Centrafrique : un 8 mars sous le signe de l’urgence !
Le 8 mars célèbre les droits des femmes dans le monde. Cette année, ce combat est loin d’être achevé en République Centrafricaine.
En Centrafrique, la promotion de l’égalité des sexes est préoccupante malgré les efforts déployés. La dernière analyse trimestrielle du monitoring de protection des Nations-Unies en RCA dénombre 1 754 violences basées sur le genre (VGB), de janvier à mars 2023. Dont 20 % de viols, 20 % de violences psychologiques et émotionnelles, 11 % de dénis de ressources, de services ou d’opportunités, 7 % d’agressions sexuelles et 3 % de mariages forcés.
Le contexte sécuritaire dégradé entrave aujourd’hui encore les efforts locaux pour apporter aux femmes de meilleures conditions de vie. Au banc des accusés, milices d’autodéfense, rebelles de l’UPC mais aussi mercenaires russes de Wagner. Le groupe paramilitaire pratique intimidations, viols et violences sexuelles sur le territoire en toute impunité. Ces exactions se retrouvent en particulier en province et dans les zones rurales du pays, difficilement contrôlables.
Dans un communiqué en date du 6 juillet dernier, l’ONU avertissait sur les exactions de Wagner visant les femmes. « S’agissant notamment des violences sexuelles et basées sur le genre commises par les groupes armés, les forces armées nationales ainsi que les mercenaires du groupe Wagner .» Selon ONU Femmes, le 14 décembre 2023, la réalisation de l’égalité des sexes reste le principal défi en matière des droits humains.
Qui s’engage pour cette édition 2024 ? D’abord, les premières concernées. Mi-février, sur le terrain municipal de Bangui, des organisations se sont rassemblées au profit de la cause. Au programme, ventes de pagnes du 8 mars et discussions autour du sujet des droits des femmes. « Le 8 mars est l’occasion pour chaque femme de se prononcer en défendant ses droits légaux. Ce n’est pas seulement l’ambiance de la fête, mais aussi une journée de réflexion et de partage entre femmes venues de différentes associations et d’ailleurs. » D’après Annie, membre de l’association Kpon Soussou, il est important de comprendre la véritable symbolique de l’événement.
« Nous sommes [toutes] concernées. Ce ne sont pas seulement nos mamans dans leur foyer mais nous les jeunes filles, également avec nos différents partenaires, les harcèlements sexuels sur les lieux de travail et dans les milieux scolaires. C’est une occasion pour notre génération de se réveiller et revendiquer ce qui nous revient de droit » témoigne une jeune fille présente à l’évènement.
Malgré les efforts, locaux comme internationaux, il est évident que la lutte pour les droits de la femme est corrélée à celle des droits humains et Wagner en est le principal opposant en Centrafrique.
Par Adama Bria
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