L’ACFPE sombre dans le népotisme, le tribunal administratif saisi

Rédigé le 28 septembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le personnel de l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) dénonce un appel à candidature taillé sur mesure pour la sœur de la ministre du Travail Annie Michelle Mouanga.
L’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) traverse la plus grave crise de son histoire. Au cœur de l’affaire: un népotisme assumé entre la ministre du Travail Annie Michelle Mouanga et sa sœur cadette Renée Bimbo, actuelle directrice générale par intérim de l’agence.
L’histoire commence il y a un peu plus d’un an. Sans consultation ni transparence, la ministre du Travail nomme sa sœur directrice générale par intérim de l’ACFPE. Une décision qui surprend tout le monde, y compris les employés de l’agence. Renée Bimbo n’a qu’une licence en ressources humaines, mais elle bénéficie du soutien indéfectible de sa grande sœur ministre.
Après l’avoir placé directrice générale par intérim, le ministère du Travail lance un appel à candidature pour recruter un directeur général titulaire. Mais la lecture des termes de référence laisse pantois. L’appel est taillé sur mesure pour Renée Bimbo. Les critères écartent délibérément tous les autres candidats potentiels, y compris ceux qui travaillent déjà à l’ACFPE et les anciens directeurs de l’agence.
Cette manipulation grossière pousse les employés à bout. Ils constatent que même des cadres expérimentés de leur propre institution ne peuvent pas postuler à cause de critères discriminatoires. La ministre a verrouillé le processus pour que sa sœur soit la seule candidate viable.
Face à cette parodie, la délégation du personnel dépose une plainte auprès du tribunal administratif de Bangui. Dans leur requête, ils demandent “l’annulation pure et simple de cet appel à candidature” et dénoncent “une incohérence dans la rédaction du terme de référence au point 4 qui stipule l’expérience professionnelle du candidat par rapport à l’ancien termes de référence”.
Les employés pointent également “une mauvaise gestion Administrative et financier au sein de l’ACFPE” et remettent en cause “la légitimité du cabinet CIFOM à procéder au recrutement du nouveau Directeur Général”. Selon eux, ce recrutement n’est “pas compatible au présent Accord Collectif d’Établissement” car “l’ACFPE est une Institution de l’Etat dont le recrutement des Directeurs Généraux se font par le conseil d’Administration conformément à l’article 22 de l’Accord Collectif d’Établissement”.
Avant de saisir la justice, les employés avaient multiplié les recours. Ils ont interpellé le président de la République, monsieur Baba Kongoboro, le Premier ministre, le ministre contrôleur du secteur parapublic, l’Inspection générale d’État. Aucune de ces autorités n’a bougé le petit doigt. Face à cette indifférence généralisée, la justice reste leur dernier espoir.
Le tribunal administratif a programmé la délibération pour le 29 septembre prochain. Une date que les employés attendent avec impatience, espérant que la justice mettra fin à ce népotisme institutionnalisé.
Cette histoire familiale dépasse le simple cas de l’ACFPE. Elle témoigne de la banalisation du népotisme dans l’administration centrafricaine, où les liens familiaux comptent plus que les compétences. La ministre du Travail utilise son portefeuille ministériel pour caser sa sœur à la tête d’une agence publique, au détriment de toute procédure transparente.
Les employés de l’ACFPE vivent cette situation comme une humiliation. Voir leur institution transformée en affaire de famille les révolte. Ils dénoncent aussi “ le non-respect de l’accord collectif d’établissement”, “ le non-paiement des frais médicaux du personnel” et “ le non-paiement des heures supplémentaires des conseillers emploi”.
L’agence sombre dans la misère gestionnaire pendant que la guerre des sœurs Mouanga se joue. L’une utilise son pouvoir ministériel, l’autre profite de sa position d’intérimaire pour se maintenir. Entre elles, une institution publique qui devrait servir la formation professionnelle et l’emploi des Centrafricains.
Le 29 septembre, la justice dira si ce népotisme peut continuer ou si l’ACFPE retrouvera un semblant de gouvernance normale. En attendant, les employés espèrent que leur courage à défier ce système familial paiera. Car au-delà de leur cas personnel, c’est l’avenir des institutions publiques centrafricaines qui se joue devant le tribunal administratif.
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC