L’ex-président de la Centrafrique, Michel Djotodia a été reconduit, vendredi, en tant que Président d’une aile dissidente du mouvement Seleka et les généraux Noureddine Adam et Mohamed Moussa Dhaffane en qualité de vice-présidents, à l’issue d’une Assemblée générale tenue, jeudi à Birao, dans le Nord centrafricain, selon le correspondant de Anadolu.
Michel Djotodia, représentant l’UFDR ( Union des forces démocratiques pour le rassemblement) avait exercé le pouvoir à partir du 25 mars 2013 après que les forces Seleka, une coalition de mouvements rebelles originaires du Nord-Est du pays, ait chassé le président en place François Bozizé. Djotodia avait dû quitter à son tour le pouvoir sous la pression internationale quelques mois après.
Noureddine Adam, représentant la CPJP (convention des patriotes pour la justice et la paix) et ministre de la sécurité sous la présidence de Michel Djotodia, était considéré comme le numéro deux du régime. Les dernières informations recueillies à son sujet évoquaient sa présence dans le nord de la Centrafrique, après des séjours dans divers pays africains.
Ces deux hauts responsables Séléka sont inscrits sur la liste des personnalités visées par le comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, en raison “des crimes commis par les groupes armés de la Seleka pendant son passage au pouvoir”. Ils sont également cités parmi les personnalités responsables de graves atteintes aux droits humains, entre 2013 et 2014, en RCA, dans le rapport de Amnesty International, rendu public jeudi.
L’organisation de cette assemblé à Birao marque la scission du mouvement Seleka en deux factions celle qui se réfère à la réunion de Ndélé représentée par son président Abdoulye Issène et celle qui se réfère à l’assemblé de Birao représenté par Michel djotodia et Noureddine Adam.
Réagissant aux résultats de l’ assemblée de Birao, Abdoulaye Issene, président de la Coordination politique provisoire, issue du Congrès de N’délé (Nord), a indiqué à Anadolu que “la réunion de Birao a été orchestrée par le général Noureddine Adam et qu’elle n’a pas été préparée par la Coordination politique provisoire” ajoutant que “les signataires du document final sont en réalité des proches de Noureddine Adam”.
Cette scission intervient aussi à quelques jours de la rencontre prévue à Brazzaville, du 21 au 23 juillet prochain, avec les responsables des mouvements politiques centrafricains et notamment les leaders des milices anti-balaka (groupes d’auto-défense, majoritairement chrétiens). Cette rencontre doit permettre la signature d’une déclaration commune entre Seleka et anti-balakas dans le but de mettre fin au chaos dans lequel la Centrafrique a sombré depuis 2012 et qui a acculé des milliers de centrafricains en majorité de confession musulmane à trouver refuge dans des camps à l’intérieur du pays ou dans les pays limitrophes.
AA/Birao/ Abdoulye Adoum/ Thierry Brésillon