Centrafrique : un nouveau projet de loi pour réguler les associations confessionnelles
Bangui, 15 octobre 2023 (CNC) – Le ministère de l’administration du territoire de la République centrafricaine (RCA) vient de proposer une nouvelle loi visant à mieux encadrer le fonctionnement des associations confessionnelles dans le pays. Cette initiative survient en réponse à la prolifération des lieux de culte de prières, un phénomène qui a suscité des inquiétudes au sein du gouvernement et de la population. Cette loi, qui a été élaborée après six jours de réflexion par des cadres du ministère et des leaders religieux, comporte plus de 50 articles visant à apporter davantage de clarté et de régulation à ce secteur.
Frédéric Wagonda, directeur de cabinet au ministère de l’administration du territoire, a souligné l’importance de cette nouvelle loi en ces termes : « Depuis 1961, les associations confessionnelles sont régies par la loi ordinaire qui ne donne aucune indication, aucun encadrement. Et à partir de cette loi, vous avez vu que la République centrafricaine compte aujourd’hui des centaines et des centaines de confessions religieuses, à mon avis, qui ne cherchent aucun but de la moralisation, mais plutôt d’enrichir sur les pauvres adeptes. »
La nouvelle loi introduit des critères plus stricts pour l’obtention d’un agrément permettant la création d’une association confessionnelle. Elle exige désormais des enquêtes de moralité approfondies, la vérification de l’emplacement des lieux de culte, et une attention particulière à la non-discrimination. De plus, les personnes appelées à gérer ces associations devront répondre à des critères précis, comme la détention des documents requis et le respect des horaires. Cette approche vise à mettre fin aux conflits internes au sein des églises qui sont souvent liés à des intérêts personnels et partisans.
Selon Frédéric Wagonda, cette nouvelle loi donnera au ministère de l’administration du territoire un outil efficace pour superviser les associations confessionnelles et maintenir l’ordre. Les associations qui ne se conforment pas aux règles établies pourraient être traduites en justice.
Ce projet de loi fait partie du programme du gouvernement et a été validé par les acteurs professionnels du secteur religieux. Il sera soumis aux élus nationaux pour adoption, dans le but de garantir une mise en œuvre efficace de ces nouvelles réglementations.
Cependant, certains Centrafricains restent sceptiques quant à l’efficacité de ces mesures. Ils estiment que les enquêtes de moralité pourraient donner lieu à la corruption des policiers chargés de les mener. En effet, des précédents montrent que de telles enquêtes ont parfois été instrumentalisées à des fins personnelles. De plus, la délivrance rapide de diplômes de pasteur après seulement quelques mois de formation suscite des préoccupations, car cela pourrait encourager la prolifération de malfaiteurs se faisant passer pour des pasteurs évangélistes.
En fin de compte, l’adoption de cette loi représente une étape importante vers la régulation des associations confessionnelles en RCA. Toutefois, pour garantir son efficacité, il sera essentiel que le gouvernement veille à son application rigoureuse et à la lutte contre la corruption dans le processus d’octroi d’agréments et de diplômes pastoraux. Cette législation devrait contribuer à créer un environnement plus transparent et éthique au sein des organisations religieuses du pays.
Par Anselme Mbata
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