Conflit d’exploitation minière en République centrafricaine, les Chinois accusent les Russes

Publié le 1 mai 2021 , 2:34
Mis à jour le: 1 mai 2021 3:50 am
Exploitation minière de la société russe Lobaye Invest à Ndassima, aux environs de Bakala, dans la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine. CopyrightCNC
Exploitation minière de la société russe Lobaye Invest à Ndassima, aux environs de Bakala, dans la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 1er mai 2021, 08:15:31 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Décidément, rien ne va plus entre les différents partenaires du gouvernement centrafricain. Tous se bousculent pour l’exploitation minière dans le pays. Pour les investisseurs chinois, c’est inadmissible ce qui s’est passé le mois dernier sur le site minier de Ndassima, dans la préfecture d’Ouaka.

 

Selon un exploitant chinois, c’est son entreprise qui exploite le gisement minier  de Ndassima, près de Bambari. Mais face à la situation sécuritaire  qui prévaut dans la région avec l’offensive des forces armées centrafricaines avec leurs alliés russes et rwandais contre les rebelles de l’UPC, l’entreprise est dans l’obligation de cesser temporairement ses activités sur le site en attendant le retour au calme dans la région. Tout le personnel est rapatrié dans la capitale. Après la sécurisation de la région par les forces coalisées,  l’entreprise reprend ses activités d’extraction minière sur le site de Ndassima, et ce, pour quelques jours seulement.

Pourquoi quelques jours seulement ?

En effet, les cinquantaines des camions russes en provenance du Soudan du Sud voisin, et escortés par des mercenaires russes et syrien de la société Wagner  sont venus directement se positionner sur le site minier de Ndassima pendant que les ouvriers de l’entreprise chinoise  sont en train de travailler. Voyant plusieurs hommes lourdement armés et cagoulés venus sur le site, certains ont pris la fuite pour retourner à Bambari. Mais quand le responsable chinois prend son courage pour discuter avec ces Russes, ces derniers lui expliquent que ce sont eux qui vont exploiter désormais le site minier de Ndassima.  Surpris de cette réponse,  l’entreprise décide de rapatrier depuis quelques jours à Bangui tout son personnel, et laisse le site aux russes.

Mais ce n’est pas pour la première fois que les Russes chassent les exploitants chinois. Selon ce responsable chinois, c’est la même chose qui s’est passée dans d’autres villes du pays.

Pour l’heure, l’ambassade de Chine en RCA n’a pas communiqué sur l’affaire, d’ailleurs elle ne fera pas comme d’habitude. « Les Chinois n’aiment pas de problème », explique-t-il.

Notons qu’en novembre 2019, le permis d’exploitation minière de Ndassima que détient la société canadienne  Axmin avait été réattribué à une autre société, probablement chinoise par les autorités centrafricaines. On avait reproché à l’entreprise Axmin de la violation de la loi. Cette fois, ce sont les chinois qui sont les victimes au profit des russes. Qu’allant dire le gouvernement dans ce cas ?

Rappelons que la société de mercenariat russe Wagner, le mois passé,  demande plus de 127 milliards de francs CFA au gouvernement centrafricain à titre d’efforts qu’elle a déployés pour sauver le régime de Touadera et dans la sécurisation de Bangui la capitale et la liberation de certaines villes du pays.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publication

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