Centrafrique : La presse corrompue au service de la dictature

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La presse corrompue au service de la dictature

 

Centrafrique : La presse corrompue au service de la dictature
Un soldat de la Minusca, un paramilitaire russe et un membre de la garde présidentielle montent la garde pendant que Faustin-Archange Touadera vote à Bangui, en République centrafricaine, lors des élections présidentielle et législatives, le 27 décembre 2020. ALEXIS HUGUET / AFP

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Derrière une façade de pluralisme médiatique au pays du Président fondateur Barthelemy Boganda, la presse, quand à elle, est devenue l’ombre d’elle-même, un instrument au service du régime qui a autant fait du mal au peuple centrafricain. Articles dictés par le pouvoir, censures ciblées et désinformation massive façonnent un paysage où toute critique du président Faustin-Archange Touadéra est étouffée. L’objectif est clair : conditionner l’opinion publique dans une boîte d’intox et neutraliser toute contestation avant l’élection présidentielle de 2025.

 

Une presse sous contrôle total, sans véritable indépendance

 

Il n’existe plus de presse indépendante en Centrafrique. Les rares médias qui tentent de conserver un semblant de neutralité sont rapidement menacés ou  censurés.

 

Les journalistes qui refusent de se plier aux directives du régime sont aussi menacés, intimidés ou contraints à l’exil. Ceux qui restent n’ont d’autre choix que de se soumettre pour avoir de quoi à faire vivre leur famille dans cette galère qui frappe durement le pays. Pendant ce temps, certains continuent d’entretenir une illusion d’indépendance pour rassurer les bailleurs internationaux, mais en réalité, aucun média ne peut diffuser une information qui dérange le pouvoir sans subir de graves conséquences.

 

Les reportages, les articles et les analyses politiques sont dictés par des officines du pouvoir, puis publiés dans les journaux moyennant des enveloppes financières. Les montants varient : 5 000, 10 000, 50 000 voire 200 000 francs CFA selon la portée du message à diffuser. La ligne éditoriale des journaux n’est donc plus dictée par un travail d’investigation, mais par les paiements du régime.

 

Des marches achetées pour donner l’illusion d’un soutien populaire

 

Les manifestations de soutien à Touadéra, abondamment relayées par les médias officiels, sont loin d’être spontanées. Les participants sont payés entre 500 et 1 000 francs CFA pour défiler, souvent accompagnés de leurs familles. Ces petites sommes permettent tout juste d’acheter un repas pour la journée.

 

Les témoignages recueillis après ces marches sont clairs : 90 % des participants n’ont aucune adhésion au régime. Ils prennent l’argent parce qu’ils n’ont pas le choix, mais une fois rentrés chez eux, ils dénoncent la misère qui les pousse à accepter ces humiliations.

 

Dans les journaux manipulés par le pouvoir, ces cortèges sont décrits comme des “démonstrations massives de soutien”, alors qu’ils ne sont en réalité qu’une mise en scène financée avec l’argent du peuple.

 

Un pouvoir qui ne tient que par la force

 

Si aujourd’hui un nouveau-né était candidat face à Touadéra, il gagnerait sans difficulté. La colère est telle que n’importe quel nom inscrit sur un bulletin de vote l’emporterait face au président sortant.

 

Mais la question n’est pas de savoir si un candidat unique de l’opposition pourrait battre Touadéra. Tout le monde sait que le régime ne compte pas organiser un scrutin libre. Après avoir modifié la Constitution pour rester au pouvoir indéfiniment, le président a éliminé tous les contre-pouvoirs.

 

En 2022, la présidente de la Cour constitutionnelle d’alors, Professeur Danielle Darlan et son équipe de la cour avaient déclaré illégale cette réforme de la constitution du 30 mars 2016. Mais la réaction de Baba Kongoboro était très violente : la Professeur Darlan a été limogée et remplacée par un cousin du président, monsieur Jean-Pierre Waboué. Depuis, tout est verrouillé.

 

Dans ces conditions, le débat sur une candidature unique de l’opposition face à Touadera est une pure distraction. Le régime n’a jamais eu l’intention de respecter le choix des électeurs. Comme il a lui – même dit, il a besoin seulement des urnes dans les bureaux de vote et non des électeurs. Le reste sera décidé dans le laboratoire du MCU, comme ils l’ont fait exactement pour le référendum constitutionnel de 2023.

 

Un pays livré aux mercenaires russes pour sauver le régime

 

Touadéra ne gouverne plus réellement. Son pouvoir repose sur les mercenaires russes de Wagner, qui exploitent les mines et contrôlent l’économie du pays. En échange de cette protection militaire, le régime a cédé aux Russes une mainmise totale sur les ressources naturelles.

 

Fidèle Gouandjika, ministre conseiller du président, l’a affirmé sans ambiguïté :

 

“Nous allons donner tout aux Russes, même nos femmes et nos enfants. Nos richesses, nos milliards, tout, on va tout leur donner”.

 

Ses propos résument la soumission totale du régime aux mercenaires. Le gouvernement n’agit plus pour les Centrafricains, mais pour garantir la survie de Touadéra à n’importe quel prix.

 

Gouandjika a également averti qu’en cas de tentative de renversement du pouvoir, un génocide serait déclenché. Selon lui, les diplomates occidentaux, les membres de l’ONU et de la MINUSCA seraient “neutralisés” dans ce chaos planifié.

 

Ces déclarations montrent bien le niveau d’extrémisme auquel est prêt le régime pour rester en place. Les dirigeants ne parlent plus en termes de politique ou de gestion du pays, mais de menaces de massacres massifs.

 

Un verrouillage total en préparation pour 2025

 

Les Centrafricains savent que le régime va utiliser tous les moyens possibles pour truquer l’élection. Les médias manipulés par le pouvoir publient de faux articles montés de toute pièce dans le laboratoire du MCU, des reportages truqués et des analyses biaisées pour renforcer l’illusion d’une popularité montante de Touadéra.

« Touadera continue de gagner du terrain à quelques mois des élections, l’opposition patine encore dans le choix d’un candidat unique pour affronter le Président sortant ». Eh bien, regarde ce délire qu’un organe de presse a publié la semaine dernière.

 

Mais la vérité est simple : sans la censure, sans les mercenaires et sans l’argent détourné, Touadéra ne tiendrait pas un seul jour de plus.

 

Le régime a déjà montré qu’il n’a aucun scrupule à éliminer physiquement ses opposants, à instrumentaliser la peur et à livrer le pays à une puissance étrangère pour se maintenir. L’élection de 2025 ne sera pas une bataille électorale, mais une tentative de confiscation du pouvoir par tous les moyens.

 

Face à ce dispositif, la seule question qui reste en suspens est de savoir jusqu’où le régime est prêt à aller pour imposer une présidence à vie, et si la population acceptera de se soumettre à cette mascarade.

 

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