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Centrafrique: pas de manifestation, mais encore des violences à Bangui

(Corbeau News Centrafrique)

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RCA: pas de manifestation, mais encore des violences à Bangui

Bangui, (R.F.I ) 29-092015

 

Depuis quatre jours, la capitale centrafricaine est en proie à une nouvelle série de violences. Tout est parti, samedi, de l’assassinat d’un chauffeur de moto-taxi. Malgré un couvre-feu décrété à Bangui, les esprits continuent de s’échauffer. Et si ce mardi matin, la situation était sous contrôle, ce calme reste extrêmement précaire.

Il n’y a pas eu de manifestation ce mardi matin, mais la situation est précaire, puisqu’il y a encore quelques affrontements. Dans le quartier Combattant par exemple, deux personnes ont été tuées ce matin. La présence des barricades sur plusieurs axes de la ville contribue à ce climat de tension.

« Le calme est vraiment précaire, il n’y a même pas de circulation et la population circule à pied, témoigne un homme habitant du quartier Combattant. Il y a toujours des barricades, même devant ma porte, il y a des jeunes du quartier qui ont mis des barricades. On ne peut donc pas accéder au centre-ville, on ne peut pas aller au bureau et on ne voit pas les forces centrafricaines sur la voie ».

Plus de 27 000 déplacés

Dans la nuit de lundi à mardi, le couvre-feu n’a pas été respecté. Les bureaux de plusieurs ONG ont été pillés, vandalisés. Des tirs étaient par moment perceptibles. Dans un tel contexte, il est bien difficile soigner les blessés.

Médecins sans Frontières a accueilli une centaine de blessés, par balle ou par machette, qui sont obligés de se déplacer par leurs propres moyens, à pied ou à moto, comme l’explique Axelle de la Motte, responsable de projet pour MSF : « On a reçu près de 100 blessés en trois jours. Nos équipes ne se déplacent pas, car il y a des barricades, des mouvements de population, des manifestations qui ne permettent pas des déplacements en toute sécurité. Lundi, on a reçu une quinzaine de personnes qui avaient vraisemblablement été blessées la veille, mais qui n’ont pu accéder qu’à ce moment-là à l’hôpital ».

Autre conséquence de cette insécurité : les populations fuient en masse se réfugier dans le camp de Mpoko, près de l’aéroport. En deux jours, selon les Nations unies, près de 27 000 personnes auraient convergé vers ce camp de réfugiés.

Face à la gravité de la situation, la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, a décidé de quitter New York où elle participait à l’Assemblée générale des Nations unies. Ce matin, elle a fait diffuser un message, un appel au calme sur les ondes de la radio nationale centrafricaine.

Bangui, RFI

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