Justice à double vitesse : Déa Abazène, Dominique Yandocka, et l’énigme du flagrant délit de Foukpio
Bangui, 21 décembre 2023 (CNC) – La République centrafricaine, un pays où la justice semble suivre un chemin sinueux, où la règle de droit n’est qu’une illusion, où l’application de la loi varie selon que vous soyez un simple citoyen ou un membre influent de l’élite au pouvoir. Dans cette nation en proie à l’instabilité politique et à l’insécurité généralisée, la justice est devenue un instrument de manipulation, et le Procureur de la République près du tribunal de grande instance de Bangui, le magistrat Benoit Narcisse Foukpio semble être le maestro de cette sinistre symphonie.
L’affaire qui a récemment secoué le pays met en lumière l’absurdité de la justice centrafricaine. D’un côté, nous avons le cas du douanier Deya Abazène, le frère du ministre d’État à la justice, Djoubaye Abazène. Son véhicule, un Toyota Land-Cruiser, a été intercepté par les forces de sécurité à Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka il y’a quelques mois, et à l’intérieur, ils découvrent une quantité considérable de munitions AK-47. Cela aurait dû déclencher des alarmes de flagrant délit de Foukpio. Mais au contraire, tous les suspects, y compris le douanier Abazène ont été Incroyablement relaxés, et le véhicule est rendu à son propriétaire, comme si la loi ne s’appliquait pas à eux. Le douanier Abazène n’est même pas inquiété, malgré les évidences accablantes.
D’un autre côté, le député de l’opposition, Éphrem Dominique Yandocka, est arrêté chez lui à 4 heures du matin par des hommes lourdement armés, appuyés par les mercenaires russes du groupe Wagner. Une arrestation brutale, mais ce qui la rend encore plus scandaleuse, c’est que Yandocka bénéficie de l’immunité parlementaire. Pourquoi a-t-il été arrêté de cette manière ? Pourquoi a-t-il été arrêté du tout ? Benoit Narcisse Foukpio, le procureur de la République, parle et justifie cet enlèvement en accusant Yandocka d’atteinte à la sûreté de l’État, une accusation totalement farfelue.
Le comble de l’absurdité est atteint lorsque Benoit Narcisse Foukpio tente de justifier l’arrestation de Yandocka en parlant de flagrant délit. Cependant, il est impératif de rappeler au procureur Foukpio la définition du flagrant délit. Comment peut-il évoquer un flagrant délit lorsque Yandocka a été enlevé de son domicile à 4 heures du matin ? Cela défie toute logique, toute définition du flagrant délit. Le procureur semble jouer à un jeu sinistre, manipulant la loi pour servir les intérêts de ceux qui sont au pouvoir.
Alors, revenons à la question qui se pose : entre Sylvain Déa Abazène et Dominique Yandocka, qui est vraiment pris en flagrant délit ? La réponse est claire : ni l’un ni l’autre. Ce qui est flagrant, c’est la partialité de la justice centrafricaine, la manipulation de la loi pour protéger les puissants et persécuter les opposants. Le procureur de la République devrait être le garant de l’équité et de la justice, mais il semble plutôt être un instrument de répression politique.
Il est grand temps que la communauté internationale se penche sur la situation en République centrafricaine, et en particulier sur le fonctionnement de sa justice. Les citoyens de ce pays méritent une justice impartiale, où la loi s’applique de la même manière à tous, quelle que soit leur position politique ou leur appartenance à l’élite. La République centrafricaine a besoin d’une justice qui soit véritablement au service de la justice, et non de l’injustice.
Par Alain Nzilo
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