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Un imam et un diacre assis côte-à-côte, cela n’arrive pas souvent dans la capitale centrafricaine, Bangui, déchirée par des conflits entre communautés. C’est pourtant ce qui s’est passé dimanche dans le Troisième arrondissement à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la paix, cette paix dont les Centrafricains ont besoin aujourd’hui plus que jamais.
L’imam Awad Al Karim et le diacre Narcisse Bouméa ont tous deux prêché la paix et l’amour, lors de cette cérémonie organisée par la Coordination de l’action humanitaire et de développement (C A H D) autour du thème « Jeunesse et paix ».
« Je souhaite que cette journée de retrouvailles entre musulmans et non musulmans autour de la question de la paix soit renforcée, soutenue afin de sortir notre pays de ce chaos dans lequel il sombre », a déclaré le diacre.
« Tout ce que nous vivons aujourd’hui avec les différents conflits provient de la jeunesse, manipulée. Il appartient donc à la jeunesse de prendre ses responsabilités, de rechercher la paix et la stabilité », a renchéri le président de la CAHD, Mahmoud Hissene.
Abdoulaye Abdourahamine, un jeune étudiant, présent à la cérémonie, a été touché par cette interpellation. « Le rétablissement de la paix doit se faire par les jeunes centrafricains, qu’on soit musulman ou non musulman. Ce ne sont pas les forces étrangères qui vont nous ramener la paix dans le pays. Les forces internationales ne peuvent nous obliger à saluer nos frères. C’est une affaire de cœur, car ensemble nous pouvons mieux faire », a-t-il dit.
Les échanges ont été clos par l’hymne national, la Renaissance.
La paix, la paix ! Ce mot est également revenu plusieurs fois lors d’une sensibilisation menée le même jour au site de déplacés de l’aéroport Bangui M’Poko, dans le Cinquième arrondissement, par la Coordination Elé Songo (Ndlr : vivons ensemble en sango) de la paroisse Saint-Michel. Là aussi, il s’agissait de célébrer la Journée internationale de la paix.
Les orateurs ont exhorté les habitants des 3ème et 5ème arrondissements encore sur ce site des déplacés à regagner leurs domiciles et à vaquer librement à leurs occupations. « Nous avons constaté qu’il y a une parfaite cohabitation dans les 3ème et 5ème arrondissements et que dès lors les gens peuvent revenir chez eux », a indiqué Maxime Yabota, membre de la Coordination.
Dans son intervention, la ministre de la Réconciliation nationale, Jeannette Déthoua, a, elle aussi, exhorté les Centrafricains à dire non à la haine et à la violence. « Je ne peux qu’appuyer ce message de paix des Nations unies à l’endroit du peuple centrafricain ; un message qui interpelle chacun de nous à arrêter la violence, la haine et à promouvoir la paix pour une cohésion sociale durable. Nous devons nous parler sans haine, apprendre à nous parler avec amour, à éviter d’entretenir la haine au sein de la population », a-t-elle déclaré.
La Journée internationale de la paix a été instituée en 1981 par l’ONU afin de renforcer les idéaux de paix dans le monde.
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