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Centrafrique: Une plateforme mixte de chrétiens et de musulmans initiée par Dhaffane pour barrer la route à la partition

Éditer par: AA/ Bangui  et Publié par: Corbeau News Centrafrique
Le Général Moussa Dhaffane compte, par le biais de cette plateforme, briser les barrières psychologiques, socio-culturelles, religieuses, voire physiques très développées à la faveur de cette crise.

Vue aérienne de la ville de Bangui en République Centrafricaine

Le Général Moussa Dhaffane, 2ème vice-président de la coalition Seleka, a annoncé à Bangui, le lancement d’une plateforme mixte de réconciliation entre chrétiens et musulmans, afin de barrer la route aux velléités sécessionnistes qui menacent la République centrafricaine.

Des coordinations locales sont d’ores et déjà mises en place dans les huit arrondissements de Bangui, ainsi que dans les communes avoisinantes de Bégoua et Bimbo, a déclaré le Général dans une réunion qui a regroupé, en présence de la presse, toutes les coordinations locales de cette plateforme, à l’hôtel Legder à Bangui.

« Il faut d’abord travailler rapidement à la cohésion sociale au niveau de Bangui, puisque les gens qui soutiennent l’idée de la partition du pays ne tiennent qu’un argument : les musulmans sont persécutés à Bangui et ne sont plus acceptés dans l’Ouest. Il est vrai qu’il y a eu une crise, mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés en attendant que la paix revienne, il faut se mettre ensemble, mettre en place des initiatives, poser des actions concrètes pour parvenir à cette paix» a-t-il confié à Anadolu.

Il s’agit, pour le promoteur de cette plateforme, de “briser les barrières psychologiques, socio-culturelles, religieuses, voire physiques” très développées à la faveur de cette crise. Parlant de barrières physiques, l’exemple des habitants du quartier Km 5 de Bangui, à majorité musulmane, que les coordinations locales aideront à se rendre, sans danger, dans d’autres arrondissements de la capitale, a été évoqué.

La sensibilisation à la réconciliation et à l’unité du pays se déroulera, en outre, par des “contacts directs”, entamés par ces coordinations mixtes, afin de donner de bons exemples de coexistence, de collaboration et de partage d’idéal et d’unité dans la diversité.

« Lorsque nous allons mettre ensemble nos capacités intellectuelles, morales et nos possibilités de mobilisation, nous saurons mobiliser les Centrafricains autour de nos idéaux. Nous n’avons pas une autre alternative que le dialogue pour aller à la réconciliation entre nous.» a déclaré le général Dhaffane, interrogé sur les moyens nécessaires pour réaliser sa vision.

Cette vision suscite déjà beaucoup d’adhésions, selon Omer Max Bagaza, coordonnateur principal provisoire.

« Au niveau de la Coordination principale que je dirige, nous avons pu sillonner, en deux semaines, tous les arrondissements de Bangui et ses environs, afin de mobiliser plus de personnes à adhérer à cette vision, qui selon nous, est le véritable schéma de la réconciliation. Nous avons déjà implanté nos coordinations dans tous les arrondissements. Nos actions vont être menées dans les quartiers, c’est-à-dire en contact direct avec les populations. »

Pour Badrea Mahamat, présidente de l’Association des femmes veuves du 4ème arrondissement « C’est une bonne initiative que le président [Dhaffane] a mise en place et nous lui accordons tout notre appui. Car, au déjà au niveau de notre association, la question de la réconciliation est au centre de tous les débats, mais on ne savait pas comment nous organiser pour plus de visibilité. Alors qu’à travers cette coordination initiée par le président, nous aurons un cadre formel et bien défini pour agir, afin que la paix revienne dans notre pays.

Pour cette vision inclusive voulue par le général Dhaffane, même des Anti-balaka ont adhéré. L’un d’entre eux, Cyrille Kengbanda, estime que a livré ses impressions

«Nous avons assez souffert. Ça suffit. C’est pourquoi, dans les zones sous notre contrôle, quand il y a détention d’arme, on se mobilise rapidement pour capturer la personne et la mettre à la disposition de la justice. Aussi, je profite pour demander à nos frères musulmans du Km 5 de cesser avec les tirs d’armes qui terrorisent la population. Le temps est à la paix”, a-t-elle dit à Anadolu.

Le général Mohamed Moussa Dhaffane est le 2ème Vice-président de la Coalition Séléka. Connu pour ses prises de position, à un moment donné contre la partition, ce dernier n’est plus en odeur de sainteté auprès de ses pairs leaders de la Séléka. Il a d’ailleurs été sanctionné pour avoir accepté d’engager la Coalition dans le processus de la paix en signant l’Accord de cessation des hostilités le 23 juillet dernier à Brazzaville.

Sylvestre Krock
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