Centrafrique : Les Barrières de l’Extorsion,  Un Fardeau pour les Usagers de la Route

Publié le 30 septembre 2023 , 7:15
Mis à jour le: 30 septembre 2023 10:04 am

Centrafrique : Les Barrières de l’Extorsion,  Un Fardeau pour les Usagers de la Route

 

Une moto taxi brousse sur la route de Mbaïki
Une moto taxi brousse sur la route de Mbaïki, au sud-ouest de la RCA. CopyrightCNC

 

 

 

Bangui, 01 octobre 2023 (CNC) – Malgré les récentes mesures visant à suspendre certains services aux barrières de forces de l’ordre, le fléau de l’extorsion persiste en République Centrafricaine, mettant en péril la vie quotidienne des citoyens et obstruant la circulation des biens et des personnes. Les conducteurs de mototaxi, en particulier, sont pris dans un tourbillon de formalités illégales qui les poussent à éviter des routes cruciales telles que celle de Mbaïki. Les témoignages poignants de ceux qui ont été victimes de cette pratique scandaleuse révèlent un problème profondément enraciné au sein des forces de l’ordre du pays.

 

Mercredi matin, une équipe des reporters de la radio Ndékèluka a fait un voyage en moto pour comprendre de première main la gravité de la situation. À seulement un kilomètre de Sékia, elle a été arrêtés par deux gendarmes qui exigeaient les pièces d’identité du conducteur. Patrick, le chauffeur, a raconté son calvaire : “Nous avons peur d’entreprendre cette route. Hier, des élèves m’ont demandé de les déposer à leur école à Yamboro. Mais j’ai réfléchi et je me suis dit, avec les formalités, qu’est-ce que je vais gagner ? J’ai été obligé de les abandonner pour faire demi-tour.”

 

Plus loin, au village Sékia, l’équipe a rencontré deux femmes qui se préparaient à se rendre à Bangui pour faire des provisions pour leur église. Hélène, l’une d’entre elles, a partagé sa frustration : “J’habite au village Mbokila. Ce matin, alors que nous nous rendions à Bangui pour une activité religieuse, les forces de l’ordre nous ont arrêtées pour vérifier nos pièces d’identité. Et comme nous n’en avions pas, ces policiers nous ont demandé de l’argent. Nous leur avons dit que nous n’en avions pas, et ils nous ont traitées de zaïroises.”

 

Ces récits poignants mettent en lumière les pratiques de racket des forces de l’ordre qui entravent la circulation des biens et des personnes sur la route de Mbaïki. Les conducteurs de mototaxi sont parmi les plus touchés, subissant des formalités inutiles et des demandes d’argent injustifiées. Christopher, revenant de Bomba-Bia, nous a confié : “Les gendarmes de la brigade motorisée sont les pires. Il y a trop de formalités à la barrière de Sékia. Nous disposons des documents que notre bureau du syndicat des mototaxis nous a fournis. Mais lorsque nous les présentons, ils refusent. Ils nous imposent des formalités de 500 francs. Est-ce que le gouvernement a même connaissance de ces taxes ?”

 

Le gouvernement a annoncé en début de mois une opération de démantèlement des barrières illégales en République Centrafricaine, ainsi que la suppression de certains services. Cette action, bien que positive, semble encore insuffisante. Il est impératif que ces mesures soient étendues à l’ensemble du pays, afin de garantir la libre circulation des biens et des personnes sur toutes les routes nationales.

 

Il est temps de mettre fin à cette culture d’extorsion qui gangrène les forces de l’ordre en République Centrafricaine. Les usagers de la route méritent d’être traités avec dignité et respect, et non pas comme des vaches à lait. Les mesures gouvernementales doivent être strictement appliquées pour que la population puisse enfin circuler librement et en toute sécurité sur les routes du pays.

 

Par Prisca VICKOS

 

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