Criminalité transfrontalière , les bandits armés soudanais sèment le chaos dans la Vakaga : braquage, violence, kidnapping, Birao dans leur ligne de mire

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
La Vakaga, avec Birao comme chef-lieu, vit sous la menace constante des bandits armés soudanais qui pillent et perturbent la vie quotidienne des habitants.
La préfecture de la Vakaga, dont Birao est le cœur, traverse depuis plusieurs mois une période de profonde instabilité à cause des actions répétées de bandits armés venant du Soudan. Ces groupes nomades arabe, opérant sur les axes routiers clés de la préfecture, sèment la peur et privent les différentes communautés locales de leurs moyens de subsistance.
Prenant l’exemple, le 19 juin dernier, une moto à trois roues, a été braquée sur l’axe reliant Am-Sissiya à Amdafock, près de la frontière soudanaise. Cet engin en trois roues, remis par la Minusca à la population du village de Bachama, a été attaqué par des bandits armés identifiés comme des nomades soudanais. Les propriétaires, dépossédés de leur bien, ont dû se rendre à Am-Kourmaye pour trouver du réseau et signaler l’incident aux autorités de Birao.
Dans un autre cas, le même jour, trois motos à trois roues des commerçants soudanais, transportant des marchandises d’Amdafock Soudan vers Birao, dans le but de vendre sur le marché hebdomadaire de la ville, a subi le même sort. Les assaillants ont intercepté les trois motos, avant de vider les contenus. Les assaillants affirment qu’ils ne veulent plus voir les produits soudanais ravitaillés les marchés de Birao. Ils sont emparés de toutes les marchandises et ont laissé les conducteurs repartir avec leurs motos vide. Ces actes de banditisme, menés avec une audace croissante, touchent directement les habitants qui dépendent de ces motos pour leurs activités quotidiennes.
Les bandits, souvent mobiles et lourdement armés, ciblent parfois les voyageurs en fonction de leur appartenance ethnique. Ils arrêtent les motos et demandent les passagers s’ils sont de quelle ethnie. Ils visent notamment les membres de certaines communautés comme les Kara. Si tu es de cette ethnie par exemple, tu ne peux pas passer. Ce qui aggrave les tensions intercommunautaires dans la région. Ces pratiques discriminatoires rendent les routes de la Vakaga particulièrement dangereuses, limitant la libre circulation des personnes et des biens.
Et ce n’est pas tout! Le même jour, le 19 juin, des bandits soudanais ont de nouveau frappé près de Birao. Ils ont enlevé un jeune enfant de l’ethnie Haoussa. Ils l’ont séquestré en lui attachant les mains et les pieds. Toutefois, dès qu’ils ont découvert qu’il appartenait à l’ethnie Haoussa, ils l’ont immédiatement libéré.
Cet incident montre clairement l’hostilité des bandits armés soudanais envers les Karas et les autres ethnies. Les raisons de cette animosité restent floues, mais il est évident qu’ils s’en prennent spécifiquement à certains groupes ethniques pour des raison encore inconnues.
L’enlèvement s’est produit à seulement deux kilomètres de Birao, ce qui montre la proximité de cette menace.
Pourtant, les habitants soulignent une disparité frappante : les Centrafricains résidant au Soudan, parfois depuis des décennies, ne causent aucun trouble, alors que des groupes armés soudanais traversent la frontière pour semer le désordre en RCA. Pour répondre à cette menace, les populations de Birao proposent de s’inspirer des restrictions soudanaises, qui interdisent la circulation des motos dans certaines zones frontalières. Elles souhaitent une mesure similaire dans la Vakaga, en dehors de Birao, pour limiter la mobilité des bandits. Elles demandent également le déploiement de patrouilles des forces de sécurité pour sécuriser les axes routiers.
La population de Birao propose également que l’État accorde une autorisation officielle pour créer un groupe d’autodéfense dans différentes localités en collaboration avec les forces armées nationales. Cette mesure permettrait à la population de mieux se protéger contre ces agressions répétées.
La situation dans la Vakaga reste toujours tendue, et les habitants espèrent une réponse rapide pour rétablir la sécurité et permettre à la région de retrouver une vie normale. La paix, tant souhaitée, semble encore hors de portée face à ces actes de violence transfrontalière.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC