restriction des mouvements politiques, l’ancien député Clément NOBONA emprisonné à ciel ouvert à Kabo
Bangui, 25 mai 2023 (CNC) — Dans un climat politique tendu, la restriction des mouvements des leaders des partis d’opposition devient une réalité de plus en plus préoccupante en République centrafricaine. Après l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, c’est au tour de Clément NOBONA, ancien député, président du Conseil d’arbitrage et membre du bureau politique du parti MLPC, de se retrouver emprisonné dans une véritable prison à ciel ouvert à Kabo. Cette situation, imposée par le président Faustin Archange Touadera, soulève de vives préoccupations quant à l’état de la démocratie dans le pays.
Le combat politique entravé :
Clément NOBONA, autrefois membre actif du groupe parlementaire du parti MLPC à l’Assemblée nationale, se trouvait à la tête d’une délégation de son parti en tournée d’information et de restructuration des organes de son parti dans sa circonscription de Kabo, dans l’Ouham, au nord de la Centrafrique. Cependant, il s’est heurté à un obstacle inattendu lorsqu’il a été empêché de quitter la ville par le sous-préfet, Monsieur Gabin Richard Ngoupende.
Une mesure dictée par le pouvoir en place :
Selon les informations recueillies auprès du greffier Ontoua, le parquet de Bangui a émis un ordre demandant au procureur près du tribunal de grande instance de Kabo de retenir Clément NOBONA sur place, l’empêchant ainsi de rentrer à Bangui. Le motif invoqué était une prétendue campagne contre le projet de référendum constitutionnel voulu par le président Touadera et par son parti au pouvoir, selon les propos tenus par le Commandant de brigade de la ville, Alham Éric. Toutefois, il s’est avéré que cette information était fausse et que cette mesure avait été dictée par le cabinet du ministre de la Justice.
Une répression récurrente :
Malheureusement, il ne s’agit pas de la première fois que Clément NOBONA est confronté à de telles mesures répressives. Rappelons l’attaque contre le président du parti MLPC, Martin Ziguélé, par les éléments rebelles de 3R à Bocaranga en février 2020. Plus récemment, Clément NOBONA a été pris pour cible par un autre groupe armé, le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), dirigé par un individu d’origine tchadienne répondant au nom de Mahamat Alkhatim, dans la ville de Kabo la même année. Ses biens ont été confisqués lors de cette attaque.
Un système politique fragilisé :
Ces restrictions imposées aux leaders politiques de l’opposition soulèvent des inquiétudes quant à la santé de la démocratie en Centrafrique. La liberté des mouvements, l’un des piliers fondamentaux de toute société démocratique, est bafouée, ce qui compromet la participation politique et la représentation équitable de toutes les voix.
La situation de Clément NOBONA, ancien député et membre du bureau politique du parti MLPC, emprisonné à Kabo dans des conditions précaires, met en lumière les graves problèmes auxquels est confrontée la démocratie en Centrafrique. Les restrictions arbitraires imposées aux leaders de l’opposition entravent leur participation politique et nuisent à la représentativité des différentes forces en présence. Il est crucial que la communauté internationale reste attentive à cette situation et qu’elle fasse pression sur les autorités centrafricaines pour garantir les droits fondamentaux et la liberté d’expression pour tous les citoyens. La stabilité et le développement du pays en dépendent.
Par Gisèle MOLOMA
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