CENTRAFRIQUE : LES VIEUX DÉMONS RESURGISSENT

Publié le 13 juillet 2017 , 7:24
Mis à jour le: 13 juillet 2017 7:24 pm

CENTRAFRIQUE : LES VIEUX DÉMONS RESURGISSENT

                                

 

Les soldats Faca au camp Kassaiï Bangui. Copyright2014CNC.
Les soldats Faca au camp Kassaiï Bangui. Copyright2014CNC.

 

Bangui, le 14 juillet 2017.

Par : Joseph Akouissonne, CNC.

 

(Même si le coq ne chante pas le soleil se lèvera quand même » Dicton Africain

 

BRUITS DE BOTTES

 

On croyait que les élections démocratiques qui viennent de se dérouler en République Centrafricaine, avaient sonné le glas des adeptes invétérés de la Kalachnikov. Les vieux démons sont toujours là. Encrés dans les tètes. Chevillés au corps de certains Centrafricains qui ne peuvent imaginer la démocratie qu’à coups de fusils. Qu’à coups de rebellions armées. A nouveau, Bangui bruit de rumeurs lancinantes de coup d’État. On croyait que le temps des aventuriers de la politique, et de leurs sponsors commanditaires étrangers étaient définitivement jetés dans les poubelles de l’histoire. Qu’une aube nouvelle chargée d’espoir se pointait à l’horizon de la République Centrafricaine.  Ces élections étaient le signe de la maturité politique et du civisme des Centrafricains.  On eu aimé que cette  nouvelle Centrafrique qui se pointait allait s’enraciner sur les ruines d’un pays en état de décomposition avancée et le faire renaître.  La page postcoloniale des gouvernances calamiteuses était-elle tournée ? La Centrafrique sortait elle définitivement d’une situation où les Kalachnikovs et les armes lourdes avaient remplacé les urnes. ? Peine perdue !. Les Sélékas et les ex- Présidents qui  ourdissent dans l’ombre leur retour  au pouvoir. Ne connaissent que la violation de la démocratie comme arme pour revenir au premier plan. Leur instinct de prédation irrépressible les pousse à fouler aux pieds le vote des citoyens. A s’emparer du pouvoir que  par la violence.

RUMEURS DE  COUP D’ÉTAT : QUI SONT LES COMMANDITAIRES

Ils sont plusieurs, sur lesquels pèsent de lourdes présomptions. Les regards se tournent forcement vers Bozizé et son mentor de l’époque. IDRISS DEBY ITNO. Pendant que ces folles rumeurs agitent et affolent la capitale centrafricaine. La population est gagnée par une psychose indicible. Des mercenaires congolais au service de Bozizé dit la rumeur ont déjà traversés le fleuve OUBANGUI. Prêts à passer à l’action. D’autres mercenaires Tchadiens, armés et équipés par Deby se tiendraient eux aussi prêts à fondre sur la capitale. Le but : Chasser Touadera du Pouvoir. Au pire l’assassiner. Instaurer une autre transition sans lui. Déjà, lors du voyage éclair de Touadera à N’Djamena, Deby a pressé celui-ci de nommer un de ses proches d’origine tchadienne comme premier Ministre à la place de Sarandji. Quand à Bozizé il a déjà positionné ses hommes quelque part prêt de Mobaye. Il semblerait que lui-même se trouve déjà sur le territoire centrafricain. On apprend en outre que 1000 armes ont disparues de la caserne du Camp de Roux. Simple coïncidences ou vol en rapport avec le coup  d’État en préparation.

 

TOUADERA  BOZIZE  DEBY : UN TRIO INFERNAL

 On ne peut s’empêcher de penser,  et de s’interroger à juste titre, sur les ramifications qui entourent ces rumeurs de coup d’Etat : Touadera à été Premier Ministre de Bozizé et vice-président du parti, de ce dernier KWA NA KWA (KNK) C’est Deby qui a installé Bozizé au Palais de la Renaissances C’est le même Deby qui a demandé à la France de ne pas intervenir pour sauver le pouvoir de Bozizé quand les Sélékas ont pris d’assaut Bangui. C’est le Président du Tchad qui nomme les gouverneurs de sa province : La République Centrafricaine ? C’est le même Idriss Deby Itno  qui convoque Touadera à N’Djamena pour le presser peut-être de changer de gouvernement. Touadera, dans ses hésitations et son incapacité à changer de Premier Ministre, exaspère Deby, qui ne les supporte pas, ni l’un ni l’autre. Ajouter à cela le retrait de ses soldats de MINUSCA. Une humiliation.  Le rapport accablant de l’ONU sur les exactions de sa soldatesque en Centrafrique.  Qu’il rejette avec l’aide de Touadera. C’est peut-être un coup de force décidé par l’autocrate des bords du Lac Tchad, qui est en gestation. Penser qu’il n’a plus d’emprise sur la Centrafrique, est pour lui une hérésie insupportable. On peut aussi penser que Déby le machiavel concocte ce coup d’État pour avoir à Bangui, un personnel politique à sa botte. Quand à Bozizé, il a déjà ses hommes infiltrés en RCA avec des mercenaires tchadiens. Sans oublier bon ombre ex-FACAs qui sont acquis à sa cause.

   

VOL DARMES A LA CASERNE DU CAMP DE ROUX

 

 Quelle coïncidence !  Aux moments ou les bruits de bottes d’un éventuel coup de force, deviennent assourdissants. Alors qu’un embargo indécent sur les armes à destination de la Centrafrique a désarmé ce pays. On apprend le vol d’environ 1000 armes à la caserne Camp de Roux.  Ce cambriolage est-il en liaison avec les préparatifs du coup d’État imminent ? On peut se poser la question à juste titre. Ce fait gravissime et humiliant n’a suscité aucun commentaire du gouvernement.  Entrer comme ça dans une caserne bourrée de militaires et voler des armes est proprement  incroyable et stupéfiant. IL y a surement des complicités au sein de l’armée et dans l’entourage proche du Président Touadera. Dans un autre pays, le commandant de la caserne serait immédiatement arrêté pour trahison, et traduit en cour martial. Les Ministres des armées et celui de la sécurité intérieure seraient limogés. Mais voilà nous sommes en République Centrafricaine, pays ou les impunités sont devenues des maladies incurables. Nous attendons les réactions de Gouvernement.

Malgré les aléas et la dureté de la nuit, le soleil finira un jour, par se lever sur le pays des Bantous.

 

 

 

Monsieur Joseph Akouissonne. Auteur de l'article.
Monsieur Joseph Akouissonne. Auteur de l’article.

JOSEPH AKOUISSONNE (13JUILLET 2017)

 

 

 

 

 

 

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