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Dialogue républicain, le KNK annonce qu’il ne prendra pas part aux assises du dialogue prévues du 21 au 27 mars prochain

 

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DÉCLARATION RELATIVE A LA TENUE DU DIALOGUE RÉPUBLICAIN PRÉVU DU 21 AU 27 MARS 2022 A BANGUI

 

Dans quelques jours se tiendra à Bangui le Dialogue Républicain qui aura pour but, aux dires de ses organisateurs, de ramener la Paix et de mettre définitivement derrière nous la crise que traverse notre pays, la République centrafricaine, afin de le mettre résolument sur la voie du développement.

Dans cette optique, un Comité d’Organisation du Dialogue Républicain a été créė et ses membres ont été nommés par Décret le 11 août 2021. Après avoir un temps retiré ses représentants, l’opposition démocratique a repris place au sein de ce Comité d’Organisation dont les travaux semblent sur le point d’aboutir aux assises qui s’ouvriront prochainement.

S’il est un fait indéniable, cest que le Kwa Na Kwa a, de manière constante et

invariable, toujours été du côté du Dialogue. Les multiples Déclarations et

communiqués de presse rendus publics ces dernières années sont là pour en attester.

C’est ainsi que, dans l’intérêt bien compris de nos populations et afin de donner une

chance véritable à la Paix, notre formation politique n’a, pour sa part, érigé aucun

obstacle au bon déroulement du processus et ce malgré la persécution dont nous

sommes l’objet.

En effet, jusqu’à ce jour, nos militants continuent d’être frappés d’ostracisme, stigmatisés et traqués pour les uns, injustement détenus pour les autres. Il n’est un secret pour personne que la direction de notre famille politique est pour sa part, et dans sa grande majorité, contrainte à la clandestinité ou à l’exil en raison du climat de terreur que le régime TOUADÉRA fait régner actuellement. II n’en demeure pas moins que le Kwa Na Kwa, au sein de la COD-2020, n’a eu de cesse de vouloir contribuer à la réussite du prochain Dialogue car après avoir entendu la voix de nos compatriotes lassés par de longues années de crise et par les petits arrangements entre amis au détriment du Peuple, il ne nous est tout simplement pas permis de prendre à la légère la responsabilité historique qui nous incombe : FAIRE LA PAIX ET RENDRE AU PEUPLE CENTRAFRICAIN SA DIGNITÉ.

L’opposition dans son ensemble n’a eu de cesse d’indiquer ses préférences dans différentes déclarations, afin de donner une chance à la Paix. Malheureusement, aucune de ses propositions raisonnables n’a semblé acceptable au pouvoir, lequel préfère baliser le Dialogue, comme il a encadré les élections générales de 2020-2021 avec les résultats que l’on sait

 

L’opinion publique nationale, que nous prenons à témoin, pourrait s’étonner de voir lopposition démocratique finalement prendre part à ce Dialogue Républicain voulu et formaté par le Président Faustin Archange TOUADÉRA pour ses intérêts égoistes dès lors qu’aucune de ses conditionnalités majeures pour sa participation au Dialogue n’a été prise en compte par le Comité d’Organisation du Dialogue Républicain.

A titre de rappel, qu’est-il advenu des trois revendications, parmi l’ensemble exprimées par la COD-2020, en son temps, et judicieusement qualifiées de ligne rouge à ne pas franchir par le pouvoir de Bangui ? Il s’agit de : – l’inclusivité du dialogue ;

– la neutralité de la direction des débats ; – la nécessaire prise de mesures de décrispation et d’apaisement politique.

Il est important de souligner que le Kwa Na Kwa, en son temps, avait mis un accent particulier sur la question de l’inclusivité du futur dialogue dans sa Déclaration du 30 septembre 2021, au sortir de la réunion de Sant’ Egidio tenue à Rome les 27, 28 et 29 septembre 2021.

De l’avis de notre formation politique, le principe d’un véitable dialogue est que l’on ne saurait dialoguer uniquement avec les personnes qui partagent nos points de vue mais que l’on doit au contraire avoir le courage d’affronter ses contradicteurs (même les plus virulents) dans l’intérêt bien compris de la Nation centrafricaine en construction. L’inclusivité doit donc de ce point de vue être comprise comme étant « la participation et l’implication sans discrimination des acteurs et protagonistes dans la recherche et la formulation des solutions durables au règlement de la crise centrafricaine ». C’est d’ailleurs cette parfaite compréhension de la notion d ‘inclusion qui a tojours sous-tendu les pertinentes préconisations et appels répétés des institutions religieuses, Société Civile, etc…) et internationales ainsi que des personnalités de stature mondiale (le Secrétaire Général des Nations Unies et Sa Sainteté le Pape François) en vue de I ‘instauration d’un dialogue inclusif avant et même après les élections générales calamiteuses de 2020-2021. nationales (Cour constitutionnelle, Plate-forme des Confessions

C’est pourquoi nous soutenions que refuser de dialoguer avec les groupes armés au motif que ces derniers doivent au préalable revenir dans I’APPR-RCA ou qu’il existe pour ces derniers un autre cadre de dialogue est une escalade improductive et vaine, voire une erreur politique. D’abord parce que tous les protagonistes ne sont pas signataires de cet accord et ensuite parce que l’Accord dit de Khartoum (APPR-RCA) est devenu caduc depuis bien longtemps. Qui plus est, comment aller au dialogue pour parler de Paix et de sécurité sans ceux qui perturbent la Paix et créé l’insécurité ?

Au sujet de la direction des débats que nous avons souhaité neutre, sans influence quelconque et afin que la balance des débats ne penche artificiellement en faveur d’une tendance au détriment d’autres, nous continuons de penser que l’externalisation de la direction des débats, loin de nous ridiculiser, nous permettrait d’accorder confiance et crédit au Présidium devant conduire les travaux.

