Centrafrique : Le cancer de la corruption au sein de la direction de l’immigration et de l’émigration
Bangui, 28 juillet 2023 (CNC) – La République centrafricaine, un pays aux richesses naturelles et culturelles exceptionnelles, est malheureusement gangrenée par un fléau qui met en péril son avenir : la corruption au sein du service de l’immigration et de l’émigration. Depuis des années, ce système vicié s’est insidieusement installé à Bangui, capitale du pays, affectant profondément la vie des citoyens centrafricains et des étrangers souhaitant séjourner dans le pays. Cette situation, dénoncée par de nombreux acteurs de la société civile, est une véritable atteinte à la dignité et à l’intégrité de la République centrafricaine.
Le passeport et le laisser-passer, une aubaine pour les agents corrompus
Le gouvernement centrafricain, dans le but de permettre à ses citoyens d’obtenir un passeport, avait fixé un tarif officiel de 50 000 francs CFA. Cependant, une fois la somme réglée à la banque, il est tristement devenu coutume de devoir payer un pot-de-vin supplémentaire aux agents de l’immigration et de l’émigration pour finaliser la procédure. Cette pratique illégale, allant de 5000 à 25 000 francs CFA, s’apparente à une véritable extorsion d’argent. Pire encore, certains individus, notamment les musulmans centrafricains, font l’objet d’une évaluation financière plus lourde et injustifiée, rendant le processus de demande encore plus difficile pour eux.
Une corruption généralisée
Ce système de corruption ne se limite pas seulement à l’obtention de passeports et de laisser-passer. Même pour les simples documents d’immigration, les mêmes pratiques sont à l’œuvre. Des frais officiels sont imposés aux usagers, mais une fois de plus, une somme supplémentaire doit être versée pour s’assurer de l’obtention rapide et sans tracas des documents nécessaires. Cette situation met à mal l’accès aux services publics pour les citoyens centrafricains et les étrangers qui souhaitent respecter les lois du pays.
L’impunité au cœur du problème
Ce qui est le plus préoccupant dans cette situation, c’est l’impunité dont jouissent les agents corrompus au sein de la direction de l’immigration et de l’émigration. Malgré la prise de conscience de ce système de corruption par le gouvernement depuis des années, aucune mesure concrète n’a été prise pour y mettre un terme. Les milliers de francs CFA illégalement amassés par ces agents corrompus sont autant d’argent qui aurait pu être investi dans des projets de développement pour le bien du pays.
Conséquences sur la société centrafricaine
Cette culture de la corruption a des répercussions profondes sur la société centrafricaine. D’une part, elle renforce le sentiment d’injustice et de méfiance envers les institutions gouvernementales, minant ainsi la confiance des citoyens dans leur propre pays. D’autre part, elle entrave le développement économique en décourageant les investisseurs étrangers, qui hésitent à s’implanter dans un environnement où la corruption est omniprésente.
Il y’a lieu de rappeler que la République centrafricaine mérite un avenir meilleur, où la transparence, l’éthique et la justice règnent en maîtres. Pour cela, il est impératif que des mesures fermes soient prises pour éradiquer la corruption au sein du service de l’immigration et de l’émigration. La mise en place d’un système de contrôle indépendant et la formation des agents pour promouvoir l’intégrité sont des étapes essentielles vers un avenir plus juste et prospère pour le pays et ses citoyens. Il est temps que la République centrafricaine se débarrasse de ce fléau qui gangrène son avenir.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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