Dictature et fraudes électorales: l’opposition dit non aux municipales 2024
Martin Ziguélé et l’opposition démocratique, regroupée au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), ont annoncé leur décision de boycotter les élections municipales prévues en octobre 2024, dénonçant une fraude électorale généralisée orchestrée par un régime qu’ils qualifient de dictatorial.
Bangui, 17 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Article:
Martin Ziguélé, figure emblématique de l’opposition centrafricaine et président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), a exprimé avec véhémence la semaine dernière son rejet des prochaines élections municipales. Il a qualifié le processus électoral de mascarade, soulignant que la constitution du 30 août 2023, sur laquelle repose ces élections, est illégale. Cette constitution a été jugée invalide par la Cour constitutionnelle, mais le régime actuel, dirigé par Faustin-Archange Touadéra, persiste à l’imposer, provoquant une crise de légitimité profonde.
Ziguélé accuse cette constitution de diviser les Centrafricains en créant des catégories de citoyens de première et de seconde zone.
“Nous ne pouvons pas accepter une constitution qui exclut une partie de notre population et qui a été déclarée illégale”, a-t-il martelé. Pour lui, cette nouvelle loi fondamentale n’est qu’un outil de plus pour renforcer la mainmise autoritaire de Touadéra sur le pays.
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L’Autorité Nationale des Élections (ANE) est également sévèrement critiquée par l’opposition. Selon Ziguélé, les élections présidentielles de 2020-2021 ont révélé l’incapacité de l’ANE à organiser des élections libres et transparentes. Il rappelle que les candidats de l’opposition n’ont jamais reçu les procès-verbaux des résultats, une violation flagrante de la loi électorale qui aurait dû invalider de nombreux bureaux de vote.
“Comment peut-on faire confiance à une institution qui a déjà montré son incapacité à être impartiale et professionnelle?” s’interroge-t-il.
Le Conseil constitutionnel, lui aussi, n’échappe pas aux critiques acerbes de l’opposition. Ziguélé souligne que la majorité de ses membres sont des personnes désignées par le président de la République et le président de l’Assemblée nationale, deux figures du Mouvement Cœurs Unis (MCU).
“Comment pouvons-nous espérer une quelconque objectivité de la part d’une institution ainsi biaisée?” demande-t-il. Cette situation compromet gravement la crédibilité des prochaines élections, transformant le processus électoral en une farce orchestrée par le régime en place.
L’opposition dénonce également l’ingérence étrangère, particulièrement celle de l’ambassadeur de France qui a averti que le boycott des élections municipales pourrait marginaliser l’opposition sur la scène politique. Ziguélé répond fermement:
“Nous défendons les intérêts de la République Centrafricaine, pas ceux de puissances étrangères. Notre lutte est celle de la justice et de la démocratie pour notre peuple.”
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Devant une telle situation, le BRDC appelle à une mobilisation générale pour dénoncer les dérives du régime et exiger des élections véritablement démocratiques. Les leaders de l’opposition insistent sur la nécessité de restaurer l’état de droit et la justice en Centrafrique, refusant de participer à un processus électoral qu’ils jugent fondamentalement vicié. Pour eux, le combat continue, non seulement pour dénoncer les abus actuels, mais pour construire une nation où chaque citoyen a une voix et où la loi est respectée.
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