samedi, novembre 16, 2024
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Centrafrique: « le MSF et les autres ONG sont presque devenus le ministère de la santé» dixit un ancien bénévole français du MSF

Corbeau news Centrafrique / ladepeche.fr

Les anciens bénévoles de l'ONG MSF en Centrafrique

Les bénévoles de Médecins sans frontières Midi-Pyrénées ont partagé cette semaine ce qu’ils ont vécu lors de leurs missions en Centrafrique depuis 2013. Ils ont été marqués par la violence du pays.

«Sur le tableau du bloc opératoire où j’étais, il était inscrit “La meilleure vengeance, c’est le pardon”. Le dernier mot a été remplacé par “mort”. Je me suis rendu compte que la violence en Centrafrique était puissante». Comme les quatre autres bénévoles de Médecins sans frontières (MSF) de la région, Jean-Louis Mary, infirmier anesthésiste à la retraite de Cahors, a été profondément affecté par sa mission dans le pays africain entre 2013 et 2014, qu’il décrit comme «une aventure humaine et médicale». Au cinéma Utopia, ils se sont livrés à la salle, lors de la présentation du documentaire «La valise ou le cercueil» de la réalisatrice Armelle Loiseau. La présentation des missions de MSF en Centrafrique se poursuivra avec une exposition photo à l’Espace des diversités en décembre.

«Nous avons soigné deux jeunes de 18 ans. Doracio, qui fuyait les zones de combat et qu’on a dû amputer d’un bras. Il voulait devenir écrivain. Barbara a été amputée d’une jambe. L’avenir de ce pays sera difficile», s’émeut Bernard Leménager, chirurgien de MSF. Dans un pays où l’état a disparu et les hôpitaux ne fonctionnent plus, «MSF et les autres ONG sont presque devenus le ministère de la santé», rit jaune le chirurgien. D’autant plus qu’un conflit politique agite la Centrafrique depuis 2013. «Tous les trois jours, il y avait un afflux de 15 à 50 blessés», se souvient Jean-Louis Mary. Et parfois, l’impression amère d’être impuissant : «Nous devions quitter le centre de santé à 18 heures pour le couvre-feu, en laissant les patients sans soins ni surveillance. éthiquement, c’est difficile», se désole Chrystel Poux, infirmière anesthésiste au Samu de Toulouse quand elle n’est pas à l’autre bout du monde.

Même si l’équipe de MSF a travaillé avec le minimum, «nous ne faisons pas n’importe quoi, nous revenons à l’essentiel et à la relation avec le patient», précise Bernard Leménager. Malgré des cas tragiques à gérer, ces «humanistes» de la région sont prêts pour d’autres fronts sanitaires. Et notamment celui qui agite l’Afrique de l’Ouest, le virus Ebola. «ça ne concerne pas la République centrafricaine, mais c’est un fléau tout aussi catastrophique», juge Eugène Planet, médecin.

 

A. Guérin

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