Grand fiasco à la télévision centrafricaine : quand le mensonge s’invite en direct dans l’émission Tribune Libre

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Grand fiasco à la télévision centrafricaine : quand le mensonge s’invite en direct dans l’émission Tribune Libre

 

Karle Ngrebada, directeur de l’agence centrafrique presse

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

La honte s’est installée vendredi soir sur le plateau de l’émission Tribune Libre de la télévision centrafricaine. Pendant plus d’une heure, les téléspectateurs ont assisté à un spectacle navrant : trois intervenants qui se contredisent ouvertement sur l’arrestation des deux journalistes de France 24 à Bangassou le 13 décembre dernier.

 

Une soirée de confusion totale en direct à la télévision centrafricaine

 

21 heures à la radio-télévision centrafricaine. Le présentateur Martial Vianney Bofo accueille ses invités : Karl Ngrebada, directeur de l’Agence Centrafrique presse (ACAP), et Anicet Deganadji du journal Adrénaline Info. L’ambiance est tendue. Le sujet du débat : l’interpellation par les mercenaires russes des deux reporters de la chaine France 24 Caroline Dumay et James Stefan Carstens à Bangassou.

 

Mais dès les premières minutes de l’émission à la télévision centrafricaine, la confusion s’installe. Karl Ngrebada affirme d’abord que les journalistes n’avaient pas respecté les procédures. Puis, quelques minutes plus tard, le voilà qui raconte avoir personnellement suivi leur dossier d’accréditation et même assisté à leur rencontre avec le ministre de la Communication.

 

“Ces journalistes viennent régulièrement en Centrafrique, ils connaissent parfaitement les procédures”, lâche-t-il, contredisant totalement ses propos précédents.

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Des accusations qui tombent du ciel

 

Le deuxième intervenant, Anicet Deganadji, se lance alors dans un récit fantasque et pathétique. Sans la moindre preuve, il accuse les journalistes d’avoir tenté de “pousser les ex-combattants à reprendre les armes”. Une version qui n’avait jamais été évoquée lors de leur arrestation.

 

“Ils auraient même vilipendé les autorités politiques”, ajoute-t-il, sans jamais expliquer d’où viennent ces informations ni présenter le moindre élément concret.

 

Une manipulation signée Wagner

 

Dans les différents quartiers de la capitale, personne n’est dupe. Cette émission porte la signature du groupe Wagner, désormais maître dans l’art de la propagande en Centrafrique. Les mercenaires russes tentent visiblement de camoufler une arrestation arbitraire derrière un écran de fumée médiatique.

 

“Ils ont fait arrêter ces journalistes sans raison, et maintenant ils inventent des histoires pour se justifier”, explique un ancien ministre sous couvert d’anonymat. “Mais ils sont tellement maladroits que leurs mensonges se contredisent en direct à la télévision centrafricaine “.

 

Voilà que les deux tintin se contredisent en direct à la télévision centrafricaine

 

Karl Ngrebada, le directeur de l’ACAP qui prétend avoir personnellement suivi le dossier des journalistes, assure que Caroline Dumay et James Stefan Carstens avaient reçu une accréditation “pour réaliser des reportages sur la réconciliation et la paix” à Bangassou. Selon ses propos, leur faute professionnelle se limiterait à ne pas s’être présentés aux autorités locales et d’avoir interrogé des éléments de groupes armés sans autorisation.

 

Mais à la surprise générale des téléspectateurs de la télévision centrafricaine, Anicet Deganadji du journal Adrénaline Info arrive avec une version complètement différente : les deux journalistes auraient obtenu leur accréditation “pour une réalisation de documentaire sur l’église catholique de la dite localité“.

 

Cette contradiction sur un document administratif aussi basique qu’une accréditation officielle montre à quel point cette émission s’est transformée en une foire aux mensonges pathétique téléguidé par Wagner. Un vieil adage centrafricain le rappelle bien : “Les menteurs finissent toujours par se prendre les pieds dans leurs propres histoires“.

 

Un pouvoir qui perd le fil

 

Cette soirée désastreuse du vendredi 20 décembre à la télévision centrafricaine  a surtout montré un régime dépassé par ses propres contradictions. Comment expliquer qu’une équipe de France 24, venue avec toutes les autorisations nécessaires, se retrouve brutalement accusée d’espionnage et de manipulation des rebelles ?

 

L’émission s’est terminée dans la confusion la plus totale, laissant les téléspectateurs centrafricains médusés devant tant d’amateurisme. Une chose est certaine : cette soirée restera dans les annales comme l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire en matière de communication politique.

 

Un leader centrafricain de la société civile résume parfaitement la situation : “Quand on ment, il faut au moins se mettre d’accord sur la version à raconter. Là, c’était pathétique“.​

 

Par Dr Alain Nzilo

Corbeaunews Centrafrique

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