De la fierté à la honte : Comment l’administration territoriale centrafricaine s’est effondrée
Chronique d’une mort administrative annoncée
Bangui, CNC. Dans les années 1960, un préfet centrafricain connaissait le nom de chaque chef de village de sa juridiction. En 2024, certains préfets n’ont jamais mis les pieds dans leur préfecture. Ce contraste saisissant, rapporté par Élie OUEIFIO dans son ouvrage “La RCA doit-elle toujours dépendre des autres ?” (août 2024), illustre l’effondrement spectaculaire de l’administration territoriale centrafricaine. Une débâcle qui transforme des pans entiers du territoire national en zones de non-droit.
L’âge d’or de l’administration territoriale centrafricaine
Le modèle d’excellence (1960-1974) de l’administration territoriale centrafricaine
Une organisation exemplaire :
– Préfets formés à l’excellence
– Maillage territorial complet
– Services publics fonctionnels
– Autorité de l’État respectée
“Un chef de canton de l’époque avait plus d’autorité et d’efficacité qu’un préfet d’aujourd’hui”, témoigne un ancien administrateur cité par OUEIFIO. “C’était l’époque où l’administration faisait la fierté de la nation.”
La mécanique du désastre de l’administration territoriale centrafricaine
La politisation destructrice
Un processus de décomposition systématique :
– Nominations basées sur le clientélisme
– Préfets transformés en agents électoraux
– Compétence sacrifiée sur l’autel du politique
– Autorité administrative discréditée
OUEIFIO rapporte les propos d’un préfet en poste : “Aujourd’hui, on nous demande d’être des militants plutôt que des administrateurs. Notre mission n’est plus de servir l’État mais de servir le parti au pouvoir“.
L’abandon matériel de l’administration territoriale centrafricaine
Une asphyxie programmée :
– Bureaux en ruine
– Absence de moyens de transport
– Communications impossibles
– Archives abandonnées
Le quotidien d’une administration territoriale centrafricaine fantôme
L’impuissance administrative
Des représentants de l’État démunis :
– Préfets sans moyens d’action
– Sous-préfets réduits à l’impuissance
– Chefs de poste abandonnés
– Services techniques inexistants
“Mon bureau est une paillote,” confie un sous-préfet. “Je n’ai ni véhicule, ni téléphone, ni même un stylo. Comment voulez-vous que je représente l’État dans ces conditions ?”
La perte d’autorité
Un effondrement hiérarchique total :
– Ordres non exécutés
– Décisions ignorées
– Populations désobéissantes
– Autorité bafouée
Les conséquences sur le terrain
Le vide administratif
Des territoires abandonnés :
– Zones entières sans présence étatique
– Services publics inexistants
– Population livrée à elle-même
– Développement local impossible
L’émergence des pouvoirs parallèles
Dans le vide laissé par l’État :
– Groupes armés faisant la loi
– Chefs traditionnels dépassant leurs prérogatives
– ONG se substituant à l’administration
– Réseaux mafieux contrôlant les territoires
L’impact sur la population
Le désarroi citoyen
Une population abandonnée :
– Impossibilité d’obtenir des documents administratifs
– Absence de services essentiels
– Conflits non résolus
– Insécurité grandissante
La rupture du lien État-citoyen
Une fracture profonde :
– Perte de confiance dans l’État
– Recours aux solutions alternatives
– Développement de systèmes parallèles
– Contestation de l’autorité étatique
Les tentatives de réforme avortées de l’administration territoriale centrafricaine
Les échecs successifs
Des réformes sans lendemain :
– Programmes de formation abandonnés
– Équipements jamais livrés
– Réorganisations territoriales inachevées
– Financements détournés
Les résistances au changement
Des obstacles multiples :
– Intérêts politiques contraires
– Corruption endémique
– Manque de volonté réelle
– Absence de vision
Les solutions proposées par OUEIFIO
Réformes urgentes de l’administration territoriale centrafricaine
Mesures immédiates :
– Redéploiement des fonctionnaires
– Équipement minimal garanti
– Formation continue
– Restauration de l’autorité
Changements structurels de l’administration territoriale centrafricaine
Pour le long terme :
– Dépolitisation des nominations
– Autonomie administrative
– Contrôle efficace
– Modernisation des services
La reconstruction nécessaire
Restauration de l’autorité
Actions prioritaires :
– Formation des cadres
– Moyens d’action effectifs
– Protection des fonctionnaires
– Sanctions exemplaires
Modernisation administrative
Innovations requises :
– Informatisation des services
– Communication moderne
– Procédures simplifiées
– Services de proximité
L’urgence d’agir
La reconstruction de l’administration territoriale nécessite :
– Une volonté politique forte
– Des moyens conséquents
– Une vision claire
– Un engagement durable
Comme le conclut OUEIFIO : “Sans une administration territoriale forte et respectée, la RCA restera un État fantôme, incapable d’assurer sa mission première : servir ses citoyens et développer son territoire.”
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