Grimari (République centrafricaine) – Le service de police de Bambari, dans la préfecture de l’Ouaka, a été appelé sur le lieu du crime ce dimanche 22 décembre, mais le suspect et sa complice ont pris la poudre d’escampette pour se réfugier proche du quartier général de l’UPC, difficilement accessible aux forces de l’ordre, selon une source proche de la gendarmerie locale.
La victime, une adolescente de 15 ans, accusée par sa tutrice d’être sorcière et d’exercer une mauvaise influence sur elle, avait été amenée dans un premier temps chez un soi-disant guérisseur traditionnel qui l’a malheureusement torturé, et refusant de la laisser manger tout en lui infligeant des châtiments corporels de plus en plus violents. L’adolescente, sous la pression du guérisseur, finit par avouer qu’elle possédait effectivement de la sorcellerie.
Mais une fois rentrée à la maison, contre toute attente, l’adolescente se ravise. Elle explique à sa tutrice qu’elle n’est pas sorcière, mais qu’elle avait avoué parce que le châtiment du guérisseur était très violent. Ce que la tutrice n’a pas voulu malheureusement entendre.
Le lendemain, elle ramène l’adolescente chez un autre charlatan qui se dit grand maître spirituel qui aurait déjà dépossédé de nombreux sorciers pendant la durée de son existence maléfique. Cette fois, ce le coup fatal qu’il va donner à l’adolescente qu’il aurait forcée à avaler sa potion magique censée la déposséder.
Alertée par des citoyens, les forces de police se sont déportées sur le lieu du drame, mais la tutrice s’est évaporée, tout comme son guérisseur traditionnel.
D’après les éléments d’information en possession du service de la police locale, la tutrice, première suspecte dans l’affaire, aurait été vue au quartier Bornou, fief des éléments rebelles de l’UPC, difficilement accessible aux forces de l’ordre. Quant au guérisseur, il n’est plus visible depuis le 22 décembre dernier, date du décès de l’adolescente.
Quant à l’adolescente, décédée quelques minutes après avoir bu la potion magique du charlatan, sa dépouille mortelle a été inhumée le lendemain.
Il y’a lieu de rappeler que depuis quelques mois, le phénomène des enfants sorciers, devenu monnaie courante à Bambari ce dernier temps, est difficilement gérable par les forces de l’ordre qui n’ont aucun moyen juridique pour contraindre les parents à respecter la loi.
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