ÉDITO – La Centrafrique reste profondément meurtrie et n’est pas encore sortie du conflit inter-religieux, qui fait chaque jour de nouvelles victimes. Mais des bénévoles se mobilisent pour venir en aide aux civils.
Le sommet de l’Union africaine, qui vient de se clore à Malabo, n’a pas révolutionné la situation terrible de la Centrafrique. La présidente de la transition, Catherine Samba Panza, a parlé de remaniement de son gouvernement. Est-ce bien de cela dont le pays a besoin? Les 2.000 soldats français, dans l’opération Sangaris, les 700 Européens de la Force européenne, et les 5000 soldats africains de la Force multinationale ne suffisent pas à faire régner l’ordre sur un territoire grand comme la France plus le Bénélux. Heureusement que la population n’y est que de 4,5 millions.
La catastrophe sécuritaire, dans laquelle des brigands, des milices locales, et des soldats du désespoir des deux camps se croisent, se battent, et surtout se livrent à des exactions, a fini par ressembler à du nettoyage confessionnel. Tous les jours, les musulmans fuient Bangui, et ceux qui restent dépendent de la protection de Sangaris, le temps de trouver une porte de sortie. Naguère les chrétiens et animistes se cachaient dans la forêt pour échapper aux forces musulmanes, dont une grande proportion de Tchadiens.
Des femmes se mobilisent en France
Cependant, la diaspora centrafricaine se mobilise en France, surtout sur les réseaux sociaux. Les sœurs Ducasse, Tiga et Cathie, sont liées au monde médiatique franco-africain, où l’on est plusieurs choses à la fois: mannequin, animatrice, réalisatrice, humanitaire. Tiga a même été chroniqueuse à TF1 pour l’émission “Les Enfants de la Télé“. Elles animent “Coup de pouce des Anges“, association créée pour secourir les enfants de RCA.
Réunies dans un festival humanitaire de rue dans l’est parisien ce 27-28-29 juin, avec leur mère notamment, les Ducasse ont rendu hommage à Camille Lepage, la photojournaliste assassinée dans la brousse centrafricaine. Et elles veulent lever des fonds pour acheter, et surtout livrer à bon port, des médicaments de première nécessité. “Il n’y a pas une famille qui ne soit endeuillée par cette guerre… Nous voulons apporter des médicaments et faire livrer des médicaments qui ne disparaîtraient pas à l’aéroport!” souligne Tiga.
Pour l’heure les chefs d’État africains parlent de “dialogue” entre factions, évoqué au sommet de Malabo. Mais pour le peuple centrafricain, le moment de vérité viendra lorsque les médicaments arriveront à l’aéroport de Bangui.
BFMTV