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Dernières heures : la société civile menace de quitter les travaux du dialogue républicain

Rédigé par Anselme Mbata

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 25 mars 2022

 

Bangui (CNC) – Dans une note adressée au Président du présidium du Dialogue républicain, les délégués de la société civile au dialogue républicain ont alerté sur la velléité du projet de la modification de la constitution qui permettrait au Président Faustin Archange Touadera de s’assurer un troisième mandat en 2025.

Les deux leaders de GTSC, Gervais Lakosso et Paul Crescent Beninga par cyrille jefferson yapendé pour cnc
Les deux leaders de GTSC, Gervais Lakosso et Paul Crescent Beninga le 28 décembre 2019. Crédit photo : Cyrille Jefferson Yapendé / CNC.

 

Alors que le dialogue républicain se poursuit au cinquième jour, les représentants des pouvoirs publics qui sont dans la Commission 2 : Gouvernance politique et État de Droit, Renforcement Démocratique et Institutionnel, ont insidieusement proposé la révision de certains articles de la Constitution du 30 mars 2016. Ainsi, la société civile, dans sa correspondance adressée au Président du Présidium du Dialogue républicain, se dit ne peut cautionner cette démarche anti Constitutionnelle, qui comporte les germes d’une crise politique que personne ne maîtrise les contours.

« Si ces propositions ne sont pas retirées, nous allons nous retirer du Dialogue et décliner nos responsabilités de cette forfaiture en prenant le peuple et l’opinion internationale à témoins », affirment-ils.

Ci-dessous, l’extrait de la note adressée au Président du présidium du dialogue républicain :

 

 

 

 

Objet : Préalable sur la recommandation de la Commission 2 relative à la révision de la Constitution.

 

Monsieur le Président,

 

Nous avons le respectueux honneur de vous soumettre un préalable avant l’examen du rapport des travaux de la Commission 2 : Gouvernance politique et État de Droit, Renforcement Démocratique et Institutionnel.

 

En effet, dans le cadre de sa participation au processus de concertation permanente entre les acteurs socio-politiques de la République Centrafricaine, la Société Civile a accepté de participer aux travaux du Dialogue Républicain qui se déroulent du 21 au 27 mars 2022 à Bangui.

L’objectif de cette rencontre est de permettre aux Centrafricains de débattre en toute liberté les problèmes qui sont à l’origine des crises récurrentes de notre pays et formuler des recommandations afin de les juguler et permettre au pays de retrouver la paix et entreprendre sereinement son développement.

À la grande surprise des Délégués de la Société Civile à ce fora très important, et prétextant la faiblesse de certaines Institutions Républicaines, les représentants des pouvoirs publics qui sont dans la Commission 2 : Gouvernance politique et État de Droit, Renforcement Démocratique et Institutionnel, ont insidieusement proposé la révision de certains articles de la Constitution du 30 mars 2016.

Il faut préciser que cette proposition est contraire aux termes de référence adoptés par tous les participants du dialogue et n’est surtout pas inscrit à l’ordre du jour du Dialogue Républicain.

, En même temps que cette proposition est formulée par les Délégués du pouvoir et du parti MCU, certains caciques du pouvoir et leaders des organisations d’appui au régime publient sur les réseaux sociaux des déclarations demandant la révision des articles 35, 36, 37 et 153 de la Constitution afin de permettre au Président TOUADERA d’effectuer un troisième mandat. L’un de ces leaders a même écrit au Présidium du Dialogue Républicain pour demander que la modification de l’article 153 de la Constitution soit inscrite à l’ordre du jour du Dialogue en vue de son adoption.

La Société Civile étant républicaine et attachée au respect des lois et règlements de la République ne peut cautionner cette démarche anti Constitutionnelle, qui comporte les germes d’une crise politique que personne ne maîtrise les contours.

Ainsi, nous demandons le retrait pur et simple des propositions de recommandations relatives à la modification de la Constitution du rapport des travaux du Dialogue Républicain.

Si ces propositions ne sont pas retirées, nous allons nous retirer du Dialogue et décliner nos responsabilités de cette forfaiture en prenant le peuple et l’opinion internationale à témoins.

Nous retirerons également tous nos représentants dans le Comité d’organisation et le Présidium du Dialogue.

Comptant sur votre sens du Dialogue pour dissiper cette crise, recevez, Monsieur le Président, toutes nos fraternités et l’expression de notre parfaite considération.

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