Ces préfectures fantômes qui tuent la RCA : La décentralisation, ce mensonge d’État
Voyage au cœur d’un pays qui n’existe plus au-delà de Bangui
Bangui, CNC. “À 100 kilomètres de Bangui, vous entrez dans un no man’s land administratif.” Cette phrase glaciale d’un préfet, recueillie par Élie OUEIFIO dans son ouvrage “La RCA doit-elle toujours dépendre des autres ?” (août 2024), résume l’ampleur du désastre. Alors que les textes officiels décrivent une République décentralisée avec ses préfectures, sous-préfectures et communes, la réalité est celle d’un État qui s’arrête aux portes de la capitale. Un simulacre de décentralisation qui transforme les territoires en zones abandonnées, où l’État n’existe plus que sur le papier. Chronique des préfectures fantômes de la RCA.
Les préfectures fantômes , véritable mirage de la décentralisation
Des textes sans réalité
Le paradoxe centrafricain :
– Une constitution qui promet l’autonomie locale
– Des lois de décentralisation jamais appliquées
– Des collectivités territoriales fantômes
– Un État central omnipotent mais absent
“Nous avons les plus beaux textes d’Afrique sur la décentralisation“, ironise un ancien ministre cité par OUEIFIO, “mais pas un seul fonctionnaire pour les appliquer sur le terrain”.
L’effondrement territorial en chiffres
Le désert administratif des préfectures fantômes
L’état des lieux est accablant :
– 60% des sous-préfectures sans administrateur
– 80% des mairies sans budget de fonctionnement
– 90% des services déconcentrés inexistants
– Des préfets qui n’ont jamais visité leur territoire
OUEIFIO rapporte le témoignage effarant d’un maire : “Ma commune fait la taille d’un département français. Mon seul moyen de transport est un vélo. Mon bureau ? Une paillote. Mon budget ? Zéro franc CFA depuis trois ans“.
Les conséquences concrètes des préfectures fantômes
Le quotidien des populations est marqué par :
– L’absence totale de services publics
– L’impossibilité d’obtenir des documents administratifs
– Des routes impraticables faute d’entretien
– Des écoles et centres de santé abandonnés
Le règne de l’improvisation
Les “solutions” de fortune
Face au vide administratif :
– Des “délégués spéciaux” nommés sans moyens
– Des chefs traditionnels devenus administrateurs par défaut
– Des ONG qui se substituent à l’État
– Des groupes armés qui imposent leur “administration”
La débrouillardise locale
Les populations s’organisent :
– Comités villageois d’auto-gestion
– Systèmes parallèles de justice traditionnelle
– Collectes informelles pour les services essentiels
– Réseaux de solidarité communautaire
Les causes profondes des préfectures fantômes
L’asphyxie financière
Un système voué à l’échec :
– Absence de transfert de ressources
– Fiscalité locale inexistante
– Détournement des fonds au niveau central
– Impossibilité d’investir localement
La mainmise du pouvoir central
Une centralisation déguisée :
– Nominations politiques des responsables locaux
– Blocage des initiatives locales
– Contrôle excessif des décisions
– Refus de partager le pouvoir
Les territoires abandonnés des préfectures fantômes
Des zones entières hors contrôle
La réalité du terrain :
– Régions entières sous contrôle rebelle
– Administrations parallèles
– Population livrée à elle-même
– Services publics inexistants
Le cercle vicieux de l’abandon
Un processus d’effondrement :
– Fuite des fonctionnaires
– Fermeture des services
– Découragement des populations
– Montée des tensions sociales
L’impact sur le développement
Le blocage économique
Des conséquences désastreuses :
– Impossibilité d’investir localement
– Paralysie des initiatives économiques
– Fuite des entrepreneurs
– Paupérisation accélérée
La fracture territoriale des préfectures fantômes
Un pays à plusieurs vitesses :
– Bangui versus le reste du pays
– Zones “utiles” et zones abandonnées
– Développement déséquilibré
– Tensions croissantes
Les solutions proposées par OUEIFIO
Réformes urgentes
Des mesures immédiates :
– Redéploiement massif des fonctionnaires
– Budget minimal garanti pour chaque collectivité
– Formation des élus locaux
– Équipement des services de base
Changements structurels
Une refonte complète des préfectures fantômes :
– Nouvelle répartition des compétences
– Autonomie financière réelle
– Élections locales régulières
– Contrôle citoyen renforcé
La dimension sécuritaire
Rétablir l’autorité de l’État
Priorités d’action :
– Sécurisation des territoires
– Protection des fonctionnaires
– Réhabilitation des bâtiments administratifs
– Restauration des services essentiels
Réconciliation locale
Initiatives nécessaires :
– Dialogue intercommunautaire
– Participation citoyenne
– Médiation des conflits
– Projets fédérateurs
Reconstruire par la base
La reconstruction de la RCA passe impérativement par :
– Une décentralisation effective
– Des moyens réels pour les territoires
– Une autonomie locale véritable
– Une présence administrative permanente
Comme le souligne OUEIFIO : “Un État qui abandonne ses territoires se condamne à disparaître. La décentralisation n’est pas une option, c’est une question de survie nationale.”
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.