Criminalité Institutionnalisée : MINE D’OR DE NDASSIMA OU LE SYMBOLE D’UN SCANDALE NOMMÉ WAGNER

Criminalité Institutionnalisée :

MINE D’OR DE NDASSIMA OU LE SYMBOLE D’UN SCANDALE NOMMÉ WAGNER

Sur le site minier de Ndachima, au centre du Pays, dans la préfecture de la Ouaka, où les mercenaires russes exploitent massivement de l'or d'une manière industrielle

 

 

Bangui, CNC. L’information est à peine croyable. Pourtant, elle est aussi vraie que les rayons de soleil sur un visage. Voulant effectuer une mission de contrôle sur la mine d’or géante de Ndassima, située au centre du pays, le ministre centrafricain des Mines et de la Géologie, Ruffin Bénam Beltoungou, s’est vu opposé une fin de recevoir par les mercenaires russes de Wagner. Autrement dit, l’État centrafricain n’est pas le bienvenu sur cette portion de son propre territoire souverain riche en diamant et en or, dont la valeur est estimée à près de 3 milliards de dollars. Comme si des mercenaires privés empêchaient un responsable russe de se rendre sur une emprise située en Russie. Un comble.

 

FORTERESSE IMPÉNETRABLE

 

À l’évidence, les hommes de Vladimir Poutine ont transformé la mine d’or de Ndassima en une forteresse impénétrable interdite à tout le monde, sauf aux aéronefs affrétés par Wagner, qui servent à acheminer les ressources sorties du sous-sol centrafricain directement à Moscou. Pire, les conditions de travail imposées par ces mercenaires aux ouvriers centrafricains confinent à l’esclavage. Ces petites mains, recrutées de force par les hommes de Wagner ont un statut à peine supérieur que celui d’un animal. Ils sont soumis à un régime inhumain, travaillant au moins 17 heures par jour et n’ayant droit qu’à quelques minutes de repos pour un repas frugal.

Sur le site minier de Ndachima, au centre du Pays, dans la préfecture de la Ouaka, où les mercenaires russes exploitent massivement de l'or d'une manière industrielle

 

AUCUNE TAXE A L’ÉTAT CENTRAFRICAIN

 

Impuissants face à une telle situation scandaleuse qui interpelle toutes les bonnes consciences, les dirigeants du pays ne peuvent rien faire pour sortir leurs compatriotes des griffes des soldats perdus de Poutine, lesquels se comportent en Centrafrique comme dans un territoire conquis. Ces mêmes dirigeants centrafricains sont aussi incapables de faire comprendre à leurs protecteurs russes de Wagner que dans tous les pays du monde, y compris en Russie, l’exploitation des ressources minières est soumise à des règles, notamment le paiement des taxes légales à l’État. Or, en plus de ne pas déclarer les quantités d’or et de diamants qu’ils exploitent, les Russes n’ont jamais payé aucune taxe à l’État centrafricain depuis plus de cinq ans.

 

EFFORT DE GUERRE DE LA RUSSIE

 

Mieux, selon Ruffin Bénam Beltoungou, « deux tiers de la production nationale d’or, soit deux tonnes, quittent le pays sans être déclarés ». Inutile de faire observer que plus de la moitié des deux tonnes est issue de la production de Wagner, qui a créé une myriade de société, dont les plus emblématiques sont Lobaye Invest, Bois Rouge ou encore International Global Logistic, lui permettant d’exporter l’or de la mine géante de Ndassima ou le bois des forêts de la Lobaye. Wagner a également infiltré le trafic illégal de diamants. L’exploitation de ces ressources permet aux Russes de faire des bénéfices de plusieurs milliards d’euros, qui servent à financer en partie l’effort de guerre de la Russie en Ukraine, sans payer un centime de taxes officielles à l’État centrafricain.

 

L’ÉTAT INCAPABLE DE MOBILISER LES  RESSOURCES PROPRES

 

Conséquence, les caisses publiques sont désespérément vides. Par exemple cette année, les autorités centrafricaines ont été contraintes de présenter une Loi de finance rectificative. Alors que les prévisions budgétaires initiales pour l’année 2024 étaient estimées à plus de 316 milliards de FCFA, les nouvelles prévisions tablent désormais sur 297,77, soit un déficit de 29,82 MILLIARDS DE FCFA – ce qui représente 1,7% du Produit intérieur brut (PIB). Quant au solde primaire, il est déficitaire de 47,98 milliards de FCFA, correspondant à 2,7% du PIB. D’ailleurs, des 297,77 milliards de FCFA, l’État est incapable de mobiliser les quelques 162,50 milliards de FCFA de ressources propres.

 

SE REMPLIR LES POCHES

 

On ne peut donc s’empêcher de se demander à quoi servent les Russes de Wagner, si ce n’est à appauvrir davantage l’État centrafricain. Quel est l’intérêt de la République centrafricaine de conclure une alliance avec un groupe privé de mercenariat, dont l’unique objectif est de se remplir les poches au détriment des intérêts vitaux du pays ? Il est impossible de ne pas se souvenir des nombreuses dénégations du président Faustin Archange Touadera qui, en septembre 2021 par exemple, alors que les mercenaires de Wagner étaient déjà présents dans en Centrafrique depuis au moins trois ans, continuait de s’enfermer dans le déni.  « Je n’ai rien signé avec une société qui s’appellerait Wagner. Je vous mets au défi de prouver le contraire », déclarait-il contre l’évidence.

 

On a envie de lui rétorqué quels sont les types qui ont mis son pays sous coupe réglée ? La question demeure posée. Aujourd’hui, les hommes de Prigojine qu’il disait ne pas connaître, ont tissé une toile impressionnante à Bangui, et sont devenus un boulet qu’il a du mal à s’en défaire. Entre temps, le peuple centrafricain, lui, continue de tirer le diable par la queue.

 

Par La Rédaction Axiome Alternative Media

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