DU CONSEIL DE RESISTANCE ET DE LA TRANSITION (C.R.T.)

Publié le 24 novembre 2022 , 7:06
Mis à jour le: 24 novembre 2022 5:19 am

 

 L’action politique est incohérente dans notre pays, depuis la création du Comité de Coordination pour la Convocation de la Conférence Nationale (4CN) en 1992, jusqu’à la mise en place du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE 2011) en passant par la première transition de 2013, la seconde de 2016 et le retour à la légalité constitutionnelle de 2016 pour pénétrer de plein pied dans l’illégalité constitutionnelle en 2022. Comment le peuple centrafricain peut-il donner naissance à une classe politique, Pouvoir, Opposition et Société civile confondus, qui soient à même de jouer de manière responsable leur rôle ?

Monsieur Clotaire Souroungba
Monsieur Clotaire Souroungba

 

Rédigé par Clotaire SAULET SURUNGBA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 25 novembre 2022

 

Par définition, les partis politiques sont des associations qui, par des voies et moyens démocratiques et pacifiques, concourent à l’expression du suffrage universel, à l’animation de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Ils doivent par ailleurs, dans leurs objectifs, leur programme et leurs pratiques, contribuer à défendre la souveraineté nationale, consolider l’indépendance nationale, sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale, protéger la forme républicaine et le caractère laïc de l’Etat, défendre la démocratie, protéger les libertés fondamentales et les droits de l’Homme. Ils doivent enfin proscrire l’intolérance, le régionalisme, le racisme, le tribalisme, le clanisme, le fanatisme, la xénophobie, l’incitation et/ou le recours à la violence sous toutes ses formes, les insultes et les attaques personnelles désobligeantes.

Les partis politiques centrafricains, par leur nombre pléthorique et leur fonctionnement, posent problème, au regard de leur mission telle que définie par le législateur. Ceci est bien connu et évoquons ici deux exemples qui confirment cette assertion.

En effet, en dehors de l’animation de la vie politique qui ne se résume qu’aux campagnes ou pré campagnes électorales, l’animation de la vie économique, sociale et culturelle n’a jamais été une préoccupation de nos partis politiques qui ont laissé ce champ aux organisations et associations de la Société civile. Une analyse sociologique sommaire de la composition des états-majors de la plupart des partis démontre que le régionalisme est à la base de la désignation des membres les plus proches des leaders.

À lire aussi : Dialogue républicain, le CNCA-PDD rejette d’avance les résolutions issues de ce « festival »  

 

Quels sont les partis qui ont une « école de formation politique des  membres » ?

 

Et ce sont ces partis-là qui, depuis 1992, ont accédé au pouvoir pour les uns et demeuré dans l’opposition pour les autres. D’autres ont vu le jour pour servir de satellite. On assiste depuis, à la constitution de plateformes, aux groupements aux contours et contenus souvent mal définis et qui ont porté en eux les germes de l’incohérence et de l’échec permanent.

CCCCN, CFD, CODEPO, UFAP, FRUD, CPC, UFVN, CFC et FARE 2011 ou Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011. Ces sigles n’ont rien apporté, en termes de changement dans la société centrafricaine. Depuis 2022, il est normal de parler de « résistance, transformation et transition » que de parler de résistance et transition tout court car les données ont profondément changé. Car, qui peut imaginer ce qui se passe aujourd’hui après la parenthèse Séléka qui n’est pourtant pas encore fermée ?

Lar les alliances se font et se défont au niveau des forces vives et on assiste à un éternel recommencement, au pire, à l’éclatement du pays.

 

Après les tragiques évènements de mai 2001 qui vont, pour la première fois, jeter des milliers de centrafricains sur le chemin de l’exil, qu’est ce qui a été fait pour inscrire la République Centrafricaine de manière irréversible, sur la voie du renforcement de la Démocratie ?

 

L’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN), comme son nom l’indique, a eu comme mission de rassembler les partis politiques, les organisations de la Société Civile et les démocrates afin que le 15 Mars 2003 constitue véritablement un saut qualitatif dans la voie de la consolidation de la Démocratie en République Centrafricaine. Soulignons que grâce aux nouvelles technologies, les premiers communiqués de presse de l’UFVN ont été initiés par des compatriotes répartis dans différentes villes en France avant que la structure ne prenne pied au pays…Peine perdue car, cela aurait été les prémisses de la « Résistance ».

 

Tout a-t-il été mis en œuvre pour inscrire la République Centrafricaine, de manière irréversible, sur la voie du renforcement de la Démocratie ? Le nouveau Pouvoir n’a-t-il pas trahi à ses engagements d’avant le 15 Mars 2003 et l’ « Opposition consensuelle n’a-t-il pas continué à faire montre de la sempiternelle incohérence de la classe politique en laissant champ libre au Pouvoir durant la période 2003-2005 ?

