Le colonel Isidore Ngreppe, un ex-patron de la JPN pris en flagrant délit de vol et du détournement

Publié le 18 juillet 2021 , 7:33
Mis à jour le: 18 juillet 2021 7:33 pm

 

Bangui, République centrafricaine, mercredi, 14 juillet 2021, 03:17:37 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Il y’a environ trois semaines qu’il a été arrêté avec sa complice Madame Diane Koué, puis placé sous mandat de dépôt  à la prison de camp de Roux il y’a une semaine. Mais  l’affaire continue de faire de la manchette, et les dossiers pour lesquels il a été arrêté commencent à parler. C’est l’un des icônes du vol et du détournement du régime de Touadera, indiquent ses détracteurs.

 

le colonel ngreppé bon à l'intérieur de l'article
Le colonel Ngreppé Isidore

 

Si le colonel  Isidore Ngreppe, ex-haut ministre, haut commissaire à la présidence de la République chargé de la jeunesse pionnière nationale (JPN) est actuellement poursuivi en justice pour détournement d’une somme de près de 170 millions de francs CFA. Certaines sources indiquent que le montant détourné pourrait dépasser les  300 millions de francs CFA.

Comment ?

D’après l’enquête menée par CNC, peu après sa nomination en remplacement de Monsieur Armel Sayo à la tête du haut commissariat à la jeunesse pionnière nationale, le colonel  Isidore Ngreppe avec  la complicité de la comptable de la JPN et de celle de certains proches du Président de la République, s’est plongé dans une dynamique du détournement  des fonds versés par des partenaires internationaux pour l’entretien et la formation de la jeunesse centrafricaine aux petits métiers de la  vie.

Les JPN en formation de couture
Les JPN en formation de couture

 

Durant tout son règne à la tête de la JPN, il n’a cessé de prélever chaque vendredi une somme de plus de 5 millions de francs CFA. Mais cette somme, dont 3 millions devraient servir de frais d’alimentation des jeunes pionniers en internat, et 2 millions de plus pour les “ bon à vendredi ” , une expression locale qui désigne les fonds spéciaux pour tout son personnel ainsi que de jeunes pionniers, est purement et simplement détournée. Aucun jeune, aucun pionnier n’est interné sur les trois sites de la JPN afin d’avoir droit aux bouffes, mais la Présidence continue de verser quand même ces fonds pour leurs subsides. Ce qui laisse l’odeur d’une haute complicité de mafia bien coordonnée sur cette affaire et démontre à juste titre l’existence d’une cellule des mafieux à la Présidence.  Quant au ” bon à vendredi“, aucun personnel n’a perçu. Plus de 5 millions par semaine volatilisés dans le partage.

Comme si cela ne lui suffisait pas, il était parti à la banque CBCA,  retirer 100 millions de francs CFA sur le compte de la JPN alors qu’il n’est même pas un des signataires. La direction de la CBCA, constatant les faits, informe la haute autorité de la bonne gouvernance  qui a aussitôt fait une descente  au bureau du colonel Ngeppe. À  leur arrivée, celui-ci affirme avoir fait un retrait de 100 millions sur le compte de la JPN, mais tellement que ses collaborateurs volent trop, il a jugé utile de garder chez lui, à la maison, l’argent. Il leur affirmait clairement avoir déjà dépensé 30 millions et il ne lui reste que 70 millions de francs CFA.

Tout zo à té yé”, en français, toute personne doit manger, avait dit le chef de l’Etat lors de sa campagne,  poursuit-il. Il leur a proposé alors de prendre 30 millions pour leurs poches personnelles, et lui, il reste avec les 40 millions. Ce que les gens de la haute autorité de la bonne gouvernance auraient accepté pour clore le dossier du moment où l’affaire est classée sans suite.

Et après ?

Puisque l”appétit vient en mangeant. En mangeant tout, sans être inquièteé, l’appétit des gourmands lui revient à la gorge. Un mois plus tard, il renouvelle sa pratique à la banque CBCA. Cette fois, il retire gros, 150 millions de francs CFA. La direction générale de la CBCA informe à nouveau la haute autorité de la bonne gouvernance et certains partenaires donateurs. L’affaire commence à faire du bruit, et sous la pression des partenaires, le chef de l’État, patron de la justice centrafricaine,  ordonne son arrestation et demande une enquête. Et pour besoin de cette enquête sa complice, comptable de la JPN, Madame Diane Goum-Koé, est aussi arrêtée.

Après quelques jours de garde à vue à la section de recherche et d’investigation (SRI) de la gendarmerie, le colonel Isidore Ngreppe a été placé sous mandat de dépôt à la prison militaire de Camp de Roux, et sa sœur complice,  madame Diane Goum-Koé à la maison carcérale réservée aux femmes à Bimbo. L’enquête se poursuit, et des nouvelles accusations et arrestations pourraient voir le jour, selon une source proche du dossier.

Mais après son arrestation, son intérimaire, le colonel KOUAGOU, a été entendu et est arrêté pour les mêmes faits de détournement. En seulement quelques jours d’intérim, le colonel KOUAGOU laisse sa marque de fabrique. Comme si la JPN est devenue une vache au lait de certaines personne.

Rappelant que “Tout zo à té ” en français toute personne doit manger, est le slogan de campagne du président Touadéra et de son parti, le MCU. Ce qui se traduit désormais dans les faits. Tu manges, je mange.

Affaire à suivre…

 

 

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