Centrafrique : Saisie de 80 talkies walkies à l’aéroport de Bangui Mpoko
Bangui, le 22 août 2017.
Par : Anselme Mbata, CNC.
Encore un autre scandale ! Atterri à bord de l’avion VIA-AIR de l’entreprise diamantifère SODIAM, ce dimanche 20 août, un homme a été appréhendé avec des cartons contenant exactement quatre-vingt (80) appareils Talkies-Walkies, alors qu’il a déjà aisément dépassé tous les services de formalité aéroportuaire et était en train de quitter l’aéroport. Le peuple a de quoi s’inquiéter, car le mystère reste encore entier autour de la destination, moins encore de l’usage de ces appareils sensibles. Heureusement, les forces de sécurité, sous le leadership du DGA Nguimalé de l’Immigration-Emigration, contrôlent totalement la situation et l’homme écroué à la SRI.
D’où voudrait venir cet autre complot contre le peuple centrafricain ? 80 Talkies-Walkies à déverser illicitement dans la capitale Bangui n’augure d’aucune confiance. De surcroît, à en croire le DGA Nguimalé de l’Immigration-Emigration, ces appareils ne sont utilisés à Bangui que par la Garde présidentielle de Touadéra et quelques éléments de la Gendarmerie nationale. Il a même ajouté que ces appareils ont été déjà paramétrés avec le système de communication de la Garde présidentielle, puisqu’un test effectué devant le Chef de l’Etat l’a confirmé.
En attendant que le mystère soit levé autour de cette situation, notamment en ce qui concerne le vrai propriétaire et l’usage qu’il voudrait faire de ces appareils, le moins qu’on puisse dire est qu’il y a problème. Selon les premières informations disponibles, le prévenu qui est présentement à la Section de recherches et des investigations (SRI) aurait affirmé que les appareils appartiendraient au Président du Tribunal de grande instance de Birao. In situ, le contact a été établi avec ce dernier qui lui, jure la main sur le cœur, qu’il n’est jamais au courant d’une telle affaire et qu’il n’est même pas sur-place à Birao comme l’a affirmé le prévenu. Même si cela appartenait réellement au Président du Tribunal de grande instance de Birao, l’on s’interroge toujours sur l’usage à faire de ces matériels sensibles.
Entre temps, les recoupements faits par les services du DGA de l’Immigration-Emigration ont permis de savoir que l’avion VIA-AIR de SODIAM en question n’a même pas décollé à Birao. Les premiers indices indiqueraient plutôt la ville de Bangassou. C’est ici le lieu de s’interroger sur le cynique rôle joué par cette compagnie aérienne en se prêtant à un jeu anti-citoyen, et SODIAM aussi, au lieu de s’occuper de ses affaires de diamant. Et l’on s’interroge : La RCA héberge-t-elle des sociétés très dangereuses pour sa stabilité ?
L’autre coup du pied de nez dans cette sulfureuse affaire s’est opéré au niveau de l’aéroport international Bangui Mpoko. Y a-t-il eu complicité des services de sécurité aéroportuaire ? Puisqu’il n’y aurait eu nulle part dans la liste des vols du dimanche, la trace d’atterrissage de l’avion VIA-AIR, à en croire le DGA de l’Immigration-Emigration. En plus, l’homme qui a acheminé ces appareils a réussi à traverser tous les services de contrôle sans être inquiéter pour être finalement rattrapé quasiment à l’extérieur par les Forces armées centrafricaines (FACA). De quoi réfléchir !
Indiquons néanmoins que le DGA Nguimalé a fait interpeler onze Policiers en service dimanche pour leur présumé implication ou négligence au détriment de la sécurité du peuple centrafricain. D’où le mouvement de grève qui a brièvement eu lieu à l’aéroport, car par solidarité corporatiste, les restes des Policiers en service ont boycotté le traitement des vols, occasion des perturbations dans les programmes de vols. A ceux, le DGA, sur instruction du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, promet des sanctions administratives sévères. En attendant, tout est rentré dans l’ordre à l’aéroport.
Au-delà tout, toutes les questions restent en suspend. Est-ce que ces appareils participent des séries de complots dénoncés ci et là pour la déstabilisation du pays ? S’agit-il d’un simple sal business qui a échoué ? L’on ne saurait dire mieux pour le moment sur cette affaire, puisque la justice est déjà là-dessus. De toute les manières, la vérité sera connue d’ici peu.
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