La honte d’un pays vendu  à l’ASECNA : au cœur de la mafia foncière en Centrafrique  

0
191

La honte d’un pays vendu  à l’ASECNA : au cœur de la mafia foncière en Centrafrique  

 

La honte d’un pays vendu à l’ASECNA : au cœur de la mafia foncière en Centrafrique
Le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene Screenshot

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Depuis quelques semaines, au pays de Boganda, une affaire d’une ampleur rare secoue la nation. Des terrains stratégiques, propriétés de l’État, sur décision de justice, doivent être illicitement transférés à l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), une organisation internationale. Ce pillage organisé, ordonné sur la base d’une vaste corruption impliquant ministres, juges et hauts fonctionnaires, menace la souveraineté du pays. Des décisions judiciaires controversées, des titres fonciers falsifiés révèlent une trahison profonde des intérêts nationaux.

 

Imaginez un pays où ses propres fils bradent son patrimoine aux intérêts étrangers. En République centrafricaine, c’est exactement ce qui se passe. Des terrains appartenant à l’État, situés au cœur de Bangui, près de l’aéroport, de l’avenue de l’Indépendance ou encore des ministères des Transports et de la Défense, doivent être transférés à l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Cette organisation internationale, censée utiliser ces espaces pour ses activités, revendique aujourd’hui leur propriété pleine et entière. Mais la réalité est crue : l’ASECNA n’a jamais acheté ces terrains. Aucun document, aucun acte de vente ne justifie ses prétentions. Ce qui se joue ici, c’est une vaste opération de pillage, instrumentée par une corruption qui gangrène le pays.

 

Tout commence il y a des décennies, quand l’État centrafricain met des terrains à disposition de l’ASECNA, comme il le fait pour d’autres organisations internationales, telles que l’OMS ou la FAO. Ces concessions, prévues par des accords clairs, n’ont jamais impliqué un transfert de propriété. Pourtant, l’ASECNA agit comme si ces terres lui appartenaient. Le 20 février 2025, le Tribunal de Grande Instance de Bangui prend une décision qui fait scandale : il ordonne que les titres fonciers numéros 957, 1487 et 2308 soient enregistrés au nom de l’ASECNA. Une autre décision, datée du 10 mai 2024, ajoute les titres 357 et 1431 à la liste. Ces jugements s’appuient sur des textes comme la loi de 1963 sur le domaine national ou la Convention de Vienne de 1961, mais ils passent sous silence un fait essentiel : l’ASECNA n’a aucun titre foncier préalable. Ces terrains sont publics, point final.

 

Derrière ces décisions, la corruption bat son plein. Les ministres des Transports, d’hier et d’aujourd’hui, touchent des sommes colossales pour fermer les yeux. Le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, fait pression sur les juges pour obtenir des verdicts favorables à l’ASECNA. Ces magistrats, payés pour leur silence, rédigent des jugements qui trahissent la nation. La justice demande même honteusement aux anciens ministres impliqués dans cette affaire en 2011 de payer une somme astronomique d’un milliard de francs CFA de dédommagement à l’ASSECNA. Cette situation est une insulte au peuple centrafricain, qui lutte déjà pour survivre dans un pays où la pauvreté touche plus de 70 % de la population.

 

Les conséquences sont dramatiques. Ces terrains, situés dans des zones stratégiques, sont vitaux pour le pays. Près de l’aéroport, sur l’avenue de l’indépendance ou à côté du ministère de la Défense, ils représentent le cœur du patrimoine national. Si l’ASECNA parvient à ses fins, d’autres organisations pourraient suivre son exemple. L’OMS, la FAO ou le PNUD pourraient demain revendiquer des terrains offerts pour leur fonctionnement, vidant l’État de ses ressources. Déjà, l’ASECNA loue certains de ces espaces en face de l’hôtel Ledger à des privés, empochant des profits qui devraient revenir au peuple. Cette spoliation menace la souveraineté même de la RCA.

 

Ce scandale ne sort pas de nulle part. La corruption est un mal profond en Centrafrique, touchant tous les niveaux de l’État. Chaque ministre, chaque juge impliqué dans cette affaire contribue à détruire l’avenir du pays. Les décisions judiciaires, bien que contestées en appel, montrent à quel point le système est vérolé. Le peuple, lui, regarde, impuissant, ses terres vendues à une organisation qui agit comme un prédateur. Cette honte nationale doit cesser.

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC