ont conduit à la création du groupe d’autodéfense AAKG après les élections de 2023.
Toutefois, le député rejette catégoriquement toute implication dans la formation ou le soutien de ce groupe. « Je n’ai pas mis les pieds à Obo depuis les élections générales de 2021, étant sous sanction de la MINUSCA, qui refusait de transporter les députés du Haut-Mbomou à bord de leurs vols », explique-t-il. Il précise n’être retourné à Obo que le 15 août 2024, rendant impossible toute responsabilité dans la création de l’AAKG. « À aucun moment, ce soulèvement n’a bénéficié d’un soutien matériel ou financier de ma part », martèle-t-il.
Une instrumentalisation politique dénoncée
L’Honorable Ernest Mizedio voit dans ces accusations une tentative d’instrumentalisation des tensions ethniques et sécuritaires pour des fins politiques. « Tout complot ou accusation porté contre moi n’est qu’une forme gratuite de méchanceté et de cruauté, sur fond de règlement de compte », affirme-t-il. Il souligne que son engagement, en tant que député et membre de l’opposition, repose exclusivement sur des moyens démocratiques et la liberté d’expression, des principes défendus par son parti, l’URCA.
Cette affaire dévoile les profondes divisions politiques en République centrafricaine, où les rivalités s’exacerbent à l’approche des échéances électorales. Les déclarations du ministre de la Défense, loin de contribuer à l’apaisement, risquent d’attiser les tensions dans une région déjà touchée par l’instabilité.
La justice
L’Honorable Ernest Mizedio appelle à une prise de conscience collective face à ce qu’il considère comme une dérive dangereuse. « Un tel propos n’est pas digne d’un ministre », déclare-t-il, invitant les autorités et la société civile à condamner fermement cette rhétorique incendiaire. Il demande également une protection renforcée pour les élus, dont la sécurité est menacée dans l’exercice de leurs fonctions….
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