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Centrafrique: le calvaire de deux commerçants tchadiens incarcérés à la prison du camp de Roux à Bangui

le calvaire de deux  commerçants tchadiens incarcérés à la prison du camp de Roux à Bangui

 

La prison de Ngaragba, à Bangui, le 5 avril 2013 par AFP
La prison de Ngaragba, à Bangui, le 5 avril 2013. Photo AFP / Patrick Fort.

 

 

 

Bangui, 10 juillet 2023 (CNC) – En République centrafricaine, la situation de la justice a toujours suscité de vives critiques, et les récentes révélations concernant le procureur près du tribunal de grande instance de Bangui ne font qu’accentuer les doutes sur l’intégrité de certains magistrats. À travers le cas alarmant d’Abdelkarim Dahab et Adam Bourma Abass, deux commerçants tchadiens injustement emprisonnés depuis 2017, nous sommes témoins d’une justice corrompue et inhumaine qui compromet les droits fondamentaux des individus.

 

Une arrestation infondée et des négociations vaines :

 

Abdelkarim Dahab et Adam Bourma Abass faisaient partie de 39 sujets tchadiens qui ont été appréhendés en 2017 par les forces de l’ordre centrafricaines, qui les ont accusés d’être des mercenaires à la solde de l’ancien Président de l’assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua. Pourtant, ces individus n’étaient que de simples commerçants tchadiens, arrêtés alors qu’ils étaient à bord de leurs véhicules remplis de marchandises.

Mais en 2019, l’ambassade du Tchad en RCA ainsi que le gouvernement tchadien ont entrepris des démarches pour obtenir la libération de ces prévenus. Malheureusement, malgré les négociations, seuls 37 des sujets tchadiens arrêtés ont été libérés, laissant Abdelkarim Dahab et Adam Bourma Abass derrière eux.

 

Le déni de la justice et les demandes d’argent :

 

Face aux efforts déployés par l’ambassade tchadienne et le gouvernement pour localiser les deux prisonniers, le procureur près du tribunal de grande instance de Bangui a nié catégoriquement leur présence en République centrafricaine, encore moins dans une prison du pays. Pourtant, les informations confirment que les deux malheureux tchadiens sont bel et bien détenus dans la prison militaire du camp de Roux à Bangui. Ce déni de la part du procureur soulève des questions quant à son intégrité et son impartialité dans le traitement de cette affaire.

 

Le comble de l’injustice : la corruption :

 

Outrageusement, le procureur a osé demander une somme d’argent à Abdelkarim Dahab et Adam Bourma Abass en échange de leur libération. Les deux hommes, désespérés, ont réussi à rassembler 3 millions de francs CFA pour satisfaire les exigences du procureur corrompu. Cependant, même après le versement de cette somme, les deux commerçants tchadiens restent injustement incarcérés. Cette situation révoltante met en évidence la corruption systémique qui gangrène certains secteurs de la justice en République centrafricaine.

 

En réalité, le cas d’Abdelkarim Dahab et Adam Bourma Abass révèle une justice défaillante et corrompue, où des innocents sont incarcérés injustement, tandis que des magistrats véreux abusent de leur pouvoir pour extorquer de l’argent. Il est indispensable de restaurer la confiance du peuple centrafricain envers son système judiciaire en luttant contre la corruption et en garantissant l’égalité des droits pour tous. La véritable justice ne peut s’épanouir que lorsqu’elle est intègre, impartiale et respectueuse des droits de l’homme.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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