Centrafrique : Le Mandat d’Arrêt de la CPS contre François Bozizé, un Coup de Pied dans l’Eau
“La justice qui tarde est souvent niée.” Cette citation, attribuée à William Shakespeare, résonne particulièrement dans le contexte du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale spéciale (CPS) contre François Bozizé en République centrafricaine. Pourtant, ce geste semble plus symbolique que significatif, soulignant les défis persistants auxquels est confrontée la quête de justice dans le pays.
Un Mandat d’Arrêt Surprenant….
Dans le paysage politique et judiciaire centrafricain, la Cour Pénale Spéciale (CPS) se retrouve sous le feu des critiques. Depuis sa création il y a près d’une décennie, cette institution était censée être le fer de lance de la justice dans un pays déchiré par les conflits. Cependant, les événements récents ont soulevé des doutes sérieux quant à son efficacité et à son impartialité.
Le dernier exemple en date est le mandat d’arrêt émis contre l’ancien président François Bozizé. Cette décision aurait dû être un pas significatif vers la responsabilisation des responsables de crimes graves. Cependant, au lieu de cela, elle a soulevé un débat houleux quant à la crédibilité de la CPS.
La question fondamentale qui se pose est la suivante : pourquoi François Bozizé a-t-il été ciblé, alors que d’autres figures politiques, y compris des ministres en exercice, sont restées impunies malgré des allégations graves à leur encontre ? Par exemple, le cas du ministre de l’Élevage et de la santé animale, Hassan Bouba, est particulièrement troublant. Inculpé et incarcéré à la prison du Camp De Roux par la CPS, il a été libéré à peine une semaine plus tard grâce à l’intervention des mercenaires russes du groupe Wagner, laissant ainsi planer un doute sérieux sur l’indépendance et la capacité de la cour pénale spéciale (CPS).
Mais le problème va bien au-delà de quelques cas isolés. Il s’agit d’un schéma récurrent où les criminels présumés occupent des postes de pouvoir et échappent à toute forme de responsabilité. Des ministres, comme celui de la Justice, monsieur Arnaud Djoubaye Abazène, qui avait acheté des armes pour soutenir ses cousins rebelles du PRNC, ou encore le ministre des Transports, monsieur Djono Ahaba, par ailleurs chef rebelle du RPRC, dont ses combattants ont mis à plat la ville de Ndélé, et le ministre de l’Agriculture, ainsi que celui du ministère délégué au désarmement, sont librement en circulation dans la capitale en face de la CPS, malgré les accusations portées contre eux.
Cette impunité généralisée envoie un message désastreux à la population centrafricaine : que les puissants peuvent commettre des crimes en toute impunité, tandis que les victimes restent sans recours. Même des personnalités comme l’ancien président de la transition, Michel Djotodia, impliqué dans des massacres, semblent intouchables. Et le coût de théâtre, c’est l’ancien Président François Bozizé qui est visé par un mandat d’arrêt de la CPS. Et puis ? La réaction de la Guinée.
L’Écho du Rejet en Guinée-Bissau….
La Guinée-Bissau, où Bozizé est en exil, a rapidement réagi en déclarant qu’elle ne procéderait pas à son extradition. Le président guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a souligné que la loi de son pays ne permettait pas l’extradition et a exprimé son étonnement face au mandat d’arrêt émis par la CPS.
La CPS Sous Influence Politique : Un Système Corrompu….
Pour de nombreux Centrafricains, la Cour pénale spéciale (CPS) est loin d’être un bastion de justice indépendante. Des allégations abondent selon lesquelles elle serait sous l’influence politique du président Touadéra lui-même, qui aurait régulièrement reçu des magistrats à son domicile. Ces mêmes magistrats sont soupçonnés d’être sous la coupe du ministre de la Justice, un individu lui-même impliqué dans des activités criminelles dans le pays. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la CPS se soit permis de lancer des mandats d’arrêt fantaisistes, détournant ainsi son attention des véritables criminels qui continuent d’agir en toute impunité.
Les Crimes des Mercenaires de Wagner : Un Défi Ignoré par la CPS….
Alors que la Cour pénale spéciale (CPS) semble plus préoccupée par des mandats d’arrêt fantaisistes que par la justice véritable, les mercenaires du groupe Wagner continuent de semer la terreur en République centrafricaine. Sous l’influence politique de certaines figures, la CPS reste étrangement silencieuse face aux atrocités commises par ces mercenaires. Pendant ce temps, les populations locales sont laissées à la merci de ces criminels, tandis que la CPS semble détourner son regard des véritables responsables des crimes perpétrés dans le pays. Il est grand temps que la CPS se concentre sur la véritable justice et prenne des mesures pour traduire en justice les coupables de ces atrocités.
Il est clair que la CPS a échoué dans sa mission de rendre justice de manière équitable et transparente. Au lieu de cela, elle semble être utilisée à des fins politiques, servant les intérêts de certains au détriment de la vérité et de la justice.
Il est grand temps que la CPS soit soumise à un examen approfondi et à une réforme sérieuse. L’Afrique centrale mérite une justice qui soit véritablement indépendante, impartiale et efficace. Tant que des criminels continueront à se promener en toute impunité, la paix et la stabilité resteront des objectifs lointains pour le peuple centrafricain.
Par Alain Nzilo
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