Covid-19 : le cris d’alarme d’un habitant du village face aux mesures du gouvernement pour lutter contre la pandémie.

Publié le 14 avril 2020 , 1:17
Mis à jour le: 14 avril 2020 1:17 am
Village Loura à Bocaranga. CopyrightCNC.

 

Paoua (République centrafricaine ) – Depuis la province on se fait l’idée que à Bangui on pense que la Capitale c’est le Pays tout entier et donc les décisions valables pour la Capitale sont automatiquement valables pour l’ensemble du territoire nationale.

Si pour le moment il y a quelques cas de Covid-19 à Bangui, pourquoi fermer toutes les écoles, jusqu’au dernier villages perdu dans la brousse? Est-ce que les quartier sont hygiéniquement supérieurs au milieu scolaires? Est-ce les enfants et les gens en général peuvent réellement rester confinés à la maison?

 

Mais de quel pays parle-t-on? Si les enfants ne vont pas à l’école et les chrétiens à l’église, les quertiers et les villages seraient des lieux “stériles”? Bien au contraire, l’école peut être le lieu le plus propre au milieu de quartiers et de marchés pleins à craquer de personnes, animaux et déchets.

Ici, la fermetures de certaines activités économiques n’est même pas respectée, donc, à quoi bon de fermer les écoles?

Qui devrait faire respecter le décret du Gouvernement? L’hopital préfectoral n’a aucune consigne de la part du ministère et la structure est objectivement inadéquate à isoler des malades quelconques (pas de clôture, les gens et les animaux peuvent entrer par tout).

Dans ces conditions on ne peut que apprendre aux gens les mesures d’hygiène basiques, mais pas question de confiner qui que se soit. C’est de la science-fiction.

Plutôt il y a du travail à faire à Bangui, ça oui, pour que le vas et viens des personnes vers et de la Capitale soit vraiment sélectionné (mais entretemps il y a régulièrement les bus pour la frontière du Cameroun…).

Pendant deux semaines sans école, qu’est-ce qui s’est passé ici? Rien. Encore de semaines comme ça, et après? Rien. Ou bien ça sera alors, après un mois sans rien faire, que un cas pourrait se manifester ici, et alors on prolongera le “sans-rien-faire” jusqu’à quand? Et on aura déjà perdu un mois d’école et d’autres activités pour rien.

On devrait simplement limiter avec un peu de rigueur les déplacements depuis Bangui vers les provinces et isoler une sous-préfecture au cas où la maladie se manifeste réellement.

Et, bien évidemment, doter les hôpitaux d’un minimum de moyens pour assister les éventuels malades (pourquoi pas avec l’aide de la MINUSCA, qui pourrait installer des petits hôpitaux de campagne?).

Merci pour votre attention.

A bientot.

Joyeuses Paques!

 

Le point de vue de quelqu’un qui vit dans une province.

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