Hausse des prix en RCA : les incroyables explications du président Touadéra

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Hausse des prix en RCA : les incroyables explications du président Touadéra

 

Hausse des prix en RCA : les incroyables explications du président Touadéra
Sur le marché central de Bambari, dans le secteur de la vente de viande. Photo G

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Face à la hausse des prix des produits de première nécessité partout dans le pays, le chef de l’État Faustin Archange Touadera multiplie les justifications que les centrafricains jugent absurdes et peu convaincantes.

 

Bangui, le ventre vide. Les marchés de la capitale centrafricaine résonnent des plaintes des ménagères qui ne savent plus comment nourrir leurs familles. Pendant ce temps, à la présidence, Faustin-Archange Touadéra tient des discours qui font sourire amèrement ceux qui vivent cette tragédie au quotidien.

 

“Plus de la moitié du panier de la ménagère centrafricaine est composée de produits importés”, a déclaré le chef de l’État lors d’un récent déjeuner de presse. Une lapalissade ! Comme si les Centrafricains découvraient aujourd’hui que leur pays importe. La vraie question, Monsieur le Président, c’est : que faites-vous depuis 2016 pour changer la donne ?

 

Le scandale du carburant qui étrangle tout

 

L’histoire du carburant en dit long sur la gestion chaotique de ce gouvernement. En 2023, d’un trait de plume, les autorités ont doublé le prix du gasoil, le faisant passer de 800 à 1.400 FCFA le litre. Les transporteurs ont crié, les commerçants ont pleuré, les ménages se sont endettés. Même le FMI, pourtant peu suspect de populisme, a tiré la sonnette d’alarme : cette hausse “étouffait l’économie et les paniers des ménages”.

 

La réaction du gouvernement ? le conseiller camerounais du Président, monsieur Jules Njawé, a accusé l’institution de Bretton Woods d’ingérence ! Comme si critiquer une politique désastreuse était un crime. Cette arrogance cache mal l’opacité qui entoure le monopole accordé à une société privée pour la distribution du carburant. Une “mafia”, disent les langues bien pendues de Bangui.

 

Sous la pression populaire, le régime a fini par consentir une baisse ridicule de 100 à 150 FCFA en mai dernier. Le gasoil est passé à 1.250 FCFA, le super à 1.050 FCFA. “Ce qui amène cette hausse, il y a des problèmes de transport”, a justifié Touadéra. Toujours les mêmes excuses : le transport, le cours mondial du pétrole… Mais jamais un mot sur la gabegie et les arrangements troubles.

 

Les barrières de la honte

 

Parlons de ces barrières routières illégales que le président prétend combattre depuis cinq ans. “Nous avons pris une décision au niveau du gouvernement pour lever toutes les barrières illégales”, clame-t-il. Mensonge ! Ces points de racket pullulent toujours sur les routes centrafricaines, tenus par des forces de l’ordre que l’État refuse de payer les primes globales d’alimentation (PGA).

 

Résultat : chaque camion de marchandises paie un tribut à chaque barrage. Le coût se répercute sur les prix. Les Centrafricains paient deux fois : d’abord les impôts pour entretenir ces forces de l’ordre, ensuite la rançon qu’elles imposent sur les routes. “Les efforts sont en train d’être déployés, mais malheureusement les sans-trafiquants continuent d’être victimes des barrières illégales”, avoue le président. Traduction : nous ne contrôlons rien.

 

Quand le président ne connaît même pas les prix

 

Le comble, c’est quand Touadéra évoque le prix du manioc. Il parle d’une “cuvette” à 4.500 FCFA. Erreur, Monsieur le Président ! C’est la demi-cuvette, communément appelée par les centrafricains, le “ngawi“, qui coûte ce prix. Une confusion qui en dit long sur la déconnexion du pouvoir.

 

Dans les années 90, une cuvette complète coûtait 400 FCFA. Aujourd’hui, elle atteint 4.000 FCFA, parfois plus. Pour un produit 100% local ! Comment expliquer qu’un tubercule qui pousse dans nos champs subisse une telle inflation ? Le président invoque encore le transport, mais refuse de voir l’essentiel : l’absence totale d’investissement dans l’agriculture.

 

La diaspora, cette ressource gaspillée

 

“Je réitère ma volonté de faire de la place à tout le monde et surtout à notre diaspora”, déclare Touadéra. Belles paroles ! Sur le terrain, la réalité est tout autre. Les Centrafricains de l’étranger qui tentent d’investir au pays se heurtent à un mur de bureaucratie et de corruption.

 

Pendant ce temps, les opportunités économiques sont monopolisées par des étrangers : Libanais dans le commerce, Camerounais dans le transport et le commerce également, Tchadiens dans l’élevage, les rwandais dans le commerce et l’élevage… La diaspora centrafricaine, riche de son expérience et de ses capitaux, reste sur le carreau. Quelles mesures concrètes le gouvernement a-t-il prises  pour favoriser ses concitoyens vivant à l’étranger ?

 

Touadera appelle à l’unité

 

Face à cette débâcle, Touadéra en appelle à l’unité nationale : “Nous ne sortirons pas de la pauvreté et du sous-développement en nous méfiant les uns des autres”. C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Comment parler d’unité quand on divise le peuple entre ceux qui profitent du système et ceux qui le subissent ?

 

Les Centrafricains n’ont pas besoin de beaux discours. Ils ont besoin d’électricité, de routes praticables, de centres de santé fonctionnels, d’écoles équipées. Ils ont besoin d’un État qui protège la production locale au lieu de favoriser les importations….

 

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