Hôpitaux sans soins, malades sans espoir : diagnostic terminal pour un système de santé centrafricain en faillite, classé dernier de la classe africaine
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Le dernier rapport 2024 de la Fondation Mo Ibrahim sonne comme un diagnostic terminal pour le système de santé centrafricain. Avec un score global de 28,7 sur 100 en matière de santé, le pays se classe dernier du continent africain, une position qui traduit l’ampleur d’une catastrophe sanitaire sans précédent.
L’EFFONDREMENT DES SOINS DE BASE DU SYSTÈME DE SANTÉ CENTRAFRICAIN
Le tableau est apocalyptique pour le système de santé centrafricain. L’accès aux soins de santé s’est effondré avec une chute vertigineuse de 8,4 points en dix ans, pour atteindre le score dérisoire de 23,2/100 (47ème rang). Plus alarmant encore, l’accès à l’eau et à l’assainissement plafonne à 20,5 points, plaçant le pays au 51ème rang continental. Dans ce contexte, les maladies évitables deviennent des sentences de mort.
UNE POPULATION LIVRÉE AUX ÉPIDÉMIES
Le contrôle des maladies contagieuses atteint à peine 19,3 points, reléguant la RCA à la dernière place du classement africain. Cette défaillance systémique expose quotidiennement la population à des épidémies mortelles. Même le contrôle des maladies non contagieuses, avec un score de 62,1 points, masque une réalité plus sombre : l’incapacité totale du système à prendre en charge les pathologies chroniques.
LA TRAGÉDIE MATERNELLE ET INFANTILE
Le rapport dévoile une situation particulièrement dramatique pour les plus vulnérables. La santé infantile et maternelle obtient un score catastrophique de 32,6 points, plaçant le pays au 50ème rang. Malgré une légère amélioration de 8,6 points en dix ans, chaque grossesse reste une roulette russe, chaque naissance un défi à la mort.
UN SYSTÈME QUALITATIVEMENT MORT
La qualité des soins atteint des profondeurs abyssales avec un score de 14,5 points (51ème rang). Cette note, malgré une amélioration marginale de 4,4 points, révèle un système de santé en état de mort clinique. Les structures sanitaires, quand elles existent, fonctionnent sans équipements, sans médicaments, et souvent sans personnel qualifié.
LA PROTECTION SOCIALE EN SOINS PALLIATIFS
La situation est aggravée par l’effondrement des filets de protection sociale qui atteignent à peine 7,1 points, plaçant le pays au dernier rang continental. Les politiques de lutte contre la pauvreté, avec un score famélique de 18,8 points, condamnent les plus démunis à renoncer aux soins faute de moyens.
UNE CRISE MULTIDIMENSIONNELLE
Cette catastrophe sanitaire s’inscrit dans un contexte plus large de déliquescence de l’État. Avec un PIB par habitant de 445 dollars et une dette publique atteignant 50,7% du PIB, les ressources manquent cruellement. L’aide internationale, pourtant conséquente avec 122,4 dollars par habitant, semble se perdre dans les méandres d’un système gangréné par l’inefficacité et le manque de vision.
L’URGENCE D’UNE REFONTE TOTALE DU SYSTÈME DE SANTÉ CENTRAFRICAIN
La situation exige une réponse immédiate et radicale. Il ne s’agit plus de replâtrer un système moribond, mais de reconstruire intégralement une politique de santé publique. Cela passe par :
– Un plan d’urgence pour la réhabilitation des infrastructures sanitaires
– Un programme massif de formation du personnel médical
– Une politique d’accès universel aux soins de base
– Un système de protection sociale efficace
– Une gestion transparente des ressources allouées à la santé
La communauté internationale ne peut plus se contenter d’une aide passive. Elle doit exiger des autorités un engagement ferme dans la reconstruction du système de santé centrafricain, avec des objectifs clairs et mesurables. Chaque jour de retard se compte en vies humaines perdues.
L’heure n’est plus aux constats mais à l’action. Sans une mobilisation générale et des réformes structurelles profondes, c’est toute une population qui reste condamnée à une mort précoce évitable. Le droit à la santé n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental que l’État centrafricain doit garantir à ses citoyens.
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