Le chef anti-balaka Andjilo siffle la fin des ‘’couskettes’’ sur la population
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 05-01-2015. « Je viens de rentrer d’un congé à la frontière. Il y a eu beaucoup de choses qui se sont dites et faites en mon nom ici. Je me demande si Andjilo s’est multiplié pour commettre des exactions partout à Bangui. Mais, je suis de retour. Je demande à tous ceux qui pratiquent les ‘’couskettes’’ d’arrêter immédiatement, puisque ce sont ceux-là qui ternissent notre image. Je demande aux parents des jeunes qui sont dans ces pratiquent de conseiller leurs enfants d’arrêter pour ne pas qu’on pleure en mon nom demain. » Telle a été la quintessence de l’ultimatum du célèbre chef Anti-balaka, Andjilo aux Anti-balaka braqueurs du 4ème arrondissement. Cet appel ferme de Andjilo qui correspond à s’y méprendre à un ultimatum a été lancé lors d’une réunion initiée par lui-même, dimanche 4 janvier 2015 dans le quartier Boy-Rabe où prenaient part les autorités politico-administratives et religieuses de la localité.
Pour mémoire, les ‘’Couskettes’’ ou ‘’piège’’, c’est le nouveau mode opératoire des Anti-balaka véreux qui sévissent dans le 4ème arrondissement de Bangui, précisément dans le quartier de Boy-Rabe – quartier réputé bastion des miliciens Anti-balaka. Autrement, tous les biens publics et privés pris de force par les Anti-balaka en direction de Boy-Rabe sont irrécupérables.
Par la même occasion, Andjilo a ordonné la libre-circulation dans la localité du quartier Boy-Rabe et ses environs. « Je demande à tous les conducteurs de taxis, bus et motos, à la Croix-Rouge, aux Médecins sans frontières, au DRC, aux ambulances etc. de reprendre normalement leurs activités dans le quartier Boy-Rabe. » a-t-il déclaré à l’issue de la réunion à la satisfaction des leaders politico-administratives et religieux, ainsi qu’aux habitants de Boy-Rabe ayant répondu à son invitation.
Tout naturellement, là où l’absence de l’Etat est marquée, ceux qui se croient les plus forts dictent leurs lois. Au quartier Boy-Rabe, en plein 4ème arrondissement, Andjilo, un redoutable chef Anti-balaka gouverne. Dans toute sa zone de juridiction qui s’étend à toute la partie Est de la capitale Bangui, jusque dans les environs de la ville de Damara, le nom de Andjilo symbolise le danger de mort, étant donné qu’il peut décider du droit de vivre ou de mourir d’une personne où ou quand qu’il se trouve. L’incendie général du village Gbangou, localité située à quelques 210 km à l’Est de Bangui dans la Sous-préfecture de Bouca avec ordre aux habitants de rester dix ans en brousse est, entre autres la signature de Andjilo.
Indiquons à ce sujet que l’Archevêque de Bangui Mgr Dieudonné Nzapalainga, de retour à une mission humanitaire au village Gbangou, du 27 au 31 décembre dernier, n’a pu contenir ses sentiments face à la souffrance infligée par Andjilo aux habitants de ce village : « Je demande à Andjilo d’arrêter et de venir demander pardon à Dieu. Je lui indiquerai ce qu’il doit faire pour revenir à Dieu. » a martelé le prélat.
Malheureusement, aucune force ne tient debout devant cet homme. Faut-il le rappeler que Andjilo a défié les soldats français de l’opération Sangaris à plusieurs reprises dans le quartier Boy-Rabe où le redoutable chef Anti-balaka a eu à échapper au bouclage de Boy-Rabe à sa recherche. De même, des tentatives d’opérations de la Minusca pour capturer cet homme ont toujours voué à l’échec. On le soupçonne d’être très mystique.
Puisque Andjilo détient encore ce pouvoir d’influencer sur les populations du 4ème arrondissement, le grand souhait est de voir ses décisions alléger véritablement la souffrance de ses compatriotes.
CNC / Bangui / Fred Krock