Centrafrique : Pourquoi Christine Lagarde en Centrafrique
Bangui, le 30 janvier 2017. 15:45′.
Par : Gisèle MOLOMA.
Comme dans tous les pays du monde, les leaders politiques se prêtent souvent au jeu de double langage dans lesquels l’un est destiné à un public large dans un langage très diplomatique, doux et conventionnel et l’autre beaucoup plus ferme et peu conventionnel avancé dans ce qu’ils appellent un « tête-à-tête ». La directrice du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné durant 24h dans le pays la semaine écoulée, n’a pas, non plus, dérogé à cette pratique de la communication politique et institutionnelle. Lors de sa visite marathonienne à Bangui, Madame Christine Lagarde n’a pas mâché ses mots dans ses tête-à-tête avec les nouvelles autorités de Bangui. Le ton est donné et les prochaines négociations s’annoncent difficiles car elles sont sujettes à plusieurs critères à respecter. A ce titre, tout le monde se demande si les différentes promesses Bruxelles vont-t-elles se concrétiser un jour ?
La réponse est OUI ou NON. OUI si le président de la République surnommé, la « Tortue » se débarrasse de certains bras cassés qui l’entourent et ose affronter le record obtenu par la tortue Bertie. En d’autres termes, abandonné sa lenteur. NON si le président Touadéra ne dit et ne fait rien. C’est en substance le sens et la quintessence de la visite de la patronne du FMI à Bangui.
Dès son arrivée sur le sol centrafricain, la Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) Madame Christine Lagarde a rencontré tour à tour le président de la République Faustin Archange TOUADÉRA, les Députés de la Nations, les Etudiants de l’Université de Bangui, les journalistes et bien d’autres personnalités avant de s’envoler pour l’Ouganda le lendemain 25 janvier 2017.
Si Madame Christine Lagarde a tenu à saluer les efforts du gouvernement et par la même occasion réaffirmer le soutien multiforme de l’institution qu’elle dirige à l’Etat centrafricain dans ce moment difficile qu’il traverse, c’est diplomatiquement correct. Mais cela ne l’a pas empêché de dire ce qu’elle pense de la politique économique de la RCA et ce que son institution attend de la République centrafricaine.
Lors de ses différents tête-à-tête avec le Chef de l’Etat Faustin Archange TOUADÉRA et le ministre des Finances Henri-Marie DONDRA, la patronne de FMI madame Christine Lagarde leur a déconseillé la politique de recours aux dettes publiques pour combler les déficits de paiements. Une pratique politique et économique abyssale et très couteuse pour les générations futures pratiquée couramment par le régime défunt de Fraçois Bozizé, laquelle le président Faustin Archange TOUADÉRA a tendance à y faire recours.
Pour la patronne de FMI, les nouvelles autorités doivent développer des mesures concrètes pour faire rentrer des recettes fiscales, contenir les fuites des capitaux, lutter contre la corruption érigée en une norme de gouvernance dans le pays.
Au sujet des promesses de Bruxelles, d’après nos informations, la patronne de FMI madame Christine Lagarde a dénoncé une sorte d’institutionnalisation d’une « usine à gaz » au tour du Chef de l’Etat par certains politiciens amateurs. Elle a exhorté le Chef de l’Etat à sortir de l’isolement politique conçu et entretenu autour de lui et mettre les « bons hommes » aux places qu’il faut afin de concevoir des projets à financer, en adéquation aux trois priorités contenues dans les documents soumis aux bailleurs à Bruxelles le 17 novembre dernier. « Sans projet, pas de déboursement de fonds »
Lors de son point de presse avec les journalistes, madame Christine Lagarde affirme que sa mission à Bangui résulte du fait que la Centrafrique fait partie des 2 Etats africains sur 52 Etats à problème et qui nécessite que le directeur général de FMI se rende pour recadrer et sauver ce qu’il peut être sauvé.
Voilà, la réalité de la visite du travail durant 24h de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) en Centrafrique le 24 janvier dernier. Une visite riche en enseignement économique pour le mathématicien de Boye-rabe Faustin Archange TOUADÉRA.
Mais pour le désormais Premier ministre sortant Simplice Mathieu Sarandji, le mot de soutien exprimé par la patronne de FMI Christine Lagarde aux autorités centrafricaines est une félicitation qui lui a été adressée. Ce qui le pousse à nouer une intrigue et à dire de n’importe quoi à effet boomerang sur sa propre personne. D’après nos informations, sa présence sur le tarmac de l’aéroport Bangui M’poko pour recevoir madame Christine Lagarde a été très mal appréciée par cette dernière qui ne le connaît nulle part.
Plongée dans une série de turbulences économiques inquiétantes, la Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale est depuis quelques mois sous le feu des critiques de certains économistes qui reprochent aux Chefs d’État des pays de la région leur mauvaise gestion financière depuis plusieurs années. C’est dans ce sens que la DG du FMI Christine Lagarde a entamé une série des visites du travail dans quelques pays d’Afrique Centrale pour tenter de faire comprendre à ces pays qu’il est temps de changer leur manière de gérer les finances publiques de leurs pays respectifs.
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