Enfin, la question des mesures de décrispation et d’apaisement politique demeure encore à ce jour totalement ignorée par le pouvoir de Bangui qui n’a que faire de

 

I’instauration d’un climat de confiance apaisé et serein, indispensable à la bonne tenue du dialogue.

Face à ce tableau, le commun des mortels pourra s’interroger, et à juste titre, sur les motivations profondes de l’opposition centrafricaine à aller au dialogue au vụ de la détresse d’une population croulant sous la violence et les actes d’agressions quotidiennes des mercenaires de la société privée de sécurité russe Wagner.

A lévidence, bon nombre de questions ont été inscrites à l’ordre du jour du Dialogue Républicain dans les seuls objectifs de brouiller et de divertir les participants à ce dialogue et finalement étouffer les 2 véritables problématiques devant permettre à notre pays de retrouver la stabilité. Ces thématiques sont intéressantes, certes, mais très éloignées des priorités du moment que sont la crise militaro-politique et la crise électorale. De même, les velléités de contrôle et de mise à l’écart de tout esprit critique se révèlent désormais au grand jour. Tout le monde a pu le constater à travers les procédés de sélection des associations de la diaspora centrafricaine de France qui sont sujet à caution.

La crise que traverse la République centrafricaine depuis de longues années maintenant est devenue plus aigüe avec la défiance des groupes armés, anciens partenaires du gouvernement, notamment dans la signature de l’APPR-RCA de février 2019, et qui en sont sortis massivement à la fin de l’année 2020.

Dès lors que les groupes armés sont exclus du dialogue à venir, nous assisteronsà un exercice ambigu et convenu, un simulacre de concertation, pendant lequel des voix concordantes et conciliantes vont plancher sur les questions les moins dérangeantes possible pour le pouvoir mais qui n’auront aucune force contraignante quelconque pour chacune des parties belligérantes.

Il est permis et utile de sinterroger pour savoir en quoi ces contributions intellectuelles vont désarmer les critiques acerbes de la rébellion sur les questions de gouvernance et rassurer le Peuple face à la présence prédatrice des mercenaires de la société privée de sécurité russe Wagner ?

N’oublions pas, car cela est aussi important, que le timing de l’acceptation et de l’annonce du dialogue à venir par le Chef de l’Etat correspond à la fin du processus électoral le plus bâclé et le plus frauduleux de la jeune histoire de la République centrafricaine. Il ne faut donc pas omettre de considérer que ses résultats sont loin de conférer le manteau de la légitimité aux autorités actuelles, lesquelles sont donc dans le besoin d’obtenir la caution de l’opposition démocratique afin notamment de pouvoir renouer plus facilement avec la communauté financière internationale et ainsi débloquer les aides dont nos autorités nous avaient pourtant assuré ne pas avoir

besoin.

De plus, une question dont nous avions parlé préventivement commence aujourd’hui à apparaître clairement car les thuriféraires du régime de Bangui ainsi que ses communicants ont démarré la campagne de sensibilisation de l’opinion sur la question de la modification de la Constitution en vue de permetre au Chef de l’État de briguer un 3ème mandat à la tête du pays. t

 

La dernière intervention en ce sens est celle de Monsieur Alain Patrick DE KOMAH dont les propos rapportés par le journal « Ndjoni Sango » dans sa parution du 14 mars 2022. l y soutient « qu’il y a trop d’ambiguité dans la Constitution centrafricaine », sans jamais les énoncer, et que cette dernière devra « être révisée » le moment venu.

C’est nantis de cette analyse qu’à l’image de nombreux observateurs ainsi que

plusieurs protagonistes nous n’avons pas été surpris de la rapidité avec laquelle le

Chef de lÉtat a convoqué le dialogue tant attendu, quand bien même les travaux du

Comité d’Organisation ne sont pas encore achevés. Cette célérité soudaine, pour ne

pas dire cette accélération, contrastent avec la lenteur et les atermoiements observés jusqu’ici par le pouvoir de Bangui près d’un an après l’annonce par le Chef de ‘Ếtat de la tenue du Dialogue. Il s’agit ici de travailler suffisamment tôt dans ce second mandat à l’adoption d’une nouvelle Constitution créant ainsi une nouvelle république en vue de permettre une nouvelle candidature au Grand Frère Uni Président Fondateur du MCU.

Fort de ce qui précède, le Kwa Na Kwa est convaincu de ce que le Dialogue en cours sera dépourvu des critères de profondeur, de sérieux, de crédibilité et de bonnes perspectives de sortie de crise. Par conséquent, notre formation politique :

1/- refuse de servir de faire-valoir ou de caution pour permettre au régime de Bangui de redorer son blason au mépris des souffrances du Peuple centrafricain ;

2/- DÉCIDE EN TOUTE RESPONSABILITÉ DE NE PAS PRENDRE PART AUX ASSISES DU DIALOGUE RÉPUBLICAIN QUI SE TIENDRA A BANGUI DU 21 AU 27 MARS 2022.

Ce véritable « séminaire gouvernemental ouvert à un large public », destiné à distraire

‘opinion doit laisser place à la tenue d’un dialogue véritablement inclusif, débat

salvateur pour la République centrafricaine afin de convenir, de façon consensuelle,

de la restauration de la Paix et de la concorde nationale entre les filles et les fils de la

République centrafricaine.

Fait à Paris le A3 /03/2ol2

Pour le Kwa Na Kwa

Le Grand Ouvrier Président Intérimaire

Christian  GUENEBEM-DEDIZOUM

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