La ruée vers l’or dans la Nana-Mambéré : entre espoirs dorés et réalités amères
À la découverte de la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest du pays, révèle un phénomène à la fois captivant et controversé dans ses localités telles que Baboua, Abba et autres, où la recherche de l’or attire des foules de jeunes, y compris mineurs. Cette ruée vers l’or, promettant fortune et aventure, cache cependant une réalité plus sombre d’exploitation et de désillusion.
Un eldorado aux bords gris
Dans les profondeurs de la terre de la Nana-Mambéré, 350 artisans travaillent d’arrache-pied sur chaque chantier minier à l’extraction du métal précieux, organisés en équipes d’une cinquantaine de personnes sous la houlette dévouée d’un chefs d’équipe. Ces leaders, plus que de simples superviseurs, prennent soin de leur équipe, couvrant les besoins essentiels tels que la nourriture et les soins médicaux. Ces artisans, dont des enfants de quinze ans, s’enfoncent dans les profondeurs de la terre, à la recherche de graviers aurifères.
« Le travail est difficile, mais l’espoir de trouver de l’or nous fait oublier les risques », confie Freddy, un artisan, résumant l’esprit qui anime ces chercheurs d’or. Ce témoignage met en lumière la complexité d’une activité où l’espoir et le désespoir se croisent, illustrant parfaitement le caractère à double tranchant de cette quête.
Prospérité éphémère
Les récompenses de cet effort, qui s’élèvent parfois à des millions ou rien, se dissipent rapidement dans les excès.
« Dès qu’on a de l’argent, on le dépense sans penser à demain », avoue Freddy, mettant en lumière un cercle vicieux de gains et de dépenses inconsidérées. Cette prospérité éphémère conduit à des comportements à risque, de la consommation d’alcool aux liaisons éphémères, reflet d’un mode de vie précaire.
Des conséquences sociales profondes
Ce qui est encore plus alarmant, c’est l’impact sur les jeunes. La ruée vers l’or dans la Nana-Mambéré attire les mineurs, souvent au détriment de leur éducation.
« L’or brille plus que les tableaux noirs de l’école», confesse un adolescent artisan minier sur le chantier minier de Abba , symbolisant l’attrait irrésistible mais périlleux de l’or sur les jeunes esprits. S’ensuivent des mariages précoces et des abandons scolaires, accroît la vulnérabilité de ces jeunes filles prises dans un tourbillon d’incertitudes.
Vers un avenir meilleur ?
Malgré ses attraits, la fièvre de l’or à Nanamambéry soulève des questions cruciales sur le développement durable et la protection de l’enfance. Les autorités et les communautés locales se trouvent à la croisée des chemins, cherchant à équilibrer les avantages économiques immédiats et les coûts sociaux à long terme. Georges, Un ancien artisan s’interroge :
« L’or que nous trouvons aujourd’hui garantira-t-il un avenir meilleur à nos enfants ? » Cette question résonne comme un appel à l’introspection collective pour un avenir plus prometteur.
La quête de l’or dans la Nana-Mambéré, loin d’être un conte de fées, est une réalité complexe aux enjeux profonds. Entre espoirs et désillusions, cette aventure reflète les défis et les dilemmes d’une communauté à la recherche d’un équilibre entre prospérité économique et bien-être social.
Par Gervais Lenga
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