Centrafrique : Le dialogue politique dans l’impasse, le BRDC exige des actes concrets
Le BRDC met en doute la sincérité du pouvoir et pose ses conditions.
Bangui, CNC. Le dialogue politique en Centrafrique semble être au point mort. Malgré les appels répétés de la communauté internationale et les déclarations d’intention du président Faustin-Archange Touadéra, l’opposition, réunie au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), reste sceptique quant à la volonté réelle du pouvoir d’engager des discussions sincères.
Une main tendue qui reste lettre morte.
Maître Nicolas Tiangaye, président du CRPS et figure de proue du BRDC, a rappelé la position de l’opposition : « Nous avons toujours été ouverts. La plateforme, ce qui concerne les échanges. Nous n’avons jamais été opposés au dialogue » . Cependant, il ajoute avec une pointe d’ironie : « Le président Touadéra lui a dit qu’il a les bras tendus pour le dialogue. Je ne sais pas s’il a déjà laissé le bras ou si le bras reste encore tendu » .
Cette déclaration dévoile le fossé qui persiste entre les déclarations d’intention du pouvoir et l’absence de mesures concrètes pour initier un véritable dialogue.
Des conditions préalables au dialogue.
Le BRDC ne ferme pas la porte au dialogue, mais pose des conditions claires. Maître Tiangaye explique : « Il ne suffit pas de le dire. Il faut passer aux actes. Lorsqu’il passera aux actes, en disant que moi, en tant que président de la République, garant de la stabilité politique et des institutions, j’estime pour ma part qu’il est important que le ministre retrouve autour d’une table longue pour discuter de l’avenir de la RCA et bien le BRDC répondra oui » .
L’opposition insiste sur la nécessité de définir clairement l’agenda politique et le contenu du dialogue avant tout engagement. Cette exigence vise à garantir que les discussions ne se limitent pas à de simples effets d’annonce, mais abordent les problèmes de fond qui minent le pays.
Un climat de méfiance persistant.
Le scepticisme de l’opposition s’explique en partie par l’expérience des dialogues passés, souvent restés sans suite. Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et porte-parole du BRDC, rappelle : « Nous avons été échaudés par des promesses non tenues. Nous voulons des garanties solides cette fois-ci » .
Cette méfiance est renforcée par ce que l’opposition perçoit comme des manœuvres du pouvoir pour affaiblir ses rangs. Martin Ziguelé, porte-parole du BRDC, dénonce : « On a acheté tous nos députés. On ne peut intervenir qu’en notre nom propre, même pas au nom de nos partis politiques, à l’Assemblée nationale » .
Les enjeux d’un dialogue national.
Pour l’opposition, un véritable dialogue national devrait aborder plusieurs questions cruciales :
1. La révision constitutionnelle.
Le BRDC conteste la légitimité de la nouvelle constitution adoptée en 2023 et demande le retour à la constitution de 2016.
- 2. La gouvernance économique.
L’opposition exige plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles et une meilleure répartition des richesses.
3. La sécurité.
La présence des mercenaires du groupe Wagner et la réforme du secteur de la sécurité sont des points de friction majeurs.
4. Le processus électoral.
Le BRDC réclame une refonte du système électoral pour garantir des élections libres et transparentes.
Le rôle de la communauté internationale.
L’opposition centrafricaine appelle la communauté internationale à jouer un rôle plus actif dans la promotion du dialogue. Mahamat Kamoun, ancien Premier ministre, déclare : « Nous demandons à nos partenaires internationaux d’exercer une pression plus forte sur le pouvoir pour l’amener à la table des négociations » .
Le BRDC suggère que des médiateurs internationaux, possiblement sous l’égide de l’Union africaine ou des Nations Unies, puissent faciliter les discussions entre le pouvoir et l’opposition.
Une opportunité à saisir.
Malgré les obstacles, l’opposition centrafricaine continue de croire en la nécessité d’un dialogue inclusif pour sortir le pays de la crise. Martin Ziguélé conclut : « Nous sommes prêts à discuter, mais pas à n’importe quel prix. Il en va de l’avenir de notre nation » .
Le BRDC se dit prêt à saisir toute opportunité de dialogue sincère, tout en restant vigilant sur les conditions de sa tenue. Pour l’opposition, seul un dialogue franc et inclusif peut permettre de relever les défis auxquels la République centrafricaine est exposée.
Alors que le pays continue de faire les frais de multiples crises, la question du dialogue politique reste au cœur des préoccupations. La balle est désormais dans le camp du pouvoir, qui devra démontrer par des actes concrets sa volonté réelle d’engager des discussions constructives avec l’opposition. L’avenir politique de la RCA pourrait bien dépendre de la capacité des différents acteurs à surmonter leurs divergences et à trouver un terrain d’entente pour l’intérêt supérieur de la nation.
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