les violences des soldats FACA continuent sur les sites miniers chinois de Gaga

Rédigé le 10 décembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Un simple échange de mots a suffi pour qu’un ouvrier minier se retrouve à l’hôpital, passé à tabac par des soldats FACA. L’acte criminel s’est produit sur une exploitation aurifère chinoise à Gaga, où l’impunité permet aux soldats FAKA de terroriser les civils sans craindre de sanctions.
Au sein de l’armée nationale centrafricaine, personne ne répond jamais de ses actes, quelque soit le niveau de crime commis. Les militaires affectés à la sécurisation des exploitations chinoises le savent parfaitement et sont devenus des champions en criminalité de toute sorte. Ils frappent, menacent, volent, sans qu’aucune mesure disciplinaire ne vienne les inquiéter. Cette liberté totale leur permet de se comporter en maîtres absolus sur les sites où ils sont déployés.

Les centrafricains gardent en mémoire les scènes insoutenables filmées il y a quelques mois sur un site minier de Yaloké 2. Des femmes et des adolescentes jetées au sol, frappées à coups de pieds et de crosses par des uniformes déchaînés. Leur faute ? Elles ramassaient des graviers abandonnés après le passage des machines d’extraction. Ces résidus miniers, jugés sans valeur par les exploitants chinois, attirent pourtant les riverains qui espèrent y dénicher quelques paillettes d’or en les lavant patiemment. Parfois ils trouvent, parfois ils repartent les mains vides. Mais pour les soldats FACA, ces déchets leur appartiennent et ils n’acceptent aucun partage.
Les images de ces violences avaient fait le tour du pays et provoqué un tel vacarme que le chef d’état-major avait dû se déplacer en personne sur certains sites militaires proches de la capitale. Il avait promis des sanctions fermes, juré que de tels comportements ne se reproduiraient plus. Ses paroles sont restées lettre morte. Aucun militaire n’a été inquiété, aucune punition n’a été appliquée. Le haut gradé est retourné dans son bureau et la vie a repris son cours habituel. Sur le terrain, les troupes ont compris le message : elles peuvent continuer sans crainte leur chef soulard.
Depuis, les exactions se multiplient dans toute la zone minière. Villages incendiés, biens pillés, habitants frappés pour un regard de travers ou une réponse jugée insolente. La machine militaire fonctionne sans régulation ni contrôle. Les commandants ferment les yeux, la hiérarchie reste silencieuse, et les victimes n’ont aucun recours.
L’agression survenue il y a quelques semaines sur le site géré par l’entreprise chinoise IMC, communément appelé Base centrale, située dans la circonscription de Yaloke-2, s’inscrit exactement dans cette logique.
En effet, un soldat FACA rentre sur le chantier minier de la base centrale après avoir passé quelque temps sur une autre exploitation. De son retour, le militaire semble ne pas apprécier sa mission et tient à expliquer à ses collègues qu’il déteste l’endroit où on l’a envoyé. Il préfère rester ici plutôt que là-bas. Sur le lieu, il y’a un ouvrier minier qui vient d’arriver au boulot. Le jeune est présent et écoute ce que le soldat FACA explique. Il décide alors d’intervenir pour relativiser. Il lui fait remarquer qu’il touche quand même 10 000 francs par jour sur cette affectation. Qu’il lui suffit de rester tranquille, d’assurer sa présence et d’empocher son argent à la fin de la journée. C’est d’ailleurs son boulot. Qu’il n’y a vraiment pas de quoi se plaindre avec une telle rémunération pour si peu d’efforts.
Le soldat prend cette remarque comme une offense personnelle. Il se tourne vers le jeune ouvrier avec colère et lui demande pourquoi il lui répond de cette manière. Il vient d’exprimer son mécontentement et on lui dit qu’il n’a pas le droit de se plaindre. Il trouve cette réaction inadmissible. La tension monte rapidement. Le militaire sort son arme et vise le travailleur. Il s’apprête à tirer quand ses camarades se précipitent pour l’en empêcher. Dans la confusion, deux coups de feu partent vers le ciel. Le bruit des détonations fige tout le monde pendant quelques secondes.
Puis tous les soldats se jettent sur le jeune ouvrier. Ils le frappent avec leurs crosses, le cognent avec leurs fusils, le rouent de coups au corps et à la poitrine. La violence est telle que des témoins finissent par intervenir pour tenter de calmer les agresseurs. Il faut plusieurs personnes pour les séparer de leur victime. L’homme reste au sol, couvert de blessures.
Un moment plus tard, le sous-lieutenant qui commande la base arrive sur les lieux. Au lieu de sanctionner ses hommes, il s’en prend aux jeunes conducteurs présents, mais également à tous les ouvriers. Il les accuse d’avoir provoqué l’incident, leur reproche d’avoir créé des problèmes. Il multiplie les menaces sans jamais évoquer la responsabilité de ses militaires dans cette agression sauvage. Le commandant LAMTAGUÉ, chef de la sécurité d’IMC qui supervise l’ensemble des sites de l’entreprise chinoise, est également informé de la situation, mais préfère ne rien dire, plutôt cautionner ce crime.
Finalement, le sous-lieutenant installe la victime dans son véhicule et l’emmène à l’hôpital pour qu’on soigne ses blessures. Une fois remis, l’ouvrier refuse catégoriquement de revenir travailler sur ce site. Il a trouvé un emploi sur une autre exploitation minière, loin de ces militaires qui règnent par la terreur. Le soldat responsable de l’agression, lui, continue son service normalement. Il bénéficie de la protection de sa hiérarchie et personne ne lui demandera jamais de comptes pour ce qu’il a fait
Par Anselme Zato
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