Du chemin de l’Église catholique à la tribune de l’Assemblée nationale : l’énigmatique parcours du marabout charlatan Évariste Ngamana

Publié le 17 septembre 2023 , 7:45
Mis à jour le: 17 septembre 2023 3:48 pm

Du chemin de l’Église catholique à la tribune de l’Assemblée nationale : l’énigmatique parcours du marabout charlatan Évariste Ngamana

 

Évariste Ngamana avec son nouveau véhicule V8
Évariste Ngamana avec son nouveau véhicule V8

 

Bangui, 18  septembre 2023 (CNC) – L’histoire d’Évariste Ngamana est une odyssée marquée par des contours énigmatiques, des rebondissements inattendus et une carrière politique ascendante qui défie tous les pronostics et qui finira par s’écrouler comme l’avenir d’un jeune riche ” vivre heureux et mourir jeune”. De l’église catholique à l’Assemblée nationale, en passant par la milice anti-balaka et les couloirs du pouvoir exécutif, sa trajectoire est à la fois fascinante et controversée aux allures d’un praticien.

 

La première casserole qui suit Évariste Ngamana est celle qui le liait à l’église catholique. Radié des diocésains pour ses pratiques de magie noire, Évariste Ngamana semblait avoir déjà amorcé son voyage dans l’obscurité en 2009-2010 à Bouar. Ses supérieurs ont découvert ses incursions nocturnes vers le cimetière adjacent à la cathédrale de Bouar, où il invoquait des forces sombres, nu et à voix déformée, défiant ainsi les préceptes sacrés. Cette conduite équivoque, faite de vagabondages sexuels et de rituels occultes, a finalement précipité sa radiation de l’église catholique.

 

Cependant, pour Évariste Ngamana, cette décision radicale n’était qu’un obstacle sur son chemin. En 2013, au cœur de la crise qui secouait la République centrafricaine, il a émergé en tant que leader de sa propre milice Anti-Balaka à Carnot. Sous sa direction, il a confié la tâche de maître protecteur à un certain B13, distribuant des gris-gris aux jeunes miliciens locaux pour leur prétendue protection. Pendant ce temps, son beau-frère, Faustin Archange Touadera, poursuivait son rêve présidentiel.

 

L’élection de Touadera en 2016 à la présidence de la République a apporté un tournant dans la vie d’Évariste Ngamana. Il a pris ses quartiers à Bangui, où il a été nommé Directeur de cabinet au ministère chargé du secrétariat du gouvernement. Son ascension ne s’est pas arrêtée là, car il est devenu le porte-parole du parti au pouvoir en 2019.

 

La consécration suprême de sa carrière politique est venue en 2020 lors des élections législatives. Évariste Ngamana, dont l’église catholique l’avait radié des diocésains en 2009, a été déclaré élu député de Carnot par la Cour constitutionnelle. C’était le début d’une nouvelle ère placée sous immunité pour lui. Il a ensuite postulé pour le poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, avec le soutien du Président de la République Faustin Archange Touadera. La victoire lui a souri, faisant de lui le premier vice-président de l’Assemblée nationale, un poste qu’il occupe toujours aujourd’hui, cumulé avec la présidence du parlement communautaire d’Afrique centrale (CEMAC).

 

Le parcours de Évariste Ngamana est une histoire intrigante de résilience politique et d’ascension fulgurante. Malgré les controverses qui l’entourent, il continue de gravir les échelons du pouvoir en République centrafricaine. Son passé tumultueux à l’église catholique semble désormais relégué aux annales de l’histoire, tandis que sa présence à l’Assemblée nationale témoigne d’une carrière politique qui ne cesse de fasciner et de surprendre.

La prochaine étape ?

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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