Rédigé par Anselme Mbata
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 5 août 2022
Bangui (CNC) – Le pays tend vers le voyeurisme d’État. Comment peut-on imaginer que des journalistes, dans l’exercice de leur métier, puissent être chassés comme des serpents par des auxiliaires de la justice ? Si les journalistes ne recoupent pas leurs informations, on va les accuser de partialité. Mais si c’est le cas, on les chasse comme des voyous.
C’était ce jeudi 4 août 2022 au commissariat central de Bangui que la scène s’est produite en présence de l’un de nos reporters sur place. Deux journalistes de la radio Ndékèluka, venus recouper une information, ont été purement et simplement chassés de son bureau par le commandant de la circulation routière.
Que s’est-il passé?
En effet, le mardi 2 août 2022, dans la journée, plusieurs conducteurs des taxis-motos ont stationné leurs engins près de rond-point Marabéna. C’est un point de stationnement provisoire donné par la mairie de Bangui aux taxis-motos. Mais les policiers de la circulation routière, dans leur patrouille, sont venus sans dire un mot ramasser toutes les motos stationnées ce jour sur le lieu.
Pendant ce temps, les conducteurs de ces taxis-motos, frustrés, se sont rapprochés du service de la circulation routière, mais ils n’obtiennent pas des réponses. La seule chose qu’on leur avait dite, c’est de payer chacun 25 000 francs CFA. En colère, ces derniers se sont rapprochés de la radio Ndékèluka pour attirer l’attention de l’opinion publique sur cette injustice. C’est ainsi que le lendemain, la radio a décidé d’envoyer ses deux reporters auprès du commandant de la circulation routière pour recueillir son témoignage.
Or, le commandant de la circulation routière, savant très bien que lui et ses hommes sont dans une totale illégalité, préfère déverser sa colère sur ces deux journalistes avant de les chasser de son bureau.
Ce comportement témoigne à quel point le travail des journalistes est difficile dans ce pays.
Prenons le cas de l’équipe de Corbeaunews, c’est très difficile de recueillir les témoignages des autorités actuelles. Or, le travail d’un journaliste c’est bien cela.
Rappelons que les taxis-motos, les minibus et les taxis jaunes sont devenus de vache à lait des policiers de la circulation routière. Chaque jour, l’équipe déployée sur le terrain doit faire des recettes à leur commandant. Ils sont devenus des racketteurs publics. C’est aussi le même cas pour la compagnie nationale de sécurité, dont le directeur est surnommé « le général des taxis-motos ».
Pour l’heure, le commandant de la circulation routière confisque toujours ces taxis-motos au commissariat central à Bangui.
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