FAILLITE MORALE : Les FACA transformées en armée de racketteurs
PAR la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique. GISÈLE MOLOMA
“Mon marché rapporte de l’argent par jour aux militaires. Si je ne paie pas, ils confisquent ma marchandise.” Assise dans son petit étal du marché de Bambari, Mariam. raconte, la voix basse, comment les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont devenues ses nouveaux bourreaux.
Une investigation approfondie menée par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique dans cinq préfectures révèle un système de racket généralisé au sein de l’armée nationale. Les FACA, censées protéger la population, se sont transformées en une véritable machine d’extorsion, c’est-à-dire des membres d’une armée de racketteurs.
“Le système est simple”, explique un sergent-chef de cette armée de racketteurs. “Nous ne touchons plus nos primes globales d’alimentation (PGA) depuis des mois. Le choix est simple : soit on rackette, soit on meurt de faim“. Le budget de la défense, amputé de 21% en 2024, ne permet même plus d’assurer la solde régulière des troupes.
À Bouar, notre équipe a documenté un véritable “tarif officieux” imposé par les soldats de cette armée de racketteurs :
– 500 FCFA obligatoire pour traverser un barrage
– 2 000 FCFA par jour pour les commerçants
– 10 000 FCFA hebdomadaires pour les transporteurs
“Les rebelles étaient presque plus corrects que ces éléments de cette armée de racketteurs “, soupire un chef de village près de Bria. “Au moins, ils avaient un tarif fixe. Les FACA, eux, augmentent leurs prix selon leur humeur“.
Un officier de l’État-major, récemment muté pour avoir dénoncé ces pratiques, témoigne : “Sur une prime mensuelle de 45 000 FCFA, nos soldats ne touchent parfois que 25 000 FCFA. Le reste est détourné à tous les niveaux de la hiérarchie. Parfois, ils ne touchent rien du tout. Comment voulez-vous qu’ils survivent ?”
Le phénomène de cette armée de racketteurs s’aggrave avec la militarisation de Bangui. Un tiers des FACA, soit environ 7 500 hommes, se concentre dans la capitale. “Ils se reconvertissent en gardes du corps privés pour les personnalités ou pour les opérateurs économiques libanais “, révèle un ancien ministre. “C’est plus lucratif que de risquer sa vie en province pour une solde impayée”.
Plus inquiétant encore, nos sources révèlent que certains officiers de cette armée de racketteurs vendent des munitions au marché noir. “Une cartouche se négocie entre 500 et 1 000 FCFA”, confie un armurier. “Les acheteurs ? Souvent des bandits ou même des rebelles.”
À Bangassou, mais aussi à Kabo, les notables locaux dénoncent: “Les FACA rackettent même les organisations humanitaires. Ils exigent un pourcentage sur chaque distribution d’aide. C’est un comble : l’armée pille ceux qui nourrissent la population“.
Monsieur Emmanuel Mbari, économiste, alerte : “C’est un cercle vicieux mortel. L’État ne paie pas les primes globales d’alimentation (PGA) de ses soldats, qui rackettent la population, qui s’appauvrit et paie moins d’impôts. L’État s’appauvrit davantage et paie encore moins ses soldats…”
Pendant ce temps, le pouvoir continue d’augmenter les effectifs des FACA sans se soucier de leur financement. “On recrute à tour de bras”, dénonce un colonel. “Mais chaque nouvelle recrue devient un racketteur potentiel. Nous créons une armée de racketteurs “.
À Bangui, les autorités restent sourdes aux alertes. Le ministère de la défense n’a pas souhaité répondre à nos questions. Pendant ce temps, les FACA continuent de piller ceux qu’elles devraient protéger, transformant l’armée nationale en une force d’occupation de son propre pays.
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