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CENTRAFRIQUE : LE POUVOIR PEUT-IL S’ADOSSER SUR LA SEPTIÈME LÉGISLATURE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE POUR RELEVER LES DÉFIS DU QUINQUENNAT ?

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l'auteur de l'article. Photo de courtoisie.
Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.

 

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 8 mai  2021, 03:49:39 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Du haut de la confusion cacophonique relative à la démission du gouvernement, la désignation d’une nouvelle équipe gouvernementale, le cumul des fonctions nominatives et électives pourtant prohibées par la constitution, les nouveaux élus de la nation ont effectué leur rentrée parlementaire au titre de la septième législature. Il faut rappeler qu’une cinquantaine de sièges de députés ne sont pas encore pourvus, ce qui a suscité évidemment des interrogations sur les problématiques du quorum des députés, des mandats délivrés par certains membres du gouvernement élus à l’assemblée nationale et de la légitimité du bureau de l’assemblée nationale mis en place par les 2/3 de parlementaires.

 

À défaut des prévisions constitutionnelles sur la question ni de la loi organique portant règlement intérieur de l’assemblée nationale, la jurisprudence de la cour constitutionnelle centrafricaine, composante constitutive des sources du droit positif à suppléer le vide juridique. Il est évident qu’avoir une majorité absolue de députés à l’assemblée nationale assure la stabilité du gouvernement mais le nouveau bureau de l’assemblée nationale tél que présenté est l’émanation ou la dérivation du pouvoir et du MCU le parti au pouvoir.

La maison du peuple est désormais et dorénavant dirigée par un proche collaborateur du président de la République qui avait montré ses limites alors qu’il fut Premier ministre. Les notions d’intégrité, de probité et de moralité doivent être ainsi redéfinies pour s’accorder à la nouvelle trajectoire politique tracée par le président de la république au lendemain de sa réélection. Nul n’est sans ignorer que la sixième législature de l’Assemblée nationale est la plus catastrophique avec des échos au delà des frontières centrafricaines car elle a institutionnalisé la corruption dans la maison du peuple, le bradage des contrats miniers ainsi que des autres ressources naturelles, le vote des lois moyennant des billets de banque est devenu le sport national…en gros une chambre d’enregistrement de la magouille, manipulation gouvernementale.

En conséquence de ce qui précède, il apparaît important que cette nouvelle législature soit placée sous le signe de changement, de communion avec les attentes du peuple en vue de redorer l’image de cette noble institution jadis sacrée. Tenté de donner une fois de plus confiance à cette septième législature, le citoyen lambda s’interroge :

Le président de la république peut-il s’adosser sur cette nouvelle Assemblée nationale pour relever les défis du nouveau quinquennat ?

En d’autres termes, cette législature composée de technocrates cosmopolites et chevronnés peut-elle contribuer à relever les grands défis du second mandat ?

Peut-on affirmer que les scandales politico-financiers seront bannis dans la maison du peuple ?

La composition de ce nouveau bureau de l’assemblée nationale cooptée depuis les collines de Bas-oubangui inspire t-elle confiance ?

Quid de la moralité et/ou intégrité des membres du nouveau bureau ?

La concentration des pouvoirs au service du président de la république n’inquiète t-elle pas la notion de séparation de pouvoirs vecteur d’un semblant d’équilibre démocratique ?

Loin de délivrer un chèque en blanc à ce scénario parlementaire taillé sur mesure, nous osons croire et/ou espérer qu’un autre ère s’ouvre avec le ton martelé par le chef de l’état au lendemain de sa réélection comme si le chef de l’état a beaucoup compris les leçons du premier mandat. Rendez-vous sera alors pris pour les cent (100) premiers jours mais en attendant, attention ne le dites à personne.

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 7 mai 2021.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

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