Kabo : Quand les autorités se font complices du pillage de l’aide humanitaire
Dans un scandale qui ne cesse de s’amplifier, les autorités de Kabo, une ville du nord de la République centrafricaine, se sont engagées dans une tentative flagrante de dissimuler un détournement massif d’aide humanitaire. Cette affaire met en lumière la corruption endémique qui gangrène le pays jusque dans ses institutions les plus fondamentales.
Bangui, 1 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Kabo: un mensonge officiel qui ne trompe personne.
Le 30 juillet 2024, le maire de Kabo a signé un document d’une absurdité consternante. Cette note prétend que les sacs de riz interceptés par la population locale appartenaient à des commerçants et n’étaient pas destinés à l’aide humanitaire. Cette version des faits est non seulement invraisemblable, mais elle insulte l’intelligence des citoyens et bafoue la souffrance des plus vulnérables.
Kabo: la complicité honteuse des autorités locales.
Ce qui rend cette affaire particulièrement révoltante, c’est la participation active des autorités locales au détournement :
- Le maire de Kabo, signataire du document mensonger, a lui-même reçu des sacs de riz détournés.
- Un sergent-chef de l’armée nationale à Kabo a accepté une trentaine de sacs en guise de pot-de-vin.
- D’autres autorités locales ont également bénéficié de cette distribution illégale.
Ces individus, censés protéger et servir la population, se sont transformés en vulgaires pilleurs, sacrifiant le bien-être de leurs concitoyens sur l’autel de leur cupidité.
Un système humanitaire perverti de bout en bout.
Cette affaire n’est que la partie émergée d’un iceberg de corruption qui engloutit l’aide humanitaire en République centrafricaine :
– Des associations nationales comme VERCA se créent dans le seul but de détourner l’aide internationale.
– On estime que seulement 1 à 2% des produits parviennent réellement aux bénéficiaires.
– 95 à 98% de l’aide est revendue sur les marchés de Bangui et d’autres grandes villes.
Ce système pervers transforme l’aide humanitaire en une manne financière pour une poignée d’individus sans scrupules, pendant que la population meurt de faim.
Un gouvernement complice de la misère de son peuple.
L’incapacité – ou le manque de volonté – du gouvernement central à mettre fin à ces pratiques est tout aussi scandaleuse. Dans un pays plongé dans un “chaos humanitaire indescriptible”, selon les mots mêmes des organisations humanitaires, comment peut-on tolérer que l’aide soit ainsi détournée ?
La réponse est simple et terrifiante : la corruption ne se limite pas aux échelons inférieurs. Elle infecte l’ensemble de l’appareil d’État, du sommet à la base. Les hauts fonctionnaires et les politiciens de Bangui sont les premiers bénéficiaires de ce système mafieux qui saigne le pays à blanc.
Un appel à l’action urgente.
Face à ce scandale d’État, des mesures radicales s’imposent :
- Une commission d’enquête parlementaire doit être mise en place pour faire toute la lumière sur ces détournements.
- Les responsables, du maire de Kabo aux plus hauts échelons de l’État, doivent être traduits en justice.
- Le système de distribution de l’aide humanitaire doit être entièrement repensé, avec un contrôle strict et indépendant.
- La communauté internationale doit conditionner son aide à des réformes profondes et à une lutte sans merci contre la corruption.
En réalité, l’affaire de Kabo n’est pas simplement un cas isolé de détournement. C’est le symptôme d’un État failli, où les élites politiques et administratives ont fait le choix conscient de sacrifier leur peuple pour leur enrichissement personnel. Il est temps que les Centrafricains se lèvent, comme l’ont fait les jeunes de Kabo, pour exiger un changement radical. Sans cela, c’est l’avenir même du pays qui est en jeu.
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