À lire aussi : Lettre ouverte de la COSCIPAC au Président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji

 

Le dernier fait d’armes de l’UFVN a été le communiqué de presse du 31 Mai 2010. En voici un extrait :

 

« L’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN) a dénoncé la loi votée par l’Assemblée Nationale et la Cour Constitutionnelle prorogeant le mandat du Président de la République et des Députés, au-delà du terme constitutionnel. Les Partis Politiques affiliés à l’UFVN exigèrent-ils u Pouvoir de Bangui une transition consensuelle avec les six entités qui ont pris part aux travaux du Dialogue Politique Inclusif…» Encore une transition consensuelle !…

 

Comme nous venons de le voir, des alliances se font et se défont au niveau des partis politiques et on assiste à un éternel recommencement.

 

Qu’en a-t-il été du FARE 2011 où une certaine amnésie a  fait que bourreaux et victimes doivent coexister ?

 

Et pour combien de temps ? Cette union contre nature ne va-t-elle pas, en dernière analyse, redonner une virginité politique à certains et décrédibiliser d’autres qui sont les forces politiques de demain sur lesquelles le pays pourrait compter ? La place qui reviendrait à certains membres du FARE 2011 ne serait-elle pas à la Cour Pénale Internationale de Justice à La Haye pour nous éclairer, avec leur phare, sur les viols, les vols et les crimes contre l’humanité, perpétrés contre les femmes centrafricaines et contre tout le peuple centrafricain ?

 

A la lumière de tout ce qui précède, que faire pour que le peuple centrafricain donne naissance à une classe politique, Pouvoir, Opposition et Société civile confondus, qui soit à même de jouer de manière responsable son rôle, afin d’induire l’amélioration des conditions de vie et de travail du paysan, de l’ouvrier, du travailleur du secteur privé ou du fonctionnaire, en activité ou à la retraite ? Que faire pour que l’Opposition politique et la Société civile soit une alternative crédible dans le cadre de la lutte politique actuelle?

 

Nous sommes tous interpellés par cette double interrogation. Pour ma part, je voudrais tenter de répondre en rappelant que le changement intervenu en France le 10 Mai 1981 a été le fruit d’une longue lutte, initiée par un homme qui a su fédérer un nombre très limité de partis politiques, sur la base d’un projet de société contenu dans le Programme Commun de Gouvernement. Tout en se démarquant de l’extrême gauche, le Parti Socialiste, le Parti Communiste et le Mouvement des Radicaux de Gauche ont proposé au peuple français un projet, défendu lors de l’élection présidentielle, par un candidat.

Quand bien même cette expérience réussie de groupements de partis politiques qu’est l’Union de la Gauche ne soit pas transposable de manière intégrale en République Centrafricaine, nous avons peut être intérêt à la contextualiser pour le bien de notre peuple…Nous devons mobiliser toutes les couches sociales en commençant par les partis qui doivent se départir de leur complexe de supériorité, les associations des briquetiers, boubanguéré, jardiniers, élèves, étudiants, travailleurs des secteurs publics et privés, conducteurs de taxi moto de mini bus, les vendeurs de pain, les pêcheurs, les jardiniers, les syndicats, les mouvements de jeunesse, les fonctionnaires syndicalisés.

Le second exemple que je me permets de prendre est la mission que le général de Gaulle, en 1942-1943, dans un contexte historique difficile, a confié à Jean Moulin, à savoir : réunir les forces de résistance dans un Conseil national de résistance (CNR). Il regrouperait-au terme-de négociations longues et tendues-huit mouvements de résistance, six « tendances » politiques et deux syndicats en 1943…

 

Quel (l)e est l(a)e centrafricain(e) qui a des dispositions naturelles pour conduire ce Conseil de Résistance et de Transition en République centrafricaine ?

Pour ma part, je pense que le Professeur Gaston N’GUEREKATA MANDATA, en raison de son expérience professionnelle nationale et internationale, son rayonnement dans son domaine sur le plan mondial, l’esprit scientifique dont il devrait faire montre et  qui a cruellement fait défaut à l’autre–lequel a divisé un nombre par zéro par la violation répétée de la Constitution de notre pays–et son humilité constituent des atouts pour fédérer le Conseil de Résistance et de Transition.

À lire aussi : RÉACTION DE LA CPC À LA SUITE DE LA DÉCLARATION D’UN CESSEZ-LE-FEU UNILATÉRAL ET IMMÉDIAT PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,

 

Clotaire SAULET SURUNGBA

Ancien Conseiller National du CNT 1993-1996

 

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