La présence de Wagner en Centrafrique viole-t-elle le dispositif de l’embargo imposé par le conseil de sécurité ?

Publié le 21 octobre 2021 , 8:42
Mis à jour le: 22 octobre 2021 1:17 am

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 21  octobre 2021, 02:04:00 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Dans une interview accordée au magazine panafricain jeune Afrique le 20 septembre dernier, le chef de l’État centrafricain, le professeur Faustin Archange Touadera disait n’avoir  pas eu connaissance de l’activité de l’entreprise de mercenariat russe Wagner en Centrafrique. Or, son homologue français, quatre mois plutôt,  affirme dans une interview accordée au journal du dimanche que son homologue centrafricain  Faustin Archange Touadera est désormais otage du groupe Wagner. Une position parfaitement conforme à celle d’experts des Nations unies qui s’est alarmée dans un rapport de l’augmentation du recrutement et de l’utilisation d’entreprise militaire et de sécurité privées étrangères par le gouvernement  centrafricain. Mais la seule question est de savoir si la présence du groupe russe Wagner est-elle conforme au dispositif de l’embargo  imposé en RCA ?

 

Les mercenaires russes de la société Wagner en Centrafrique
Les mercenaires russes de la société Wagner en Centrafrique

 

Selon la déclaration faite le 18 octobre dernier par madame NATHALIE BROADHURST, représentante permanente adjointe de la France auprès des nations-unies, il ne fait aucun doute, la présence des mercenaires de Wagner en Centrafrique est parfaitement illégale conformément au dispositif de l’embargo sur les armes imposé en RCA.

« J’appelle à cet égard à lever l’ambiguïté qui est entretenue par l’utilisation, dans l’ensemble des rapports des Nations Unies, de l’expression « autres personnels de sécurité » qui entretient la confusion. S’il s’agit des forces bilatérales qui ont été notifiées au comité de sanctions, alors l’État concerné doit assumer la pleine responsabilité des exactions commises. S’il s’agit des mercenaires de Wagner, leur présence n’a jamais été notifiée au comité de sanctions : et elle n’est pas conforme à l’embargo renouvelé par ce Conseil au mois de juillet dernier ».

Entre-temps, le chef de l’État Centrafricaine, de son côté, avait affirmé que les « instructeurs russes » qui sont actuellement disposés au côté des forces armées centrafricaines dans leur offensive contre les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) sont déployés en RCA par Moscou au titre d’un accord de défense signé en 2017, et ce, en accord avec le conseil de sécurité des Nations unies. Ceci dit, ce ne sont ni des mercenaires de la société Wagner ni ceux d’un autre groupe privé étranger.

Par ailleurs, dans un rapport des experts des c unies sur la Centrafrique, il est clairement fait état de l’augmentation du recrutement et de l’utilisation d’entreprise militaire et de sécurité privée étrangère par le gouvernement  centrafricain.

Sur le terrain, on voit clairement les mercenaires de la société russe Wagner en première ligne  dans les combats opposant les groupes armés  aux forces armées centrafricaines (FACA).

Si le gouvernement tente de nier la présence des hommes de Wagner sur le territoire centrafricain, c’est qu’il savait très bien que cela viole l’embargo imposé sur les armes en RCA.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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