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Centrafrique : le Gouvernement camerounais maintient la pression sur les Commerçants Centrafricains. Les produits se raréfient sur le marché.

Centrafrique : le Gouvernement camerounais maintient la pression sur les Commerçants Centrafricains. Les produits se raréfient sur le marché.

Les transporteurs camerounais à Garoua-Boulaye

 

Bangui, le 29 janvier 2017 12 :31′.

Par : MOLOMA.

En Centrafrique, un pays totalement enclavé au centre de l’Afrique comme son nom l’indique, la quasi-totalité des produits de première nécessité comme le lait, le poisson, le riz, le savon …, est importé des autres pays par les voies aériennes, terrestres ou fluviales dans le moindre des cas. Le Cameroun, principal pays de transit ou d’approvisionnement pour la République centrafricaine, se dresse de plus en plus contre les Commerçants Centrafricains qui n’ont pas de choix que d’aller dans ce pays pour s’approvisionner en produits marchands. Or, il y’a quelques mois, le Gouvernement camerounais, impuissant à sécuriser ses frontières avec la Centrafrique, rend la vie difficile à tous les Centrafricains qui souhaitent se rendre dans son pays. Finalement, à quoi sert la CEMAC ? Va-t-on vers sa dissolution ?

Si la solidarité et la libre circulation transfrontalière des biens et personnes n’existent pas dans la zone de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), on voit mal comment celle-ci pourrait tenir encore quelques années de plus. Les difficultés économiques rencontrées par les pays de cet espace de libre échange économique et monétaire viennent du fait que le principe fondateur de cette zone économique n’est pas toujours respecté par les États membres. Chaque pays se met en concurrence contre les autres et les restrictions se font de plus en plus aux frontières pour filtrer le mouvement des biens et des personnes.

Lors de la dernière conférence de la CEMAC la semaine passée à Yaoundé au Cameroun et consacrée à la santé économique de la zone, tous les autres pays se sont mis d’accord pour accuser la RCA d’être le maillon faible qui fait traîner les autres économiquement. Or sans être claire, la Centrafrique éprouve des difficultés économiques par le refus des autres à ouvrir grandement leurs frontières à elle. Bien que le Cameroun exploite à fond économiquement l’enclavement de la Centrafrique, sa politique de libre échange vis-à-vis d’elle n’est pas du tout claire.

Les Opérateurs économiques camerounais dans leur majorité peuvent, s’ils le souhaitent, venir en Centrafrique sans avoir d’énormes difficultés en termes des formalités, d’ailleurs c’est ce qu’ils faisaient depuis des années. Cependant, les Opérateurs économiques centrafricains, quant à eux, n’ont pas cette même opportunité quand ils veulent se rendre au Cameroun. Depuis quelques années, un visa est obligatoire pour tous Centrafricains, y compris les Opérateurs économiques, qui souhaitent se rendre chez lui par la voie terrestre. Cette restriction disant mortelle pour notre économie commence à peser très sérieusement sur la population centrafricaine, en particulier celle des Préfectures de la Nana Mambéré et Mambéré Kadeï proche de la frontière avec le Cameroun. Avec cette restriction, les Policiers camerounais mettent d’énormes pressions sur tous centrafricains qui prennent de traverser leur frontière terrestre sans visa. Sachant que celui-ci peut être obtenu qu’à l’Ambassade du Cameroun à Bangui, la population du nord et nord-ouest de la Centrafrique éprouve des difficultés à s’en procurer, d’où la colère des Commerçants Centrafricains. Conséquence, les produits deviennent de plus en plus chers et rares sur le marché.

Du côté du Gouvernement centrafricain, personne ne tente d’en parler avec leur homologue camerounais. Par contre, on voit tous les jours les gros camions des commerçants camerounais traversés les frontières remplies des marchandises à destination de Bangui la capitale. Ce qui laisse à penser que le Gouvernement camerounais favorise seulement ses opérateurs économiques au détriment de leurs homologues centrafricains.

Sur ce point, des commerçants centrafricains de Bouar comptent entamer une grève à partir du samedi 4 février 2017. Mot d’ordre, bloquer toutes circulations des véhicules sur l’axe Bouar et Garouaboulaye dans les deux sens afin de se faire entendre par le Gouvernement centrafricain et camerounais.

Rappelons que 60% des transactions économiques transfrontalières de la Centrafrique se font par le Cameroun qui partage, au nord-ouest, une frontière de plus de 1000 km. Entre temps avec le déclenchement de la guerre civile en 2013 en Centrafrique, le Gouvernement camerounais accuse régulièrement les groupes armés Centrafricains de s’infiltrer de temps en temps sur son sol pour commettre des braquages. Sans consulter leur homologue centrafricain, une mesure drastique a été mise en place unilatéralement pour empêcher toute entrée des Centrafricains sur son sol par la voie terrestre. Pour l’heure, seuls les Centrafricains sont pénalisés sous les bienveillants du Gouvernement centrafricain qui ne soucie guère de ses citoyens.

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