La tragédie sanitaire du village Ousna :  la triste réalité d’un village oublié

La tragédie sanitaire du village Ousna :  la triste réalité d’un village oublié

 

Enfants jouant et puisant de l’eau dans le village d’Ousna.
Des enfants jouent tout en aidant à puiser de l’eau dans une rivière à Ousna, dans la région de la Vakaga. Image de SAPRO-TV

 

À seulement 11 km de Tiringoulou, dans la préfecture de la Vakaga, au nord-est de la République centrafricaine, le village Ousna vit un drame sanitaire quotidien. Un reportage poignant de Sapro TV révèle l’ampleur de la misère dans laquelle sont plongés les habitants de ce  village, contraints de boire la même eau que les animaux sauvages.

 

Bangui, 30 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Une communauté assoiffée et oubliée.

 

Les images du village Ousna sont choquantes. On y voit des villageois, pieds nus dans l’eau boueuse, puiser à même une mare pour leurs besoins quotidiens. “C’est le seul point d’eau du village , on fait tout avec”, explique un habitant résigné. Boire, se laver, faire la lessive – toutes les activités dépendent de cette source insalubre partagée avec la faune locale.

Villageois au bord de la rivière à Ousna, dans la Vakaga.
Quelques habitants du village Ousna venir puiser de l’eau à la source. CopyrightSAPRO-TV

 

Plus alarmant encore, cette situation perdure depuis des décennies. “Le village Ousna existe depuis environ 30 ans”, précise un témoin. Trois décennies d’indifférence des autorités, incapables de fournir un simple forage à ces citoyens oubliés.

Femme réparant un toit de paille dans le village d’Ousna.
Une femme du village d’Ousna répare un toit de paille. Capture d’écran de la vidéo de SAPRO-TV

 

Le paradoxe de la Vakaga

 

L’ironie est cruelle. La Vakaga compte actuellement pas moins de 4 ministres originaires de cette préfecture dans le gouvernement du premier ministre Félix Moloua. Parmi eux, le tout-puissant ministre d’État à la Justice, qui brigue discrètement même le poste de Premier ministre. Comment expliquer un tel abandon du village Ousna, leur terre natale ?

 

“Je n’ai jamais vu aucun projet du gouvernement arriver ici au village “, déplore un villageois. Les rares initiatives humanitaires s’arrêtent à Tiringoulou, chef-lieu distant de 11 petits kilomètres. Au-delà, c’est le néant.

 

Le village Ousna : symbole d’une RCA à deux vitesses.

 

Ce drame humain contraste violemment avec les ambitions affichées des élites locales. Depuis près de 10 ans au pouvoir, les ministres originaires de la Vakaga n’ont visiblement pas jugé utile d’améliorer le sort de leurs frères du village Ousna. Pire, le ministre résident, qui n’est rien d’autre que Arnaud Djoubaye Abazène, est même en collusion avec le groupe Wagner, impliqué dans de graves exactions contre les civils de cette même préfecture.

 

“Mais qu’est-ce qui s’est passé ?”, s’indigne un observateur. “Vraiment, il faut faire quelque chose pour ces personnes du village Ousna”. L’émotion est palpable sur les réseaux sociaux, où les images du reportage suscitent tristesse et colère.

 

Au-delà du village Ousna : un appel pour toute la RCA

 

Ce reportage jette un radar de  lumière sur les carences de l’État centrafricain. Incapable d’assurer l’accès à l’eau potable, droit humain fondamental, le gouvernement Touadéra démontre une fois de plus son inefficacité chronique. Les ministres issus de la Vakaga portent une responsabilité particulière dans ce fiasco du village Ousna.

 

L’urgence est désormais d’agir concrètement pour le village Ousna et les villages alentour. Un programme massif de forages s’impose, associé à des mesures d’assainissement et d’éducation à l’hygiène. Les élites locales doivent enfin assumer leurs responsabilités envers leurs communautés d’origine.

 

Au-delà, c’est tout le modèle de gouvernance qui est à repenser. Comment justifier la concentration du pouvoir et des ressources à Bangui, quand les provinces comme le village Ousna croupissent dans un tel dénuement ? Une véritable politique de décentralisation et de développement local s’impose.

 

Le cas du village Ousna n’est que la partie émergée de l’iceberg. Combien d’autres villages centrafricains vivent-ils le même calvaire, loin des caméras ? Il est temps que le gouvernement prenne la pleine mesure de la situation et agisse enfin pour ses citoyens les plus vulnérables. L’avenir de la RCA en dépend.

 

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