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La présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a appelé mardi à ne pas lancer d’accusations hâtives après la disparition présumée de fonds donnés par l’Angola, ajoutant qu’elle apporterait des détails le moment venu.
Les populations ne doivent pas se fier aux rumeurs non fondées, notamment de détournement du don angolais et du supposé retour des Tchadiens dans ma garde rapprochée. Il y a des agitations purement dues à des problèmes de conquête du pouvoir et du partage des postes, a déclaré la présidente Catherine Samba Panza.
Le magazine Jeune Afrique avait affirmé fin septembre qu’une partie des 10 millions de dollars en liquide donnés par l’Angola avaient disparu dans la nature, suscitant notamment l’inquiétude des bailleurs de fonds internationaux.
Cet argent, a expliqué Mme Samba Panza dans une déclaration au palais du Conseil national de transition (CNT), a été utilisé pour assurer la sécurité du pays et la défense de la politique du chef de l’Etat, comme dans tous les pays du monde.
Le moment venu, je donnerai les éléments de réponse. Beaucoup seront surpris de la longue liste des bénéficiaires, dont ceux qui crient aujourd’hui au voleur, a assuré mardi la présidente, qui a déjà nié toute malversation dans cette affaire.
La coordination anti-balaka –des milices à dominante chrétienne qui avaient chassé les rebelles majoritairement musulmans de la Séléka du pouvoir en 2013, avant de s’en prendre aux civils musulmans– a donné dimanche 48 heures à la présidente pour quitter ses fonctions, mettant en cause le détournement du don angolais et le retour des Tchadiens pour assurer sa sécurité.
Elle a aussi demandé le départ de ses deux représentants au gouvernement.
Il nous est tous difficile de comprendre (…) (qu’)il me soit demandé de démissionner pour satisfaire aux caprices des gens ayant pourtant eu une grande part de responsabilité dans la situation catastrophique actuelle de notre pays, a répondu Mme Samba Panza mardi.
La Centrafrique, ancienne colonie française riche en diamants et en uranium a plongé dans un chaos sans précédent début 2013 avec l’arrivée au pouvoir des Séléka, qui ont pillé et placé le pays en coupe réglée jusqu’à leur départ, en janvier 2014.
Mais les troubles inter-communautaires se sont poursuivis depuis, même si la situation s’est nettement calmée avec l’arrivée au pouvoir d’un régime de transition et le déploiement de troupes françaises et africaines.
Le pays, dont l’économie est à genoux, vit depuis sous perfusion de l’aide internationale, notamment des pays de la région comme le Congo Brazzaville et l’Angola.
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