La dance de la sorcellerie à l’ÉNERCA….
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Depuis la fin du mois de novembre 2024, trois hauts responsables de l’ENERCA sont partis en voyage officiel en Tunisie et au Maroc. Le Directeur Général Thierry-Patient BENDIMA, le Directeur des Ressources Humaines Thierry Frank PAYOMBO et le médecin de l’entreprise Pr Nestor MAMADOU NALI ont quitté Bangui pour une tournée dans deux cliniques privées d’Afrique du Nord.
Le but affiché de ce déplacement ? Négocier des accords médicaux pour soigner le personnel de l’ENERCA à l’étranger. Eh oui ! C’est une vérité. La délégation a d’abord visité la clinique Montplaisir de Tunis du 22 au 25 novembre, avant de se rendre à la clinique SEVAMED de Rabat du 25 au 28 novembre, selon un communiqué de la direction générale de l’ÉNERCA.
Pourtant, ces voyages interviennent alors que seulement 2% des Centrafricains ont accès à l’électricité. Un chiffre qui n’a pas bougé depuis près de dix ans et qui place le pays parmi les moins électrifiés au monde. À Bangui, les quartiers restent plongés dans le noir pendant des jours. En province, l’électricité n’existe tout simplement pas.
Les millions dépensés pour ces déplacements et ces conventions médicales à l’étranger auraient pu servir à réparer des transformateurs en panne, acheter des câbles électriques, ou former des techniciens. Au lieu de cela, la direction de l’ENERCA préfère investir dans des soins privilégiés pour son personnel dans des cliniques ultramodernes du Maghreb.
Les photos de la délégation devant ces établissements de luxe, fièrement publiées sur les réseaux sociaux par la direction elle-même, ont choqué de nombreux Centrafricains. Pendant que les dirigeants de l’entreprise publique paradent à l’étranger, les habitants doivent se débrouiller avec des lampes à pétrole et des groupes électrogènes dont le carburant coûte une fortune.
Cette mauvaise gestion des priorités paralyse tout le pays. Les entreprises ne peuvent pas fonctionner normalement faute d’électricité stable. Les élèves ne peuvent pas étudier une fois la nuit tombée. Les hôpitaux peinent à conserver leurs vaccins et médicaments. Même pour faire accoucher les femmes, certains hôpitaux ont du fermer leur porte à cause de l’électricité, à l’exemple de l’hôpital Mama Domitien à Bimbo. En plus de cela, certains commerçants perdent leur marchandise faute de réfrigération.
L’ENERCA justifie ces conventions médicales par le besoin d’offrir des soins de qualité à son personnel. Un argument qui passe mal quand la majorité des Centrafricains n’ont même pas accès aux soins de base dans leur pays, notamment à cause du manque d’électricité dans les centres de santé.
Pourtant, aucun plan concret n’existe pour améliorer la situation. L’objectif d’atteindre 10% d’accès à l’électricité reste un rêve lointain. Le réseau continue de se dégrader, les pannes s’allongent. L’argent part en voyages plutôt qu’en réparations et maintenance.
Les techniciens de l’ENERCA, eux, travaillent avec des moyens dérisoires. Ils manquent d’équipements basiques pour réparer les pannes. Les véhicules d’intervention sont souvent en panne. Le matériel de protection fait défaut. Pendant ce temps, leurs dirigeants visitent des cliniques high-tech en Afrique du Nord.
Cette situation perdure depuis des années sans que personne n’exige des comptes. Les fonds qui pourraient servir à électrifier le pays partent en conventions médicales à l’étranger. Les Centrafricains continuent de vivre dans le noir pendant que leurs dirigeants se font soigner dans des cliniques de luxe en Tunisie et au Maroc.
Même si certains employés de l’ENERCA nécessitent des soins spécialisés, cet argent aurait pu servir à équiper des hôpitaux centrafricains. Cela aurait profité à toute la population, pas seulement au personnel d’une entreprise publique. Mais la direction a choisi de privilégier les soins à l’étranger plutôt que d’investir localement.
La République Centrafricaine reste ainsi l’un des pays les moins électrifiés au monde. Ses dirigeants préfèrent organiser des missions coûteuses à l’étranger plutôt que de résoudre les problèmes d’électricité qui étranglent le pays depuis des décennies.
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.